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À toute allure [Duane Swierczynski / Sophie Aslanides]

Jamais un livre n'aura autant mérité son titre.
Second roman de l'auteur, auquel il ne croyait guère, À toute allure est à l'image de ce qu'on attend du moteur d'une voiture qui servirait à s'enfuir après le vol à main armée d'une banque : gonflé à bloc.
Fidèle à Philadelphie, Duane Swierczynski y plante de nouveau l'action de son roman, laquelle se déroule en l'espace de 4 jours, bien remplis.

       Dans un des entretiens qu'il a accordés, et disponible sur la Toile™, l'auteur y déclare être fasciné par les personnages qui doivent affronter les pires journées de leur existence. Rien à dire, À toute allure est exactement ce type de récit. Manière de vaudeville noir, ce roman au style « behavioriste », est principalement écrit sous la forme de courts paragraphes. Lesquels seraient, selon Duane Swierczynski, comme des chips que l'on dévore l'une après l'autre, pour s'apercevoir finalement qu'il est deux heures du matin. Et qu'on a pas lâché le bouquin commencé quelques heures plus tôt. Une théorie que je valide entièrement. 
Il n'y a de toute façon rien à jeter dans cette aventure haletante, pas même surtout pas l'humour dont Duane Swierczynski fait un usage immodéré. Sans lui, À toute allure laisserait un goût encore plus amer.  

••• En effet, si divertissantes que soient les péripéties qui s'enchaînent sans temps mort, une impression exacerbée par la multiplication des points de vue, la loi de l'emmerdement maximum dont les personnages sont les jouets, peine à anticiper un avenir plus clément.

Un roman qui file à tombeaux ouverts, littéralement.

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