Accéder au contenu principal

Morceau par morceau [Karen Traviss / Lionel Davoust]

La rencontre avec un auteur qu'on ne connaissait pas, prend parfois des détours inattendus. 
            C'est en faisant des recherches sur le space opera, un genre dont j'ai déjà abondement parlé sur ce blog, et pour lequel je voulais trouver un nouvel angle, que je me suis retrouvé à lire la phrase suivante : « [...] de nos jours l'idéologie est partout et contamine de manière particulièrement marquée le domaine du space opera. D'extrême droite avec le militarisme d'un David Weber ou d'une Karine Traviss [..] (Space opera !, éditions Les Moutons Électriques™). 
Outre le déficit flagrant de précision(s) sur ce qui justifie ce classement péremptoire, ou alors raconter une histoire qui se déroulent dans l'espace du point de vue des militaires fait de facto de ce choix un roman d'extrême-droite (?), je venais justement de finir le deuxième tome des aventures d'Honor Harrignton, du susmentionné David Weber. Roman dans lequel je n'avais vu aucune des caractéristiques qui auraient pu en faire un roman d'extrême-droite. Du moins à l'aune de ce que je crois être cette idéologie. 
            C'est donc avec un pointe de curiosité que je me suis mis à chercher ce qu'avait pu écrire Karen Traviss, qui avait l'honneur (sic) d'être cité de ce côté du spectre politique, et que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam, mais réputée écrire du space opera « militariste ». 
D’autant que j’apprécie jusqu’à maintenant de lire David Weber, et que j’aime - d'une manière générale - les Space opera militaristes. 
            C'est finalement sa nouvelle « Morceau par morceau2002 » qui a essuyé la première, le feu nourri de ma lecture. Disponible à 0,99 euros dans une version numérique, je ne prenais pas de grands risques. 
Avant d'en parler, je vais tout de même préciser que depuis cette entrée en matière j'ai lu l'un des romans de Karen Traviss écrits dans l'univers étendu de la franchise Star Wars™, et terminé le premier tome de ce qui est devenu un cycle de six romans dit « Les Guerres wess'har » : La cité de perle.           
           Or donc, parue dans un recueil publié par Bragelonne™ en 2006 (mais également disponible à l'unité donc), « Morceau par morceau » s'intéresse à une notion qu'on rattache volontiers à l'univers Star Trek© – du moins lorsqu'il est question de Science-fiction : celle dite de « non-interférence ». 
Un rapprochement clairement posé dans la brève présentation qui précède ce court texte traduit par Lionel Davoust. 
Le contexte est le suivant. 
            Sur la planète Maran V, sous administration terrienne semble-t-il, les Ussissis, une race extraterrestre, qui ne sont pas non plus originaires de ce monde, mangent leurs coreligionnaires, mais « rarement les individus sains ». 
Vous avez déjà compris que justement, dans le cas qu'auront à traiter les deux agents des services sociaux terriens de la nouvelle en question, celui-ci sort de l’ordinaire, et que la notion de non-interférence fera plus qu’une timide apparition.
Mais surtout, et ça vous ne pouvez pas le savoir, le plus expérimenté des deux assistants sociaux va se retrouver, ensuite, devant un cas nettement plus difficile à traiter. 
            En choisissant le cannibalisme, Karen Traviss sait qu'elle touche là une corde sensible de notre humanité. Un tabou. 
Et l’autrice de s’en sortir avec les honneurs. 
Seul reproche, si je puis dire, le sujet aurait amplement mérité d'être traité dans le format d'une novella. Mais le principal est fait en ce qui me concerne ; Karen Traviss figure désormais dans mon carnet d’auteurs.

Commentaires

  1. Je n'ai jamais lu l'autrice il me semble mais j'en ai beaucoup entendu parlé (pas forcément en bien !)
    Pourquoi ne pas essayer comme toi, le format court...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cette nouvelle est plutôt pas mal, et le premier Star Wars™ que j'ai lu aussi, mais les deux premiers tomes (je suis vers le dernier quart du deuxième) des « Guerres wess'har » sont captivants.
      Je suis vraiment content d'avoir découvert cette autrice.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d