Pour qui aime la SF, Alastair Reynolds est un incontournable, la parfaite incarnation d’une science-fiction britannique ambitieuse renouvelant avec brio le genre usé du space opera – le Nouveau Space Opera.
L’œuvre de notre auteur se divise en deux : les textes appartenant au« cycle des Inhibiteurs » – •L’Espace de la révélation •La Cité du gouffre •L’Arche de la rédemption •Le Gouffre de l’absolution auxquels il faut rajouter Diamond Dogs, Turquoise Days, petit volume de deux novellas, et Galactic North, recueil rassemblant le reste des nouvelles ayant trait au cycle, dont le présent texte – et les textes n’y appartenant pas. Dans le lot : Janus, La Pluie du siècle. Plus récemment, Reynolds a conclu sa trilogie des « Enfants de Poséidon », dont le premier tome, La Terre bleue de nos souvenirs, est paru chez Bragelonne. En mai sortira outre-Manche sa collaboration avec Stephen Baxter, The Medusa Chronicle, faisant suite à Rendez-vous avec Méduse d’Arthur C. Clarke. « A Spy in Europa » © Alastair Reynolds 1997. Parution originale dans Interzone, juin 1997. Nouvelle traduite de l’anglais par Sylvie Denis et reproduite avec l’accord de l’auteur. Déjà publié dans Bifrost : « Galactic North », in Bifrost 43 « Un espion sur Europe », in Bifrost 46 « Live at Budokan », in Bifrost 69 |
.... La présentation ci-dessus, extraite de l'excellent recueil de nouvelles proposé en téléchargement gratuit lors des 20 ans de la revue Bifrost (Pour en savoir +) accompagne donc la nouvelle Un Espion sur Europe qui, à l'instar des autres histoires d'Alastair Reynolds que j'ai lues, est d'une implacable efficacité et procure un chouette moment d'évasion (et une bonne dose d'horreur et de malaise).
Lire Reynolds, et je suis plongé en ce moment dans La Cité du gouffre c'est comme de jouer au football en salle avec un ballon de rugby ; c'est tout aussi déroutant et jubilatoire.
Un petit extrait d'Un Espion sur Europe :
[...]
.... Des iridophores contenues dans sa veste prune projetaient des fonctions booléennes tirées de L’Éthique pour les machines à l’époque de la Transillumination, de Sirikit.
.... « C’est même la première fois que je mets les pieds sur Europe. Ou dans la zone jovienne, pour tout vous dire.
.... – Et vous venez d’où ?
.... – De Mars. »
.... Le barbu hocha la tête avec gravité.
.... « Il paraît que c’est dur, là-bas.
.... – Sans rire. »
.... Il n’y avait pas de quoi. Tout l’équilibre politique du Premier Système avait changé depuis que le soleil produisait moins de chaleur à cause du second minimum de Maunder, ce qui s’était déjà produit au XVIIe siècle. L’économie des mondes intérieurs avait eu du mal à s’adapter, l’agriculture et la production d’énergie en avaient pris un coup, et les troubles sociaux concomitants étaient apparus. Mais les planètes extérieures n’avaient jamais connu le luxe de l’énergie solaire. À présent, la zone jovienne servait de référence à la puissance économique du Premier Système, et le secteur de Saturne lui collait à la roue. Les deux superpuisssances du secteur jovien – la Démarchie, qui contrôlait Europe et Io, et Gilgamesh Isis, qui contrôlait Ganymède et une partie de Callisto – luttaient pour la domination de la région.
.... Le barbu sourit aimablement.
.... « Vous êtes ici pour une raison particulière ?
.... – Une opération », dit Vargovic, qui espérait pouvoir écourter cette conversation dès que possible. « De la chirurgie anatomique de pointe. »
[..]
(À suivre ...)
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