... Ian Rankin, maître du Black Tartan (le roman noir écossais) s'associe avec le dessinateur Werther Dell'ereda et ensemble, ils posent leur focale sur les affres de la "célébrieveté", autrement dit la télé-réalité qui, ne reculant devant rien propose un programme de "maison hantée".
Rien d'extraordinaire cela dit, toutes les tendances de la société sont, on le sait, prétexte à fabriquer un jeu de télé-réalité.
Énigme en chambre close (par la force des choses) mais paradoxalement sous l’œil des caméras, Ian Rankin fin connaisseur de bandes dessinées, souligne l'un des aspects du protéiforme John Constantine : celui du détective de l'étrange.
Une "race" de détectives qui se mesure à rien de moins que des mystères aux proportions métaphysique.
Vous voilà prévenus.
Dans ma précédente notule de lecture, celle sur Mandroid, je discutais de notre manière de lire (ou moins présomptueusement de la mienne) qui inclue inévitablement une lecture au "deuxième degré", et de celle d'écrire qui invariablement (ou presque), aujourd'hui, ressort de ce qu'on appelle en littérature, le postmodernisme.
Là encore par exemple, d'une manière certes homéopathique, il en est question ; ne serait-ce qu'avec le titre Dark Entries, qui est aussi une chanson du groupe Bauhaus.
Rien de fortuit ici.
Si le twist concocté par Ian Rankin est plutôt astucieux, le fond sur lequel se déroule cette histoire, la télé-réalité, dont les images sont gravées (au mieux) dans la glaise du souvenir à défaut de l'être dans le marbre de la mémoire, trouve une résonance particulière lorsqu'on découvre, petit à petit de quoi il retourne.
Werther Dell'edera donne l'ambiance qu'il faut au travers d'une certaine sobriété voire un brin d'austérité grâce à son trait, son encrage, que l'on devine sec.
Ses planches cadrent diablement bien à la situation dans laquelle Constantine s'est mis.
Publié dans l’éphémère "sous-label" Vertigo Crime (qui comme sont nom l'indique s'intéressait aux crimes et à ceux qui le commettent) de DC Comics cet album aurait été plus percutant en étant un peu plus "ramassé".
Là, avec un peu plus de 200 pages il y a un petit ventre mou (rien de honteux non plus) qui amoindrit (un peu) l'impact de l'histoire.
Une broutille toutefois, tant la lecture de Dark Entries procure un chouette moment de lecture, tout à fait raccord avec ce qu'on connait du John Constantine de Vertigo.
À vous Cognacq-Jay !
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