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H.E.R.O. (#07 - #22)

#12, #13, #14
Dans ce nouvel arc, numéros #7 & 8, (qui n'a pas été repris en recueil comme le reste des numéros de la série), Will Pfeifer s'associe avec le dessinateur Patrick Gleason et met le cadran entre les mains d'un groupe de jeunes gens dont l'ambition est de devenir les nouveaux Jackass de l'Internet.
Ces deux épisodes sont vraiment réussis et très amusants, Will Pfeifer en profite aussi pour poser les amorces d'intrigues à venir. Notamment avec l'apparition d'un personnage qui a déjà eu partie liée avec le cadran, et qui prendra une place prépondérante dans la suite de la série.
Mais avant cela l'artefact qui permet de devenir un super-héros va passer entre les mains d'un personnage qui lui veut devenir un super-vilain, cet arc en deux parties (#9 et 10) voit également le retour de Kano au dessin.
Will Pfeifer soigne bien ses personnages, il travaille en profondeur leur caractérisation et écrit des histoires aux retournements de situation surprenant très character driven ; c'est-à-dire que l'intrigue est menée par la caractérisation des personnages par "opposition" au plot driven où l'intrigue est menée par les enjeu du récit.
Ce quine veut pas dire qu'il n'y a pas d'enjeu.
Il sait en outre que la lecture participe de deux investissements dont l'un est un jeu de rôle entre le lecteur, et le ou des personnages de l'histoire : impossible de lire une fiction sans entrer dans les rôles qu'elle nous propose.
Et en ce qui concerne cet aspect (mais pas seulement), Will Pfeifer réussi haut la main.
Si les deux épisodes précédents se déroulaient à Gotham, le onzième commence à Metropolis, et nous propose un voyage dans le temps.
Il met en scène le premier possesseur du cadran, un néandertalien, dans un épisode pratiquement sans dialogue. Une belle réussite qui cite comme de bien entendu, 2001 L'Odyssée de l'espace de Kubrick.
Les épisodes de cette série se suivent et ne se ressemble pas.
Les numéros 12 à 14 racontent la vie d'un homme après qu'il se soit transformé en super-héroïne : drôle et émouvant, et plutôt osé pour une série tout public.

Je ne m'étais pas attardé sur le concept même de Dial H for HERO, mais il me semble qu'il est une sorte d’extrapolation à partir du personnage de Captain Marvel, celui où un enfant  devait prononcer un mot magique : SHAZAM pour devenir un super-héros adulte.
Dans le cas de Dial H for HERO, la formule magique est transformé par un code que l'on fait à partir d'un cadran et qui transforme Robby Reed un jeune adolescent en différents super-héros.
L'idée de Wood et Mooney qu'ils ont eu au milieu des années 60 ne tombera pas dans l'oubli puisqu'un personnage tel que Benjamin Tennysson alias Ben 10 doit lui aussi beaucoup, me semble-t-il au personnage de DC Comics

Le quinzième épisode oriente le pouvoir du cadran dans une nouvelle direction, et impose un ancien personnage (entrevu dans certains épisodes précédents) lié à l'artefact dans un rôle important.
Du reste, deux événement aiguillent résolument la série vers l'enquête policière : d'une part le cadran a disparu depuis la transformation de Joe en Shocking Suzi (épisodes 12 à 14), ensuite il semblerait qu'il soit tombé entre de très mauvaises mains.
La construction scénaristique autour du retour de ce "vieux" personnage est vraiment fine, et semble s'inspirer, pour son développement, en partie (ou du moins partager quelques points communs) avec la série télévisée Demain à la une, ce qui n'est pas le moindre de ses paradoxes.
Cependant les raisons qui l'ont mis là où il est quand on nous le présente dans la série, et les raisons qui l'y maintiennent me semble un peu flou.
Ainsi il semblerait que le cadran modifie ceux qui l'utilisent, au final si l'idée est bien exploitée dans la série, elle ampute celle-ci de sa spécificité.
C'est un peu dommage.
Le numéro 16 questionne l'origine des changements qui interviennent lorsqu'on utilise le cadran : par exemple Shocking Suzi ne peut plus se transformer en Joe, mais d'où vient Shocking Suzi
Qui est-elle ?
À partir de cette question implicite, Will Pfeifer donne un pouvoir de duplication à l'un de ses personnages et tue le personnage à l'origine de la duplication : qu'arrive-t-il à la duplication douée de supers-pouvoirs ? 
À partir du dix-huitième numéro l'histoire se radicalise ; était-ce dans les plans de Pfeifer depuis le début ou l'annonce de la fin de la série l'engage-t-elle dans cette voie ?
Même si la couverture du dernier numéro m'a induit en erreur (mais China Miéville exploitera l'idée que j'avais cru y voir, j'en reparlerai) ; Will Pfeifer apporte une conclusion à sa série. 
Une série vraiment agréable à lire, et qui aurait mérité de se poursuivre ; le scénariste y avait apporté beaucoup de potentiel.
Reste qu'il y a quelques points qui m'on semblé un peu "obscurs", mais rien de rédhibitoire. 
En tout cas les numéros 8 à 22 méritent indéniablement de paraître dans un recueil, ne serait-ce que pour proposer aux lecteurs une excellents comics de super-héros qui s'il fait la part belle aux combats et aux vilains, n'en oubli pas l'une des composante essentielle, du moins selon moi, d'une histoire de super-héros : la vie civile des personnages et leurs interactions avec un entourage, le tout mêlé dans un joyeux chaosmos. [-_ô]  

Commentaires

  1. Tout à fait d'accord. Et comme Pfeifer a eu le temps de finir correctement son run, c'est du pur plaisir pour le lecteur.

    Ses runs sur Aquaman (vraiment très bon) et Catwoman (juste bon) sont aussi très conseillés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Salut amigo !
      Il me semblait que tu avais dit beaucoup de bien dece run, effectivement.
      Les Aquaman sont sur ma liste.[-_ô]

      Merci de ton passage.

      Supprimer

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