Il est notoire que le pays de l’Oncle Sam n’est pas celui de Pierre Troisgros, ni celui de Maïté. Cependant, comme n’importe quelle image d’Épinal, celle-ci gagne à être nuancée.
« Pig », film iconoclaste de Michael Sarnoski, s’intéresse donc à un chasseur de truffes ……. en Oregon. Un État du Nord-Ouest des États-Unis connu pour ses terres fertiles, ses vins, ses fromages et sa gastronomie. Rien que ça.
Le réalisateur, qui en est aussi le scénariste (avec Vanessa Block), voit son long-métrage comme un « western dont le personnage principal ne serait pas le pistolero le plus rapide du Far-West, mais son meilleur cuisinier ». Iconoclaste donc !
Une sorte d’antithèse à Piège en haute mer1992, même si pour le coup « Pig » lorgne, dans ses prémices, plus du côté de John Wick que du film d’action d’Andrew Davis. À tel enseigne qu’on ne peut pas ne pas se dire que le choix d’un cochon truffier n’est sûrement pas anodin. Surtout s'il on sait que de nos jours, on utilise plutôt des chiens truffiers.
L’accroche de « Pig » est très simple : une sorte de clochard sylvestre mutique, « Rob », qui vit dans une forêt reculée aux environs de Portland, et dont le moyen de subsistance tient essentiellement à la vente de truffes, se fait voler son cochon truffier. Qui est en fait une cochonne, mais pas au sens biblique du terme.
Une femelle donc, puisque les truffes émettent dit-on, des phéromones qui portent le même « message » que celui d'un cochon mâle en rut. CQFD
Plus poussé par son attachement à l’animal, que par une vaine cupidité, voilà Rob qui débarque à Portland, à sa recherche.
« Pig » utilise, avec beaucoup d’habileté, un biais cognitif connu sous le nom d’heuristique de disponibilité. Lequel incline chacun d’entre nous à évaluer les événements à venir en fonction de la facilité que l’on a à se remémorer des exemples similaires facilement disponibles. En un mot des stéréotypes.
Or donc, voilà Nicolas Cage (dans le rôle de Rob), ermite taciturne à qui on vole son bien le plus précieux, avec lequel il entretient visiblement une relation très forte d’amitié.
« Pig » est l’un de ses films dont Jim Harrison aurait sûrement dit qu’il était « une rivière ne figurant sur aucune carte ». Nicolas Cage y est impérial, et surtout indispensable.
Film à l’attaque âpre, tannique, mais aussi rond, « Pig » est bien évidemment boisé, et racé.
« Pig » est surtout un film à ne pas laisser filer. Un millésime qui deviendra, sans aucun doute, culte !
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