.... Lecteur assidu du label America's Best Comics, créé par Alan Moore et toute une flopée de dessinateurs, dont j'allais me fournir en numéros dans la boutique le Paradoxe Perdu quand elle était place Grenus (Genève), j'avais assez mystérieusement fait l'impasse sur la mini-série écrite par Paul Di Filippo et dessinée par Jerry Ordway.
Mystérieusement, car j’appréciais Di Filippo dont j'avais lu deux recueils de nouvelles (La Trilogie Steampunk et Pages perdues), et que appréciais encore plus Jerry Ordway.
Toutefois l'arrivée de qui vous savez dans les pages de la Justice League of America, écrite par Steve Orlando, m'a donné envie de me replonger dans cet univers.
.... Dès le premier numéro, voire dès les deux premières pages Ordway & Di Filippo montrent qu'ils sont tout à fait capables de reprendre le flambeau des mains mêmes de Moore, Gene Ha & Zander Cannon.
La multitude de personnages ne fait évidemment pas peur à ce dessinateur, dont le storytelling n'est jamais pris en défaut. Adepte d'un dessin figuratif, Jerry Ordway excelle dans le rendu des modelés, et aucune perspective ne l'effraie. Tout aussi difficile de le prendre en défaut lorsqu'il s'agit d'exprimer des émotions. Bref sûrement l'un des dessinateurs les plus complets qu'il m'ait été donné de lire. Et l'un de ceux que j'apprécie le plus (ce qui n'est pas le cas des éditeurs me semble-t-il).
Paul Di Filippo semble quant à lui, bien avoir appris sa leçon, et s'approprie les personnages, nombreux comme il se doit pour une série qui s'inspire en partie de la série télévisée Capitaine Furillo, avec beaucoup d'aisance.
Les deux compères s'entendent, cerise sur le gâteau, à imiter l'une des particularités du Top Ten original, en citant moult personnages et références au fil des cases.
En cela Top Ten n'est pas sans rappeler l'un des travaux les moins connus d'Alan Moore intitulé In Pictopia (Fantagraphic/1986), dans lequel, avec le concours de Don Simpson aux dessins, il imagine une ville (Pictopia) où vivent des personnages de comic strips.
.... Récapitulons, nous avons Paul Di Filippo, écrivain de SFFF qui insuffle quelques belles idées de science-fiction et invite quelques nouveaux personnages sur le devant de la scène. Et Jerry Ordway la crème de la profession, très en forme à la table à dessin.
Et pourtant, Top Ten, Beyond the Farthest Precinct achoppe à être l’histoire qu'elle aurait dû être.
De ma place de lecteur il me semble que l'editor et son assistante, respectivement Scott Dunbier (pourtant pas un novice) et Kristy Quinn, auraient dû accorder quelques numéros supplémentaires au scénariste. Si Di Filippo en plus des deux histoires principales s'attarde sur tel ou tel personnage, en apportant de belles idées - comme les Derridadaïstes dont il ne fait, finalement, pas grand chose - il peine à développer son scénario, comme certains personnages (le major Cindercott par exemple, ou encore l’adoption).
La mini-série de cinq numéros se lit toutefois avec plaisir & beaucoup d’intérêt, mais laisse un goût d'inachevé bien trop fort ; alors même que toutes les intrigues trouvent pourtant une conclusion.
.... En conclusion, Top Ten, Beyond the Farthest Precinct reste en deçà des promesses de son titre, une situation qui aurait pu être facilement évité avec seulement quelques numéros supplémentaires.
Dommage !
Mystérieusement, car j’appréciais Di Filippo dont j'avais lu deux recueils de nouvelles (La Trilogie Steampunk et Pages perdues), et que appréciais encore plus Jerry Ordway.
Toutefois l'arrivée de qui vous savez dans les pages de la Justice League of America, écrite par Steve Orlando, m'a donné envie de me replonger dans cet univers.
.... Dès le premier numéro, voire dès les deux premières pages Ordway & Di Filippo montrent qu'ils sont tout à fait capables de reprendre le flambeau des mains mêmes de Moore, Gene Ha & Zander Cannon.
La multitude de personnages ne fait évidemment pas peur à ce dessinateur, dont le storytelling n'est jamais pris en défaut. Adepte d'un dessin figuratif, Jerry Ordway excelle dans le rendu des modelés, et aucune perspective ne l'effraie. Tout aussi difficile de le prendre en défaut lorsqu'il s'agit d'exprimer des émotions. Bref sûrement l'un des dessinateurs les plus complets qu'il m'ait été donné de lire. Et l'un de ceux que j'apprécie le plus (ce qui n'est pas le cas des éditeurs me semble-t-il).
Paul Di Filippo semble quant à lui, bien avoir appris sa leçon, et s'approprie les personnages, nombreux comme il se doit pour une série qui s'inspire en partie de la série télévisée Capitaine Furillo, avec beaucoup d'aisance.
Les deux compères s'entendent, cerise sur le gâteau, à imiter l'une des particularités du Top Ten original, en citant moult personnages et références au fil des cases.
En cela Top Ten n'est pas sans rappeler l'un des travaux les moins connus d'Alan Moore intitulé In Pictopia (Fantagraphic/1986), dans lequel, avec le concours de Don Simpson aux dessins, il imagine une ville (Pictopia) où vivent des personnages de comic strips.
.... Récapitulons, nous avons Paul Di Filippo, écrivain de SFFF qui insuffle quelques belles idées de science-fiction et invite quelques nouveaux personnages sur le devant de la scène. Et Jerry Ordway la crème de la profession, très en forme à la table à dessin.
Et pourtant, Top Ten, Beyond the Farthest Precinct achoppe à être l’histoire qu'elle aurait dû être.
De ma place de lecteur il me semble que l'editor et son assistante, respectivement Scott Dunbier (pourtant pas un novice) et Kristy Quinn, auraient dû accorder quelques numéros supplémentaires au scénariste. Si Di Filippo en plus des deux histoires principales s'attarde sur tel ou tel personnage, en apportant de belles idées - comme les Derridadaïstes dont il ne fait, finalement, pas grand chose - il peine à développer son scénario, comme certains personnages (le major Cindercott par exemple, ou encore l’adoption).
La mini-série de cinq numéros se lit toutefois avec plaisir & beaucoup d’intérêt, mais laisse un goût d'inachevé bien trop fort ; alors même que toutes les intrigues trouvent pourtant une conclusion.
.... En conclusion, Top Ten, Beyond the Farthest Precinct reste en deçà des promesses de son titre, une situation qui aurait pu être facilement évité avec seulement quelques numéros supplémentaires.
Dommage !
Je viens de me refaire Top Ten récemment (les trois albums parus chez Urban) et on ne peut que regretter l'absence de cette mini-série. Même en France, il semble qu'on n'apprécie pas Jerry Ordway à sa juste valeur. Et pourtant, je ne peux qu'abonder dans ton sens, Ordway est un grand dessinateur.
RépondreSupprimerMerci de ton commentaire, je me sens moins seul, du coup.
Supprimer[-_ô]
Effectivement, c'est un prolongement heureux et adroit des histoires de Top ten de Moore puisque les personnages continuent à évoluer avec une caractérisation adroite.
RépondreSupprimerC'est même incompréhensible que Filipo n'ait pas eu plus de comics à écrire tant il parait solide.
Nous sommes trois !