Accéder au contenu principal

Carmen mc Callum T10


 ... Fred Duval, Emem & Pierre Schelle nous offrent une très belle prestation sur le 10ième album de Carmen mc Callum. Je dois dire que si j'ai un peu perdu le fil de l'histoire (n'ayant pas les albums précédents sous la main), cette aventure est tellement réussie que cela ne pose aucun problème de lecture.

L'aspect le plus notable de ce tome est sans aucun conteste le vent.
Les trois auteurs l'utilise avec une telle maîtrise qu'elle ne peut que rendre optimiste le plus impétueux des lecteurs. Ce facteur climatique devient un acteur à part entière, un élément primordial du scénario. Il est de tous les fronts, freinant certains personnages dans leur actions, leur donnant une opportunité imprévue ensuite bref, du grand art. Tout cela magnifiquement mis en image par Emen. On a par ailleurs droit à plusieurs pages sans récitatif, ni dialogue, qui laissent éclater son talent.Tout simplement remarquable. 
Le travail de Pierre Schelle sur les couleurs est somptueux apportant une atmosphère, un rendu de toute beauté.  


Un autre aspect, tout aussi remarquable, est l'utilisation de la psychogéographie.
Pour les béotiens en la matiére, permettez-moi d'éclairer votre lanterne.

.. Si la carte n'est pas le territoire, elle est bien plus dés lors que l'on s'intéresse à la psychogéographie, c'est à dire la cartographie culturelle et évènementiel d'un lieu donné. Ainsi donc, ajoutant à l'aspect géologique la psychogéographie prend en compte les strates culturelles et les sédiments d'événements qui se sont succédés en un endroit donné. Si le relief du terrain influence le pas du cartographe, les évènements passés et ceux qui les ont vécus, ainsi que les symboles qui peuplent un endroit influence le psychogéographe. Les lieux où nous vivons, que l'on visite sont de véritables champs de signifiés et de symboles. Même quand ils nous échappent. 
Par exemple, Carmen mc Callum en ressent les effets lorsqu'elle se rend compte qu'elle est victime de visions, visions qu'elle rapproche immédiatement du mazzérisme, le don de prophétie des habitants de l'Île de Beauté.  Pour simplifier le mazzeru est une sorte de chaman, qui dans ses rêves part chasser. Le premier animal qu'il rencontrera, il le tuera. Et dans la gueule de cet animal, il verra le visage d'une personne qu'il connaît et qui va mourir. Il devra alors aider celle-ci à "passer de l'autre côté".
 
Victime de vision, Carmen ne va pas chercher midi à quatorze heures. Elle sait qu'elle ressent au plus profond d'elle la puissance de la culture insulaire. Un peu comme Jack Torrance, lorsqu'il devient le gardien de l'hôtel Overlook dans le film Shining, ressent les effets du passé de cet hôtel.
Pour ceux qui sont intéressés par le sujet j'en ai parlé ici il a y quelques temps.

.. Or donc, un bel album que j'ai lu avec énormément de plaisir, plaisir qu'il ne tient qu'à vous de ressentir aussi.

Merci de votre attention.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich