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Sans aucun remords [Tom Clancy / Jean Bonnefoy]

Hormis une très bonne traduction de Jean Bonnefoy qui mériterait néanmoins d'être rafraîchie, et un final boss un poil trop long à mon goût ; « Sans aucun remords » de Tom Clancy, est un petit chef-d’œuvre d'horlogerie romanesque qui vous donnera l'heure, mais pas dans le fuseau horaire que vous escomptiez. 
            Inspiré paraît-il par le premier roman de David Morrell - First Blood alias Rambo - « Sans aucun remords » ne sortira en librairie que 20 ans après les premières cogitations de Tom Clancy.
            Toujours est-il que l'action dudit roman se déroule au début des années 1970, après l'opération Ivory Coast - novembre 1970 - puisque l'une des intrigues s'en inspire comme le découvrira John Kelly.
            Kelly, dont ce roman est en quelque sorte l'origin story, et qui sera plus tard connu dans le Ryanverse™ sous le nom de John Clark, est un SEAL, qui, après avoir servi au Vietnam, a rejoint la vie civile dans l'attente d'un heureux événement.
Fatalitas !
Sa femme meurt dans un accident de la circulation.
            Pas vraiment remis, il rencontre fortuitement Pam, une jeune femme qui, l'apprendra-t-il, est une prostituée qui vient d'échapper à son proxénète. 
Lequel est aussi un trafiquant de drogue qui a trouvé une filière économique pour importer sa came du Sud-Est asiatique. En plus d'être un tortionnaire violent.
            Un enchaînement de circonstances malencontreux entraînera la mort, pas du tout accidentelle, de Pam.
— Alors, pourquoi tu fais ça ? dit l’homme, trop intrigué même pour hurler, trop paralysé par l’incongruité des dernières minutes, par le passage soudain de sa vie de la normalité confortable de son bar favori à sa fin, quinze mètres plus loin à peine, contre un mur de brique aveugle : il lui fallait une réponse. Quelque part, c’était plus important que d’essayer de s’échapper, tentative qu’il savait être vaine. Kelly réfléchit à la question une seconde ou deux. Il aurait pu répondre bien des choses mais il n’était que juste, estima-t-il, de dire à l’homme la vérité tandis que le canon s’élevait rapide, définitif. 
 — Pour l’entraînement.  
            Dés lors, ce copieux roman, de 900 pages quand même ! - mêlera plusieurs (mauvais) genres :
• Le récit de guerre, dans sa version sauvetage de prisonniers
• Le polar, en effet la police de Baltimore enquête à la fois sur un trafique de drogue, et sur le meurtre de plusieurs dealers
• Une histoire de vengeance aux allures de vigilantisme assumées !   
• Sans oublier une intrigue d'espionnage, où l'affrontement Est/Ouest donnera sa pleine mesure : « Comme c’était typique, observa l’académicien. Pour sauver des Américains, nous allons expédier des armes pour en tuer encore plus et les Américains le comprendront. Quelle folie ! »
            Bref c'est copieux, et c'est troussé avec un savoir-faire que la réputation de Tom Clancy a déjà popularisé auprès des amateurs de culture de masse de qualité depuis longtemps.  
Un roman très recommandé donc, qui n'a par ailleurs rien à voir avec le très mauvais film homonyme de 2021 !

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