« En échange d'une certaine somme d'argent, Zvonko Duprez, un ex-légionnaire devenu une sorte de mercenaire, va tenter de ramener auprès de sa mère une fillette détenue à Sarajevo par son père », telle est l'accroche de l'album de BD Sarajevo-Tango.
Cet album est un « coup de gueule » du scénariste/dessinateur Hermann (voir supra), un exemplaire a d'ailleurs été adressé aux journalistes et à toute une flopée de personnalités internationales, suite à ce qui se passait alors en Yougoslavie, et plus précisément devant ce qu'on qualifiait déjà de « siège de Sarajevo » (1992-1996) ; mais c'est surtout le geste d'un homme révolté par l'inaction de l'ONU et des instance gouvernementales.
Hermann choisit de rester dans son domaine de prédilection, à savoir la fiction, mais le personnage de Zvonko Duprez, évolue dans une Sarajevo tout ce qu'il y a de plus réel, du moins c'est l'impression que j'ai eu en la confrontant mes souvenirs : une ville quadrillée par les tirs de snipers (autrement dit des tireurs embusqués qui tiraient aussi bien sur les militaires que sur la population civile).
Un réel que le lecteur peut voir au détour d'une case, où s'exprime toute la barbarie quotidienne dont l'être humain est capable. D'autant que pour cet album Hermann utilise (pour la première fois je crois) la couleur directe, dont le rendu est saisissant.
Si le portrait d'un sniper du « dimanche » donne à voir ce qu'on peut appeler depuis Hanna Arendt la « banalité du mal », en ce sens que si ses actes sont monstrueux lui est tout à fait ordinaire, les portraits de Boutros Boutros-Ghali (alors secrétaire générale de l'ONU), de l'ONU elle-même, et des téléspectateurs français (?), ressortent indéniablement d'un autre registre : celui de la satire.
Or, donc cet album combine avec beaucoup de brio trois aspects dont le mariage était une gageure : la fiction façon thriller, le témoignage d'une réalité (le siège de Sarajevo) et la satire parodique.
Sarajevo-Tango est donc un album qui de mon point de vue n'a rien perdu de sa force, bien au contraire.
À lire absolument !!!
_________________________________
Je vous propose d'en apprendre un peu plus avec le dossier de presse ci-dessous :
À noter qu'Ervin Rustemagic l'ami et agent de Hermann est à l'origine de l'album Fax de Sarajevo de Joe Kubert.
Cet album est un « coup de gueule » du scénariste/dessinateur Hermann (voir supra), un exemplaire a d'ailleurs été adressé aux journalistes et à toute une flopée de personnalités internationales, suite à ce qui se passait alors en Yougoslavie, et plus précisément devant ce qu'on qualifiait déjà de « siège de Sarajevo » (1992-1996) ; mais c'est surtout le geste d'un homme révolté par l'inaction de l'ONU et des instance gouvernementales.
Hermann choisit de rester dans son domaine de prédilection, à savoir la fiction, mais le personnage de Zvonko Duprez, évolue dans une Sarajevo tout ce qu'il y a de plus réel, du moins c'est l'impression que j'ai eu en la confrontant mes souvenirs : une ville quadrillée par les tirs de snipers (autrement dit des tireurs embusqués qui tiraient aussi bien sur les militaires que sur la population civile).
Un réel que le lecteur peut voir au détour d'une case, où s'exprime toute la barbarie quotidienne dont l'être humain est capable. D'autant que pour cet album Hermann utilise (pour la première fois je crois) la couleur directe, dont le rendu est saisissant.
Si le portrait d'un sniper du « dimanche » donne à voir ce qu'on peut appeler depuis Hanna Arendt la « banalité du mal », en ce sens que si ses actes sont monstrueux lui est tout à fait ordinaire, les portraits de Boutros Boutros-Ghali (alors secrétaire générale de l'ONU), de l'ONU elle-même, et des téléspectateurs français (?), ressortent indéniablement d'un autre registre : celui de la satire.
Or, donc cet album combine avec beaucoup de brio trois aspects dont le mariage était une gageure : la fiction façon thriller, le témoignage d'une réalité (le siège de Sarajevo) et la satire parodique.
Sarajevo-Tango est donc un album qui de mon point de vue n'a rien perdu de sa force, bien au contraire.
À lire absolument !!!
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Je vous propose d'en apprendre un peu plus avec le dossier de presse ci-dessous :
À noter qu'Ervin Rustemagic l'ami et agent de Hermann est à l'origine de l'album Fax de Sarajevo de Joe Kubert.
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