Écrit par le jeune finlandais Hannu Rajaniemi, dont c'était alors le premier roman, Le Voleur quantique est un roman que sa maison d'édition française (Bragelonne) classe en « hard science ». Autrement la science qui y est décrite, l'est avec une rigueur toute ....... scientifique (sic).
Docteur en théorie des cordes, diplôme obtenu à l'université d’Édimbourg (GB), Hannu Rajaniemi à toute ma confiance en ce qui constitue une part très importante de son récit (à peu près 90%). En effet, en plus de mettre en scène un bel hommage à Maurice Leblanc, l'intrigue du roman est toute entière baignée d'une science tellement en avance sur celle que nous connaissons aujourd'hui, qu'elle s'apparente à une forme de magie (Cf. la troisième loi de Clarke).
Et c'est là qu'Hannu Rajaniemi a échoué à me captiver, totalement.
Et pourtant ça démarrait vraiment très très bien.
Immergé sans préparation, ni didactisme dans un futur lointain, j'ai dû faire un effort pour m'y retrouver. Entre l’âme-de-guerre dont « les centaines d’yeux humains plantés au bout de tiges qui rayonnent de son corps comme d’un fruit exotique », des copies de soi-même, le dilemme dit du prisonnier, un bronzage prononcé qui évoque « le nuage d’Oort » ou un « zoku renégat » pour n'en rester qu'au premier chapitre.
Mais force m'a été de constater que l'immersion aussi brutale a-t-elle été, fut d'une redoutable efficacité. Cependant, très rapidement, avant la fin du deuxième chapitre, l'auteur choisit de résoudre l'une des difficultés (létale) qu'il a imaginée pour son héros, Jean le Flambeur (en français dans le texte), d'une manière tellement contre-productive en terme de dramaturgie, que tout l’intérêt que j'avais pour ce livre, a disparu.
Presque aussi entièrement que le missile des Archontes, dont il était question.
Tenant d'une écriture tout aussi performative que la magie, dont Arthur C. Clarke nous disait qu'elle serait l'interprétation la plus certaine, aux yeux d'un béotien, d'une technologie tellement en avance qu'il n'est pas capable de la comprendre pour ce qu'elle est : le résultat d'une science. Comme celles du roman, beaucoup trop pointues pour mes propres connaissances.
Or donc, cette écriture performative disais-je, est un remède par trop efficace en terme de gestion dramatique, de cliffhangers, de tension, etc. En effet puisque dire c'est faire, où est la limite dans un univers dont on ne les connaît pas ?
À partir du moment où il suffisait à l'auteur d'un néologisme pour contourner un obstacle. Où aucune loi de la physique, autrement dit de la réalité, couramment entendue ne s'appliquait à son intrigue ; suivre cette enquête policière made in Maurice Leblanc a perdu tout son intérêt. Ce type de récit est d'ailleurs souvent une compétition entre le lecteur et l'auteur, certes truquée mais au moins comprend-on a posteriori le truc. Ici, même pas !
Et pourtant l'idée était belle. Et ce n'est pas la seule de ce roman. Mais en plus des griefs précédemment exposés, si je puis dire ; l'intrigue manque singulièrement de clarté. Hannu Rajaniemi, est probablement un écrivain généreux, pour preuve il n'hésite pas à multiplier les personnages (dont pour beaucoup il ne fait pas grand-chose) fort différents, et comme je l'ai dit les idées originales, mais le résultat n'a pas eu sur moi, celui escompté..
C'est ainsi que n'ayant pas accroché à ce Voleur quantique, je serais toutefois enclin a le recommander. Certes, pas pour son intrigue, mais pour le dépaysement qu'il procure et sa théorie de belles idées.
Premier tome d'une trilogie -traduit par Claude Mamier - que Bragelonne ne continuera pas, ce roman peut cependant se lire, autant que je puisse en juger, indépendamment de ses suites.
Pour les lecteurs néanmoins intéressés par les suites, L'Épaule d'Orion en parle [Pour en savoir +], et Gromovar a interviewé l'auteur [Pour en savoir +].
Docteur en théorie des cordes, diplôme obtenu à l'université d’Édimbourg (GB), Hannu Rajaniemi à toute ma confiance en ce qui constitue une part très importante de son récit (à peu près 90%). En effet, en plus de mettre en scène un bel hommage à Maurice Leblanc, l'intrigue du roman est toute entière baignée d'une science tellement en avance sur celle que nous connaissons aujourd'hui, qu'elle s'apparente à une forme de magie (Cf. la troisième loi de Clarke).
Et c'est là qu'Hannu Rajaniemi a échoué à me captiver, totalement.
Et pourtant ça démarrait vraiment très très bien.
Immergé sans préparation, ni didactisme dans un futur lointain, j'ai dû faire un effort pour m'y retrouver. Entre l’âme-de-guerre dont « les centaines d’yeux humains plantés au bout de tiges qui rayonnent de son corps comme d’un fruit exotique », des copies de soi-même, le dilemme dit du prisonnier, un bronzage prononcé qui évoque « le nuage d’Oort » ou un « zoku renégat » pour n'en rester qu'au premier chapitre.
Mais force m'a été de constater que l'immersion aussi brutale a-t-elle été, fut d'une redoutable efficacité. Cependant, très rapidement, avant la fin du deuxième chapitre, l'auteur choisit de résoudre l'une des difficultés (létale) qu'il a imaginée pour son héros, Jean le Flambeur (en français dans le texte), d'une manière tellement contre-productive en terme de dramaturgie, que tout l’intérêt que j'avais pour ce livre, a disparu.
Presque aussi entièrement que le missile des Archontes, dont il était question.
Tenant d'une écriture tout aussi performative que la magie, dont Arthur C. Clarke nous disait qu'elle serait l'interprétation la plus certaine, aux yeux d'un béotien, d'une technologie tellement en avance qu'il n'est pas capable de la comprendre pour ce qu'elle est : le résultat d'une science. Comme celles du roman, beaucoup trop pointues pour mes propres connaissances.
Or donc, cette écriture performative disais-je, est un remède par trop efficace en terme de gestion dramatique, de cliffhangers, de tension, etc. En effet puisque dire c'est faire, où est la limite dans un univers dont on ne les connaît pas ?
À partir du moment où il suffisait à l'auteur d'un néologisme pour contourner un obstacle. Où aucune loi de la physique, autrement dit de la réalité, couramment entendue ne s'appliquait à son intrigue ; suivre cette enquête policière made in Maurice Leblanc a perdu tout son intérêt. Ce type de récit est d'ailleurs souvent une compétition entre le lecteur et l'auteur, certes truquée mais au moins comprend-on a posteriori le truc. Ici, même pas !
Et pourtant l'idée était belle. Et ce n'est pas la seule de ce roman. Mais en plus des griefs précédemment exposés, si je puis dire ; l'intrigue manque singulièrement de clarté. Hannu Rajaniemi, est probablement un écrivain généreux, pour preuve il n'hésite pas à multiplier les personnages (dont pour beaucoup il ne fait pas grand-chose) fort différents, et comme je l'ai dit les idées originales, mais le résultat n'a pas eu sur moi, celui escompté..
C'est ainsi que n'ayant pas accroché à ce Voleur quantique, je serais toutefois enclin a le recommander. Certes, pas pour son intrigue, mais pour le dépaysement qu'il procure et sa théorie de belles idées.
Premier tome d'une trilogie -traduit par Claude Mamier - que Bragelonne ne continuera pas, ce roman peut cependant se lire, autant que je puisse en juger, indépendamment de ses suites.
Pour les lecteurs néanmoins intéressés par les suites, L'Épaule d'Orion en parle [Pour en savoir +], et Gromovar a interviewé l'auteur [Pour en savoir +].
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