En 1985 l'éditeur DC Comics décide de s'attaquer (dans le sens premier du terme) à ce qui faisait depuis Flash n°123 (septembre 1961) sa particularité, à savoir un univers éditorial composé de Terres multiples, au travers d'une maxi-série : Crisis on Infinite Earths (12 numéros entre avril 1985 et mars 1986).
Au début de la publication de cette série Jenette Kahn, alors présidente de DC Comics, décide qu'il est déjà temps de réfléchir à une "suite".
Crisis on Infinite Earth - éditions SEMIC |
Marv Wolfman est partant, d'autant qu'il a une idée mais il veut d'abord finir Crisis on Infinite Earths.
Au cours d'une réunion de travail Jenette Kahn demande aux editors de DC de lui apporter des idées dés le mois prochain pour ce futur projet.
Selon Wolfman aucun des editors ne vint avec une idée lors de la réunion suivante. Celui-ci résume donc la sienne, dont il se souvient plus aujourd'hui (oui je sais, cela ne nous avance pas vraiment), est l'on attribue à Andy Helfer la mission de la développer.
Assez rapidement Helfer confie à Wolfman qu'il n'arrive à rien de concret.
Si à ce stade on est dans une impasse, il semble que d'une manière ou d'une autre certains aspects de l'idée de base de Wolfman se retrouveront dans la mini-série Legends (novembre 1986-avril 1987 et qui deviendra la "suite" de Crisis on Infinite Earths) bien que cette dernière n'ait rien à voir avec l'idée initiale de Wolfman à proprement parler, du moins selon lui.
Si à ce stade on est dans une impasse, il semble que d'une manière ou d'une autre certains aspects de l'idée de base de Wolfman se retrouveront dans la mini-série Legends (novembre 1986-avril 1987 et qui deviendra la "suite" de Crisis on Infinite Earths) bien que cette dernière n'ait rien à voir avec l'idée initiale de Wolfman à proprement parler, du moins selon lui.
JLA Légendes -éditions SEMIC |
Néanmoins Paul Levitz (scénariste notamment de La Légion des Super-Héros mais aussi président de DC Comics entre 2002 et 2009) va finalement développer un concept, sous le titre de Crisis of the Soul, avec le dessinateur Jerry Ordway qui doit donc être cette suite demandée par Jenette Kahn.
Nous sommes alors aux environs de la mi-septembre 1985.
Nous sommes alors aux environs de la mi-septembre 1985.
Robert Greenberger aurait eu le rôle d'editor, Len Wein se serait occupé des dialogues (mais il ne se souvient plus du tout de cette série), Jerry Ordway et Karl Kessel auraient eu en charge le dessin. L'un des aspects communs à Crisis of the Soul et à Legends dont je parlais précédemment se retrouve par exemple dans la composition d'une partie de l'équipe créative et éditoriale commune aux deux projets : Robert Greenberger, Len Wein (déjà présents sur Crisis on Infinite Earths d'ailleurs) et Karl Kessel.
Là où Crisis on Infinite Earths était une véritable saga cosmique, voire inter-dimensionnelle, Crisis of the Soul aurait été plus centrée sur les individus selon Jerry Ordway, plus "intimiste" mais avec cependant des répercussions galactiques [-_ô] ; oui il s'agit tout de même d'un crossover mettant en scène des super-héros.
Toutefois, contrairement à Crisis on Infinite Earths les alter ego des "encapés" auraient participé à l'entreprise et de fait, ils n'auraient pas été à la noce.
Le phénomène au centre de l'intrigue aurait eu à voir avec la corruption des individus : s'introduire dans la tête de Batman ou de Green Lantern par exemple, et voir ce qui peut les pousser à franchir les limites.
Et toujours d’après Jerry Ordway il y aurait eu une sorte de "gemme de l'âme", un personnage nommé le Corrupter (véritable incarnation du mal venu du fin fond de l'univers) et un machiavélique capitaliste, Trammel Salomon alias le Manipulator.
Incidemment Marv Wolfaman avait dés 1976, dans les pages de Nova, créé un personnage plus ou moins similaire au Corrupter :
Crisis of the Soul devait également voir l'apparition d'un nouveau personnage, un magnat de la presse, destiné à s'intégrer dans la continuité de DC : David Alan Cross. Un personnage sceptique sur la nature des super-héros.
Paul Levitz qui écrivait alors La Légion des Super-Héros avait aussi décidé d'intégrer au casting de la série l'un des membres de la Légion : Cosmic Boy (que l'on retrouvera par ailleurs dans Legends).
Il faut dire que durant les années 80 La Légion des Super-héros était la seconde meilleure vente de l'éditeur.
D'une manière générale avec Crisis of the Soul il s'agissait de mettre en place un grand jeu du chat et de la souris, avec un effet domino dont la victime aurait été la société dans son ensemble.
En octobre 1985 alors que les contrats étaient presque finalisés, et que Levitz et Ordway avaient bien avancé la phase de "pré-production" si je puis dire ; Crisis of Soul resta finalement à l'état de projet.
Plusieurs éléments qui devaient prendre place dans cette série sont néanmoins connus :
La lettre qui accompagnait le premier jet de la proposition de Levitz |
Toutefois, contrairement à Crisis on Infinite Earths les alter ego des "encapés" auraient participé à l'entreprise et de fait, ils n'auraient pas été à la noce.
Le phénomène au centre de l'intrigue aurait eu à voir avec la corruption des individus : s'introduire dans la tête de Batman ou de Green Lantern par exemple, et voir ce qui peut les pousser à franchir les limites.
Et toujours d’après Jerry Ordway il y aurait eu une sorte de "gemme de l'âme", un personnage nommé le Corrupter (véritable incarnation du mal venu du fin fond de l'univers) et un machiavélique capitaliste, Trammel Salomon alias le Manipulator.
Incidemment Marv Wolfaman avait dés 1976, dans les pages de Nova, créé un personnage plus ou moins similaire au Corrupter :
Nova n°4 - éditions LUG |
Paul Levitz qui écrivait alors La Légion des Super-Héros avait aussi décidé d'intégrer au casting de la série l'un des membres de la Légion : Cosmic Boy (que l'on retrouvera par ailleurs dans Legends).
Il faut dire que durant les années 80 La Légion des Super-héros était la seconde meilleure vente de l'éditeur.
D'une manière générale avec Crisis of the Soul il s'agissait de mettre en place un grand jeu du chat et de la souris, avec un effet domino dont la victime aurait été la société dans son ensemble.
Croquis de Jerry Ordway in Back issue! #9 |
Plusieurs éléments qui devaient prendre place dans cette série sont néanmoins connus :
• Catwoman redevient une criminelle
• New-York devient le foyer d'un terrorisme politique • Silver Scarab devient fou • Un crossover entre Amethyst et le doctor Fate révèle un lien entre la "gemme de l'âme" et le Gemworld (une dimension dont Amethyst est la princesse) • Une guerre religieuse explose au Moyen-Orient • Dieu en personne dit au Spectre de rester en dehors de cette crise • Peacemaker utilise la bulle temporel de Cosmic Boy pour se rendre au 21ème siècle (et participe à un crossover avec Jonah Hex) • Elongated Man est contraint de tuer pour sauver la vie de son épouse Sue Dibny • Star City (la ville de Green Arrow) est détruite • Une équipe de Green Lantern est bloquée sur Terre suite à la quarantaine décrétée par les Controllers • Uncle Sam forme une nouvelle équipe de Freedom Fighters qui serait devenue un nouveau titre • Red Tornado décide d'éliminer les humains pour restaurer la balance de la Nature • La "vraie" Justice League of America est reformée, et elle devient la seule super-équipe officiellement reconnue par le gouvernement U.S • Le Creeper "goûte à la violence" et devient mauvais : une mini-série sur ce personnage était prévue |
Ce billet a été rédigé grâce aux informations contenues dans le numéro 9 de la revue Back Issue! et grâce à Jerry Ordway.
Merci pour l’info, cher Artémus !
RépondreSupprimerA mon avis, Crisis reste et restera inégalé par son ambition, son ampleur et sa qualité.
A la première lecture, on était parcouru du rare frisson que les personnages pouvaient à la fois mourir (définitivement s’entend) et que l’extinction était proche.
En outre, la parabole néant/création et matière/anti-matière était pour le moins intéressant.
Avec les années, j’y ai davantage vu une filiation avec Le seigneur des anneaux, les forces du bien se liguant contre celles du mal mais, surtout, l’acte final qui voit les héros restants se rendre dans l’antre de l’ennemi pour le vaincre définitivement.
La suite écrite par Geoff Johns part sur une excellente idée de suite, très rationnelle et fort pertinente, mais ne se révèle pas à la hauteur. La raison ? L’éditorial a pris le pas sur les créatifs et s’en cela s’en ressent.
Quant à ce Crisis of soul, pourquoi pas si le développement se serait avéré bien meilleur que ce synopsis. Mais, en définitif, cela dépend essentiellement du talent des créatifs !