Accéder au contenu principal

Sharon Tate ressemblait à la Californie

Chinatown
est un état d’esprit disais Robert Towne, et « The Big Goodbye » également. 
            Sam Wasson y entreprend de remonter la genèse d’un film - sous les auspices qui n'ont rien d'arbitraire de Raymond Chandler - qui devient sous sa plume l’incarnation même de l’usine à rêves : Hollywood. Dont Chinatown est le chant du cygne. 
Si le regard de Sam Wasson est aussi rétrospectif que celui qu’avait Robert Towne aux alentours de 1969, son point de départ est aux antipodes de celui du scénariste lauréat d’un Oscar© en 1975. 
Wasson part en effet d’une idée, d’une abstraction, « Hollywood » donc, et lui donne le chatoiement nécessaire pour la rendre tangible comme on ne l’a jamais lue. 
Mais surtout « The Big Goodbye » montre que Chinatown a un code créatif qui ne repose ni seulement sur son scénario, qui sera travaillé jusqu’au dernier moment, ni seulement sur sa mise en scène, ni seulement sur l’interprétation de ses acteurs. Pas plus que sur la musique (écrite finalement en quelques jours) ou le choix méticuleux des costumes ou des décors. 
La retranscription lors d'un effet de réel saisissant d’un John Huston apostrophant Jack Nicholson, attablé à côté de sa fille, Anjelica Huston lors du tournage : « Alors… », tonna son père à l’endroit de Nicholson, de l’autre côté de la table. « Il paraît que vous couchez avec ma fille » – Anjelica rougit comme une pivoine – « M. Gittes. » ; cristallise le dialogue qu’entretient le film avec ceux qui l’ont fait, avec leur propre vie. Leurs états d’âme, au sens propre. 
Chinatown est en effet un état d’esprit. 
Et « The Big Goodbye » son troublant chant du signe. 
____________
Traduit par Samuel Bréan, sous la magnifique couverture  de Karolis Strautniekas, et d'Olivier Munday au design, « The Big Goodbye » est disponible aux éditions Carlotta Film™ au prix de 21,99 € (ou 12,99 en numérique, sans DRM).

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich