Accéder au contenu principal

Canari [Duane Swierczynski / Sophie Aslanides]

Alors même qu'il écrit des histoires de pure fiction, pas question pour Duane Swierczynski de recopier la même formule à chaque nouveau roman.
••• Canari, paru l'année dernière dans la collection Rivages/Noir, rebat donc une nouvelle fois les cartes. Mais d'une façon cavalière, puisque, pour le coup, Duane Swierczynski, n'a pas hésité à « hacker » l’algorithme créatif sûrement le plus connu de toute l'industrie du divertissement. 
Je veux bien sûr parler de celui sur lequel Christopher Vogler a construit sa réputation, le célèbre « Voyage du héros™ ».

       Lire Canari dans la traduction de Sophie Aslanides, c'est s'apercevoir que tout aussi cadrées que soient les 12 étapes répertoriées par le script doctor américain, une bonne dose de travail est cependant nécessaire pour aboutir à un travail qu'on prendra plaisir à lire. Ou à regarder s'il s'agit d'un film. En effet, ledit « Voyage du héros™ » est un patron reproductible dès qu'il est question de raconter une histoire.

Duane Swierczynski n'a pourtant pas opté pour la facilité. 

Son roman est constamment sur le fil du rasoir, lequel manque souvent d'un cheveu de trancher notre suspension consentie d'incrédulité. En outre l'auteur abandonne la frénésie qui caractérisait À toute allure [Pour en savoir +] et Mort à tous les étages [Pour en savoir +], ses romans précédents.
Une manière d'enchaîner les péripéties qui pouvait masquer ici ou là, quelques faiblesse scénaristiques.

       Avec Canari, Duane Swierczynski déplace donc son centre de gravité au cœur d'une famille, prise dans le champ de force du marché de la drogue. Plus proche de l'enquête à multiples rebondissements que du thriller sous propergol©, auquel il nous avait habitués.

Mais ce Canari chante néanmoins une bien jolie histoire  

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des