Accéder au contenu principal

Conspiracy (Dan Abnett/Igor Kordey) Marvel

.... En 1994 la mini-série Marvels proposait de voir l’univers de l’éditeur (presque éponyme) Marvel à « hauteur d’homme », au travers de l’objectif du reporter-photographe Phil Sheldon
Ou du moins une partie de son histoire, ce que l’on appelle communément « l’âge de l’innocence », celui qui débute avec l’apparition de la Torche humaine (en 1939), et se termine avec la mort de Gwen Stacy (dans les années 1970). 
Une histoire elle aussi - forcément - empreinte d’innocence, de candeur et de naïveté.

Mais, et si cette innocence n’avait jamais existé ailleurs que dans le regard de Phil Sheldon ?
…. Quatre ans plus tard, Dan Abnett & Igor Kordey empruntaient la même voie que Kurt Busiek & Alex Ross en leur temps, pour une histoire publiée en deux numéros d’une trentaine de pages chacun, entièrement peints eux aussi. 

 …. Mark Ewing, journaliste au célèbre Daily Bugle, découvre par hasard une enveloppe dont le contenu va chambouler sa vie, et l’amener à voir l’émergence des super-héros – ceux de l’univers Marvel tout du moins – d’un autre œil.
Thriller paranoïaque à l’ambiance complotiste prononcée, Conspiracy est aussi une magnifique bande dessinée, entièrement peinte par Igor Kordey. 

L’artiste propose certainement, avec ces deux numéros, sa plus belle œuvre étasunienne. 
Des cases très détaillées, une palette de couleurs tout simplement époustouflante, des doubles-pages saisissantes ; une maestria entièrement au service de l’histoire. 
Les personnages en disent autant avec les mots de Dan Abnett qu’avec les expressions et le langage corporel que dessine Igor Kordey. 
La tension est tout autant le résultat visible des situations qui découlent du scénario que des couleurs peintes par l’artiste.
Dan Abnett livre aussi de mon point de vue son meilleur travail. 

Les fourches caudines de la théorie du complot sont impitoyables, et le ridicule est souvent la peine minimum pour qui s’y risque. Mais Abnett, avec un art consommé de la manipulation, utilise les paradoxes inhérents au genre pour faire de cette histoire un point de vue qui peut s’insérer sans problème dans la « sacro-sainte » continuité quelque soit le bout par lequel on la prend.
…. Réussite esthétique, scénario très ingénieux, Conspiracy est un récit qui mériterait amplement de sortir du relatif anonymat où il repose.
Une histoire qui sera une source d'inspiration pour Alex Ross (comme il le déclarera) & Jim Kruger pour leur propre série Earth X

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich