... Au Ier siècle Subure était un quartier de Rome où vivaient les gens de peu et où les lupanars avaient proliféré avec vigueur.
Pour Giancarlo De Cataldo (juge & écrivain italien) Subure "reste la métaphore parfaite de cet endroit où la pègre et les gens "normaux" se croisent et passent des pactes."
Des pactes de type mafieux.
En près de 500 pages Giancarlo De Cataldo et Carlo Bonini (journaliste de La Republica) ont écrit un roman dont les connaisseurs de la vie romaine ou les Romains eux-mêmes ont eu du mal à distinguer ce qui relevait de la fiction et la part de la réalité (Voir à ce sujet, l'excellent hors-série de Marianne 2016 sur le polar).
L'ouverture en novembre 2015 du procès "Mafia Capitale" aurait même tendance à faire oublier que Suburra est un roman.
Suburra le film, est un long-métrage glaçant qui relègue les films dit d'horreur ou réputés tels au rang d'aimables comptines (j'exagère, un peu).
Et ce sentiment ne m'a pas quitté une seule seconde, d'autant que si on se fie à la fiction pour se faire une idée de la "réalité", il apparaît clairement que si les (très) violents protagonistes qui imposent leur loi criminelle sont mis en échec, c'est soit le fait de hasards malencontreux, à cause de leur ego ou d'un subit (et inexplicable) relâchement de la violence qui les habite.
Bref rien qui ne soit orchestré par les "forces du Bien", singulièrement absentes de l'histoire qu'on nous raconte.
... En définitive, Suburra est un film qui m'a scotché tout du long, et qui m'a laissé une sensation d'insécurité et de malaise très forte.
Une belle réussite avec des acteurs "habités" et une mise en scène d'une redoutable efficacité (il y a un côté viscéral indéniable)
Or donc, je me répète mais Suburra est un film formidable.
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