SPOILERS |
Elles combinent – d’une manière générale - suffisamment de péripéties et de mystère(s) pour me tenir en alerte et me faire tourner les pages l’une après l’autre avec un léger sentiment d’urgence. Son storytelling si caractéristique n’est d’ailleurs pas pour rien dans l’aspect captivant que je trouve à son travail.
Seulement, tout aussi captivé que je sois il me reste toujours, à la fin de mes lectures, une petite amertume, un goût de « trop peu » ; l’impression d’avoir fait du surplace.
Voire dans certains cas (The Omega Men par exemple), un final en dessous de mes espérances, et de ce que la série semblait promettre.
Et The Button, le crossover que King a écrit en collaboration avec Joshua Williamson, le scénariste de la série The Flash n’y déroge pas.
Quatre numéros, deux de Batman (les #21 & #22) et deux du bolide rouge & or (numéros 21 & 22 aussi), publiés en alternance sur une durée d’un mois, rythme de publication bi-mensuel oblige, ce qui pour le coup est très appréciable ; 4 numéros disais-je pleins de péripéties, de mystère(s) et d’émotion, durant lesquels je ne me suis pas ennuyé une seule page, mais qui paradoxalement se concluent par une absence de conclusion.
On est clairement dans une politique de surenchères permanente, où l’idée d’apporter des réponses aux questions posées ne semble même pas envisagée. Le Batman #23 est à ce titre exemplaire.
La collaboration de Batman avec Swamp Thing sur un whodunit, prévu au départ pour paraître en janvier 2018, est donc avancé de quelques mois.
Très belle histoire, qui doit aussi beaucoup au talent du dessinateur Mitch Gerards (qui s’occupe aussi de l’encrage et de la colorisation), et qui se transforme en un épilogue à The Button, de l’aveu même de King, The Brave and The Mold a tout pour séduire.
Sauf la fin de l'histoire qui – encore une fois – se termine en queue de poisson.
Nick Spencer chez Marvel a les mêmes qualités et les mêmes défauts de Tom King. Tous les deux écrivent des arcs que j’ai plaisir à lire, mais dont les dénouements respectifs me laissent toujours sur ma faim (Voir par exemple Standoff).
Mais, assez inexplicablement, ces déceptions ne remettent pas en cause les bons moments que je passe avec eux Et plus encore, je continue à m’intéresser à leur travail. Et à les lire !?
Secret Empire #2 |
Car lorsque ce n’est pas le cas, mon intérêt diminue de manière drastique.
Ainsi Nick Spencer vient-il d’annoncer que l’event sur lequel il travaille pour Marvel (Secret Empire) aura un numéro de plus qu’annoncé. En voyant les planches d'Andrea Sorrentino on comprend pourquoi.
Quatre cases par planches c’est en effet très peu pour faire avancer le « schmilblick », surtout vu la pauvreté des cases en question. Et dans ces moments-là la magie n’opère plus et tout le talent d'un Nick Spencer (ou d'un Tom King) n'y pourra rien.
…. Or donc, pour en revenir à The Button, ce crossover est une fort sympathique lecture, donc la concision n’est pas pour rien dans le plaisir qu’on peut y prendre, mais qui aurait gagné à avoir un dénouement plus travaillé.
En l’état il n’est qu’une étape dans un processus, dont les mesures dilatoires trop artificielles apparaissent déjà comme la principale faiblesse ; reste à savoir ce que Geoff John & Gary Frank nous réservent avec The Doomsday Clock, la suite directe de The Button, qui devrait apporter ( ?) les réponses aux questions (instrumentalisées par une campagne de communication comme sait en fabriquer l’industrie de la BD américaine) que n’a pas manqué de soulever la bien nommée « Rebirth ».
Le tapis roulant de course, très représentatif de l'effet de surplace de The Button |
Et pas seulement en ce qui me concerne puisque DC Comics a annoncé que Tom King allait, avec Mitch Gerards, s’occuper d’une maxi-série en 12 numéros consacrée à Mister Miracle.
(À suivre ....)
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