Si les polars ou assimilés, avec leur lot de flics (ou assimilés) névrosés ont aussi apporté une kyrielle de bonnes choses, je dois dire qu'à titre personnel je sature.
Heureusement, avant que Chatgpt©ne prenne définitivement le contrôle, quelques scénaristes aventureux tentent de proposer des scénarios joliment troussés, sans l’envahissant cliché cité précédemment.
« Reptil » est de cette veine-là.
Un projet mené par Benjamin Brewer (scénario), Grant Singer (scénario & réalisation), et Benicio del Toro ; qui en plus de tenir le rôle principal, a participé à l'écriture dudit scénario.
Eh bien, si les personnages ont une épaisseur psychologique, un caractère et des émotions qui influencent de fait l'histoire ; c'est tout de même le scénario qui mène la danse.
Autrement dit « Reptile » est un film qui raconte quelque chose, avec un début, un milieu et une fin. Classique quoi !
« Reptile » n'est pas non plus un film de (mauvais) genre sensé être autre chose que ce qu'il est, entendre une dissection de la société dans laquelle nous vivons pour en pointer les dysfonctionnements.
Je ne suis d'ailleurs pas totalement contre ce type d'entreprise, sauf lorsqu'on présente ladite société non pas telle qu'elle est, mais uniquement comme on voudrait qu'elle soit.
Bref lorsqu'on fait de l'idéologie. Pour un résultat toujours décevant.
Si le scénario est très solide, la distribution l'est aussi.
Le couple que forment Alicia Silverstone & Benicio del Toro est criant de vérité, et toute la bande de copains qui gravite autour du héros est fait du même bois (il y a d'ailleurs une belle brochette d'acteurs abonnés aux seconds rôles que j'aime beaucoup).
Et le « méchant » est une réussite totale. D'autant que rien n'est fait pour le rendre sympathique. Mais le charme de son interprété est suffisamment ambiguë pour entretenir l'une des nombreuses fausses pistes qui ne manquent pas d'apparaître au fil de l'enquête.
La réalisation est faite de choix particulièrement judicieux, ma scène préféré est celle qui se déroule entre Benicio del Toro et Thad Luckinbil lors d'une soirée de danse western.
Benicio del Toro, qui à pourtant un jeu très intériorisé, donne à ressentir un potentiel de violence particulièrement efficace. Grâce au jeu des uns et des autres, mais aussi grâce à une grammaire cinématographique sans faute.
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