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OMAC (Didio, Giffen & Koblish) DC Comics

Chaque titre d'épisode peut s'abréger en O.M.A.C
Kevin Cho est employé dans une start-up lorsqu'il devient malgré lui la victime d'une machination qui le transforme en OMAC, un monstre surpuissant, invincible et monolithique. Face à lui et sa force incommensurable, même Superman et Frankenstein auront fort à faire ! 

•••OMAC autrement dit, One Man Army Corps (ou Organisme Métamorphosé en Armée Condensée) est une idée que Jack Kirby (dit Le King) a eu du temps où il travaillait encore pour l'éditeur étasunien Marvel : une sorte de Captain America du futur, mâtiné d’un autre concept du King un peu plus ancien : Tiger 21 (alias Starman Zero).
Tiger 21 aurait dû raconter l’histoire d’un astronaute transformé en androïde pour survivre aux longs voyages intersidéraux, mais ce concept de 1948 n’a pas trouvé acquéreur sur le marché des comic strips auquel il était destiné.

OMAC sera finalement publiée dans sa série éponyme, en 1974, alors que Jack travaillait pour l’éditeur DC Comics ; il y est resté de 1970 à 1975 avant de retourner chez Marvel.

Pour la petite histoire, Jack avait dans l’idée de rattacher ce personnage à son autre héros du futur Kamandi, en faisant de l’alter ego d’OMAC le grand-père de ce dernier.

Mais à l’époque le marché de la BD étasunien n’est pas très florissant, de graves dysfonctionnements, pas très éloignés de ce qu’on pourrait appeler une escroquerie sont alors à l’œuvre et DC Comics rencontre de sérieuses difficultés de distribution, et paye le prix (c’est le cas de le dire) d’une mauvais politique tarifaire face à son concurrent principal : Marvel Comics.
En outre Jack Kirby ne fait plus (autant) recette, ses séries : « Le Quatrième Monde », Kamandi, The Demon et OMAC s’arrêtent au fur et à mesure ; et son génie créatif – dopé contractuellement (60 pages/mois) - qui l’autorise à créer encore et encore, ne rencontre pas suffisamment son public malgré le soutient de Carmine Infantino (alors editor in chief de la Distinguée Concurrence).
2011. Les scénaristes Dan Didio & Keith Giffen, sous l’égide du New 52, le nom donné à la reconfiguration de l’univers partagé de DC Comics de l'époque (nous sommes aujourd’hui sous les auspices d’une nouvelle configuration dite Rebirth), lancent un nouveau mensuel intitulé OMAC (One Machine Attack Construct) qui durera, comme celui de Kirby, 8 numéros.

C’est accessoirement un aspect assez simple, qui m’a donné envie dans un premier temps, de m’intéresser à cette nouvelle série.

En effet, la crête qu’arbore le personnage principal, et plus précisément l’effet que lui donne l’équipe artistique, a eu un effet d’attraction très puissant sur moi. Cet attrait purement visuel est d’ailleurs assez révélateur du contenu, puisque le scénario de ces huit numéros fait la part belle à l’image, et privilégie largement le dessin.

Hommage direct au King, OMAC enchaîne les affrontements, que l’équipe artistique rend extrêmement spectaculaires : lettrage soigné et différencié, phylactères, onomatopée, « kirby kracles », couleurs, rien n’est laissé au hasard ; et c’est à un véritable spectacle pyrotechnique, à un feu d’artifice de puissance et d’énergie, qu’on nous propose d’assister.

Si le scénario est d’une linéarité à toute épreuve, il n’engendre cependant pas l’ennui grâce à des dialogues décalés et souvent drôles.
Les personnages – dont l’aspect caricatural n’est pas gommé - ne sont pas en reste, et s’intègre avec beaucoup d’élégance dans cette série très « premier degrés ».
Tout est d’ailleurs prétexte à l’amusement, que ce soit les titres de chaque numéro, les notes de l’editor, ou encore les crédits rédigés dans la grande tradition de Stan Lee & du Bullpen. Une série très « premier degrés » disais-je mais où les clins d’œil ne sont pas absents. Comment pourrait-il en être autrement avec un tel personnage :
Notez le "eye" qui remplace le "I"
La nouvelle série nouvel OMAC évoque autant le talent que Jack Kirby mettait dans ses créations technologiques les plus folles (et il y en a eu), qu’une autre de ses inventions à la puissance tout aussi destructrice et incontrôlable qu’OMAC : j’ai nommé Hulk.

•••• En définitive OMAC laisse une très agréable impression, et la brièveté de son «existence» en fait rétrospectivement l’une des forces principales. 8 numéros, c’est largement suffisant pour réjouir les rétines et semer la zizanie chez nos zygomatiques. Mais pas assez pour lasser les amateurs.

Commentaires

  1. Je partage entièrement ton avis.

    J'avais été enchanté par les épisodes de Kirby, et très amusé par ceux de DiDio & Giffen. Merci pour la précision sur la genèse du personnage, que je ne connaissais pas.

    Mon article sur OMAC version Kirby :
    https://www.amazon.fr/Jack-Kirbys-M-C-Kirby/dp/1401217907/ref=cm_rdp_product

    Mon article sur OMAC version Giffen :
    https://www.amazon.fr/review/R60QI3U6DY7G4/ref=cm_cr_dp_title?ie=UTF8&ASIN=1401234828&channel=detail-glance&nodeID=52042011&store=english-books

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  2. J'ai souvenir que la filiation OMAC-Kamandi est révélée dans des épisodes post-Kirby (où on voit Kamandi se métamorphoser en OMAC)

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