Accéder au contenu principal

FAITH : À la conquête d'Hollywood

.... Inventée à l'aube des années 1990 par Jim Shooter et David Lapham, le premier surtout connu pour avoir été un editor-in-chief très controversé de la Marvel, et le second pour sa série Stray Bullets, Faith Herbert alias Zephyr connaitra un revival, au même titre que ses pairs, sous la houlette de Joshua Dysart et la bannière du nouveau Valiant, quelque vingt-cinq ans plus tard.
Héroïne endomorphe, une rareté dans la population pourtant très nombreuse des super-héros américains, Faith s'est vue octroyer sa propre série, après un galop d'essai de 4 numéros, celui-là même dont je vais parler.

Nanti d'un a priori très positif, je suis de ceux qui pensent que les silhouettes des super-héros et/ou de leur alter ego devraient montrer un peu plus de diversité, j'ai saisis l'exemplaire disponible dans l'une des bibliothèques municipales où j'ai mes entrées, dans l'espoir de passer un bon moment. 

.... Écrites par Jody Houser, les premières pages de la mini-série démarrent sur un quiproquo, qui scelle clairement le pacte de lecture, tout en étant joliment troussé.  
Ces cinq premières pages seront les meilleures du recueil.

En effet, Jody Houser canalise mal les (trop) nombreux monologues intérieurs de sa super-héroïne, à tel point qu'elle ne laisse pas de place à l'empathie que ne manque pourtant pas d'éveiller son personnage principal. Rien de ce que pense Faith ne nous est épargné, à croire que la scénariste craint de perdre ses lecteurs en route.
Ce n'est pourtant pas la complexité de l'intrigue qui risque d'y arriver.
Traduction : Mathieu Auverdin/MAKMA, lettrage : L. Hingray & C. Semal/Studio Myrtille
Cette surcharge textuelle (accentuée par une épidémie d'incontinence verbale qui touche tous les personnages) est d'autant plus inutile que les dessins de Francis Portella sont très kinésiques. Ainsi la page reproduite ci-dessus, bel exemple de récitatifs excédentaires, perd beaucoup de sa puissance évocatrice à cause d'eux. Sans parler (sic) de leur - quasi - inutilité.
Marguerite Sauvage
Marguerite Sauvage (ci-contre) apporte une part de son talent pour quelques scènes, celle où Faith fantasme sur des moments forts de son existence ; l'un des traits de caractère qui font tout le charme de cette sympathique héroïne. Laquelle requiert rien de moins que trois coloriste pour embellir son aventure.

.... Au final Faith, à la conquête d'Hollywood, peine à décoller (sans jeu de mots), à cause d'une intrigue bien trop peu palpitante et d'une scénariste bien trop prolixe.
Toutefois, Jody Houser n'est à mon sens, pas la seule à devoir être blâmée.

Dans le contexte créatif de l'édition étasunienne de bande dessinée, une série appartient à son éditeur (le plus souvent), et celui-ci, via ses editors, contrôle constamment ses publications.   
Le scénario n'échappe bien évidemment pas à cette supervision. 
Tom Brennan et Warren Simons, respectivement editor et editor-in-chief, autrement dit ceux à qui incombent entre autre de faire ce travail, ne l'ont visiblement pas fait.

Ou alors leurs goûts et leurs critères sont pas les miens.      

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des