... Comme je le disais dernièrement, et plus précisément à l'occasion de mon compte rendu de lecture du recueil Amère Victoire (Pour en savoir +), depuis cette histoire donc, j'ai revu ce que je pensais du scénariste Jeph Loeb.
Ainsi lorsque j'ai lu pour la première fois ladite aventure je n'avais pas trouvé ça très bon, tout comme Un Long Halloween ou encore son run sur Superman/Batman, toutefois, après avoir relu Amère Victoire donc force m'a été de constater que j'avais sous estimé ce scénariste et que contrairement à il y quelques années j'avais pris, ce coup-ci beaucoup de plaisir à la lecture de son histoire.
J'ai donc remis le couvert avec Batman Silence (disponible à la médiathèque où je suis abonné) dans l'édition d'Urban Comics.
Un petit rappel, avant d'entrer dans le vif du sujet, pour "commenter" le travail fait au début des années 2000 par l'équipe de l'éditeur SEMIC d'alors.
Ainsi pour la maxi-série écrite par Jeph Loeb et dessinée par Jim Lee SEMIC avait d'une part proposé deux couvertures pour lancer le magazine, mais surtout fixé un prix de lancement très attractif de 1 € (le numéro 2 sera vendu au prix de 3,90 €), et une édition spéciale (dont j'ai oublié le prix) avec de très chouettes suppléments (principalement autour du dessinateur Jim Lee).
Cependant comme on peut s'en rendre compte sur la couverture ci-dessous, les numéros "normaux" n'étaient pas avares de fiches-personnages, de rédactionnel et de petits suppléments (histoires courtes, récapitulatif chronologique, etc.).
Et si aujourd'hui l'indéniable très bon travail de l'éditeur Urban Comics pour imposer DC Comics dans l'Hexagone est certain (de mon point de vue en tout cas), je crois qu'il ne faut pas oublier ce qu'ont fait les gens qui travaillaient à l'époque pour SEMIC pour faire connaître tout un univers imaginaire, celui de DC Comics, longtemps absent ou du moins bien moins présent que son confrère l'éditeur Marvel Comics dans le paysage éditorial français.
Je le dis d'autant plus volontiers que j'étais alors un lecteur qui appréciait le travail de cette équipe, et que maintenant j'ai le plaisir de compter plusieurs d'entre eux au nombre de mes très bons copains. [-_ô].
Ex-libris de Jim Lee (SEMIC) |
... Or donc, Jeph Loeb, pour cette maxi-série en douze numéros renoue avec l'aspect du Batman qu'il avait donc précédemment utilisé à savoir celui du détective. Silence est un whodunit (autrement dit un kilafé) de la plus belle eau (si je puis dire) et qui en respecte les codes ; notamment dans ce qui en fait le sel, à savoir une résolution à la hauteur du suspense distillé tout au long du run.
Ainsi, a contrario des histoires de détectives hard-boiled à la Black Mask (Pour en savoir +), dans un whodunit, la résolution de l'enquête ne souffre pas d'être passée sous silence. [-_ô]
Ainsi, a contrario des histoires de détectives hard-boiled à la Black Mask (Pour en savoir +), dans un whodunit, la résolution de l'enquête ne souffre pas d'être passée sous silence. [-_ô]
Cependant, loin de se contenter d'une enquête particulièrement captivante le scénariste y mêle une fort belle histoire sentimentale, un voyage dans le passé de Bruce Wayne très réussi, et bien d'autres choses (que je vous laisse découvrir) qui consolident l'histoire principale.
Jim Lee, en pleine possession de ses moyens nous en met plein la vue et propose de magnifiques planches & des techniques variées :
splash page, crayonné, aquarelle |
Loin d'être de l’esbroufe l'artiste utilise une large palette de ce qu'on peut faire en matière de dessin pour illustrer avec beaucoup de finesse et d'intelligence l'excellent scénario de Loeb ; si le scénario captive, les planches de Lee procurent un frisson rétinien à nul autre pareil.
Si j'avais dans l'idée de noter mes lectures comme on peut le faire pour une épreuve de patinage artistique ou de gymnastique c'est un 10 sur 10 que recevrait ce run.
De surcroît, l'édition que propose Urban Comics est à l'unisson, commentaires de Jim Lee sur son travail, nombreux crayonnés, illustrations, recherches de personnages, et peut-être un peu plus anecdotique, la retranscription d'une discussion entre Jim Lee & Jeph Loeb via un chat room.
En conclusion une excellente histoire proposée sous la forme d'un fort recueil d'excellente facture (comme on dit) et traduit fort élégamment par Jay Wicky himself.
Pour finir je vous propose deux pages signées Loeb & Lee pour vous rafraîchir la mémoire si d'aventure vous aviez oublié qui était Batman (deux pages qui se trouvent aussi dans le recueil d'Urban), et une page de rédactionnel proposée par SEMIC à l'époque, sur les deux auteurs :
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