Ce film, sorti en 1977, s'appuie sur le roman de Walter Wager (Le Code) et un cliché du film d'espionnage : les « agents dormants ».
Peu après la crise dite des missiles de Cuba, l'U.R.S.S., en représailles, dissémine sur le territoire des U.S.A. des « agents dormants ».
Vingt ans plus tard, l'époque est à la détente, mais pas au gout de tout le monde.
Nicolai Dalchimsky, stalinien pur sucre goûte assez peu le rapprochement entre les deux blocs ennemies, et la purge dont les féaux du « Petit Père des peuples » sont la victime.
Il se rend aux États-Unis pour réveiller les « agents dormants ».
Le KGB envoie un agent pour le neutraliser.
Manifestement, à plus de 60 ans Don Siegel a perdu de sa superbe.
« Un espion de trop » est, pour ainsi dire, surtout un film de trop.
Bronson y joue une caricature de ses meilleures interprétations, le dur à cuire taciturne, et Donald Pleasence une caricature de ses pires.
Heureusement, mais ce n'est pas suffisant, Lee Remick et Ty Daly illuminent le film de leurs présences.
La première, en fine mouche, agent (double, triple) de son propre agenda, et la seconde en génie qui ne s'en laisse pas compter par ses supérieurs, dont le sérieux donne les meilleures scènes du film. Un effet comique renforcé par un scénario qui a changé l'affectation des bases militaires américaines, au grand désœuvrement de Nicolai Dalchimsky.
Il n'aura pas manqué pas grand-chose à « Un espion de trop » pour survivre à la chute du Mur de Berlin™. Mais la réalisation soporifique de Siegel, et le jeu de Pleasence gâchent l'amélioration de celui de Bronson, qui bénéficie du charme mutin de Lee Remick, et le personnage de Tyne Daly, dont les scènes pourraient être rebaptisées « Y a-t-il un espion à Langley ? ».
Non seulement « Un espion de trop » est un mauvais film, mais en plus il donne à voir deux excellentes actrices qui auraient largement mérité mieux.
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