Accéder au contenu principal

SECRET WARS : Korvac Saga

…. Dans les années 1970, il n’était pas rare qu’un scénariste du Marvel Bullpen, déplacé sur une nouvelle série, y termine les intrigues (et les sous-intrigues) amorcées dans des comic books où il officiait précédemment. 
Steve Gerber par exemple, en avait fait pour ainsi dire une marque de fabrique. 

Compte tenu de la fin fort peu satisfaisante, pour ne pas dire bâclée de la série Guardians 3000 (Pour en savoir +) j’avais l’espoir que le scénariste Dan Abnett imite son illustre prédécesseur ; d’autant que sa série intitulée « Korvac Saga » avait tout d’un titre programmatique. 

Ceux qui ont lu les Marvel Universe n°13 & 14 publiés par Panini (ou les numéros américains contenus dedans) comprendront ce que je veux dire, sans peut-être partager mes attentes pour autant. 
Et ils auront eu raison.
…. Dan Abnett fait partie de ces scénaristes dont le travail m’a plu à un moment ou à un autre, et ce sur plusieurs séries différentes et sur un laps de temps assez long. 
Et je suis ainsi fait que si un scénariste m’a suffisamment marqué par l’excellence de son travail, je ne peux me résoudre à tirer un trait sur sa production, quand bien même elle accuserait une brutale (et durable ?) chute de qualité ensuite. 

Malheureusement, après la passable histoire des Gardiens 3000, la « Saga Korvac » n'est pas beaucoup mieux. 
Si le dessinateur Otto Schmidt, qui m’a fait penser à une hybridation réussie de Frank Robbins & de Carmine Infantino, progresse au fur et à mesure des 4 numéros de ladite « saga » ; et donne une ambiance très à mon goût, le scénario pédale dans la semoule et peine sortir son épingle des Guerres Secrètes made in Hickman (tout aussi peu convaincantes à vrai dire). 
Et quand elles le sont, le dispositif éditorial de ces Secret Wars, étouffe dans l’œuf les bonnes idées qu’elles proposent (Weirdworld dont le rapide rebaunch est la preuve d’une incompétence – de moins en moins –rare), ou en sabote le dénouement (Squadron Sinister). À cela s’ajoute l’importance de l’event dont on peut mesurer la portée aujourd’hui.
Gigantesque « What if … ? », un type de récit dont l’intérêt s’est amenuisé au fur et à mesure que l’éditeur intégrait dans sa continuité les scénarios divergents qui ont fait le miel des différents numéros des volumes de la série, Secret Wars n’était sur le papier, pas si mauvais que le résultat l’a montré. 

Bref la Korvac Saga (tout comme Secret Wars) est malheureusement fort anecdotique. 

…. Un bilan fort peu glorieux pour l’éditeur qui, après que certains auteurs aient relancé avec beaucoup de talent et un souffle épique à nul autre pareil son quadrant cosmique (resté en jachère ou presque de nombreuses années), n’a de cesse depuis – dirait-on – de le plomber avec un entrain et une énergie que je serais très heureux de voir à l’œuvre dans une autre configuration que le sabotage. 

En outre, sans savoir en quoi consistait exactement la part de travail de chacun dans le duo Dan Abnett + Andy Lanning (connu sous l’acronyme DnA) lorsqu’ils écrivaient ensemble, force m’est de constater que leur séparation ne réussit pas beaucoup au premier.
Surtout qu’ils ont à eux deux, revitaliser ce quadrant cosmique dont je parlais de la manière que j’expose, mais Dan Abnett semble un peu à bout de souffle ces derniers temps. 
La série intitulée, Les Gardiens de l’Infini, parue dans le numéro 2 d’un hors-série du mois d’octobre de cette année chez Panini, va-t-elle me faire mentir ? 

Je l’espère !

Commentaires

  1. Korvac, c'est le mec fusionné avec son ordinateur... Plutôt kitch comme personnage, non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Son aspect initial, quand il affronte Thor dans le futur, oui, plutôt. Mais ensuite, dans sa seconde incarnation, quand il est sur Terre avec son épouse Carina, là il devient un personnage très intéressant, quasi existentialiste. Je conseille fortement la lecture de la "Korvac Saga" originale, celle signée Jim Shooter, George Pérez et David Wenzel.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d