« Le roman noir, c’est l’apprentissage sur le tas. C’est la
vie sous la couverture. Dans l’ombre et dans la marge. Une discipline qui sied
aux autodidactes, aux libres penseurs, aux doux dingues de l’utopie, aux
fascinés de l’anarchie, aux ennemis de l’ordre noir. »
Adapté pour le coup par Baru en une centaine de pages, Canicule de Jean Vautrin (également adapté au cinéma par Yves Boisset) est une plongée dans le "rural noir". En lieu et place des 4 copains partis descendre la Cahulawasee River dans le roman de James Dickey, on a Jimmy Cobb criminel en fuite qui tente d'échapper à ses poursuivants.
Les gaillards et les gisquettes sur lesquels il va tomber en Beauce, n'ont rien à envier à ceux qui vivent en Géorgie dans le roman de Dickey Délivrance (adapté par John Boorman pour le cinéma en 1972).
Le roman noir nous dit Thomas Narcejac, au même titre que la bande dessinée du même genre ajouterais-je "peut se ramener à trois grands thèmes : la clandestinité, la cruauté et la révolte", et pour enfoncer le clou, comme Sartre l'a dit : l'homme est de trop.
Canicule est une histoire absurde sur fond de pauvreté (pas seulement pécuniaire) et de brutalités quotidiennes, où l'horreur exprime totalement la condition humaine même si nous dit Baru, il a choisi d'accentuer le côté grotesque pour rendre le reste supportable.
L'idiome du rural noir en tant que genre, ce dernier entendu au sens d’une convention de nature esthétique et institutionnelle partagée, a besoin pour s'exprimer de trois notions fondamentales (Cf. Pierric Guittaut) : le monde forestier (faune, chasseurs et exploitants), la petite ville et sa mythologie (repli, commérages, vendettas, sexualité exacerbée, continuité historique) et la rudesse de la vie au quotidien (pauvreté et éducation fruste, climat et nature hostile, omniprésence de la mort), et en ce qui concerne Canicule, elle le baragouine plutôt bien cet idiome.
La mise en récit de Baru est si efficace, si parlante, si expressive qu'il n'hésite pas à nous livrer des planches totalement muettes mais d'une redoutable efficacité.
... Vous l'avez compris Canicule a été un très très bon moment de lecture, une plongée crue dans ce qui peut se faire de mieux en rural noir à la française.
Canicule c'est si je puis dire la rencontre fortuite sur une table d’équarrissage des Tontons flingueurs et de Délivrance, baignée par un soleil de plomb.
Le roman noir nous dit Thomas Narcejac, au même titre que la bande dessinée du même genre ajouterais-je "peut se ramener à trois grands thèmes : la clandestinité, la cruauté et la révolte", et pour enfoncer le clou, comme Sartre l'a dit : l'homme est de trop.
Canicule est une histoire absurde sur fond de pauvreté (pas seulement pécuniaire) et de brutalités quotidiennes, où l'horreur exprime totalement la condition humaine même si nous dit Baru, il a choisi d'accentuer le côté grotesque pour rendre le reste supportable.
L'idiome du rural noir en tant que genre, ce dernier entendu au sens d’une convention de nature esthétique et institutionnelle partagée, a besoin pour s'exprimer de trois notions fondamentales (Cf. Pierric Guittaut) : le monde forestier (faune, chasseurs et exploitants), la petite ville et sa mythologie (repli, commérages, vendettas, sexualité exacerbée, continuité historique) et la rudesse de la vie au quotidien (pauvreté et éducation fruste, climat et nature hostile, omniprésence de la mort), et en ce qui concerne Canicule, elle le baragouine plutôt bien cet idiome.
La mise en récit de Baru est si efficace, si parlante, si expressive qu'il n'hésite pas à nous livrer des planches totalement muettes mais d'une redoutable efficacité.
... Vous l'avez compris Canicule a été un très très bon moment de lecture, une plongée crue dans ce qui peut se faire de mieux en rural noir à la française.
Canicule c'est si je puis dire la rencontre fortuite sur une table d’équarrissage des Tontons flingueurs et de Délivrance, baignée par un soleil de plomb.
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