Accéder au contenu principal

Irrécupérable \ Mark Waid

Irrécupérable, nous dit Mark Waid dans son introduction au premier tome de la série(/sept) est l'histoire d'un homme qui était le plus grand et le plus adulé de tous les super-héros .... Et la manière dont il est devenu le plus grand de tous les super-criminels, et ce qui se passa ensuite ajouterais-je.
Avec cette idée somme toute assez simple, le scénariste tient 37 numéros (et un special) en restant de bout en bout captivant.
La raison en est que Mark Waid ne se contente pas de développer l'aspect grim and gritty (sombre et violent) ; il tente (et réussit) de donner une existence à ses personnages, il multiplie les points de vue sur certains événements, utilise les flashback de manière particulièrement judicieuse.
Ceci dit la série est assez glauque, rien n'est épargné au lecteur. Je pense ainsi à la "naissance" de celui qui deviendra le Plutonien et à sa mère adoptive. Les scènes de catastrophes, les morts, la violence des sentiments, tout concoure à tirer Irrécupérable du côté sombre et sinistre de l'existence.
Mais heureusement Mark Waid emmène les personnages dans d'autres dimensions, face à des extraterrestres, dans les méandres de la physique quantique, rien de ce qui fait le sel des histoires de super-héros n'est oublié.
Il n'oublie pas non plus ce sur quoi il a précédemment travaillé.
L'une de mes histoires favorites de ce scénariste est celle intitulée La Tour de Babel de la Justice League Of America, et dans Irrécupérable il réutilise l'excellente idée au cœur de cette aventure mais en lui donnant une autre résonance grâce à l'utilisation de deux points de vue sur un même événement. Ce qui en outre enrichit la personnalité des protagonistes présents.
C'est brillant.
Mark Waid réussit également à donner à son personnage principal le Plutonien, qui s'il fait penser et avec raison à Superman, réserve une bien belle surprise pour les lecteurs de comic books de super-héros (dans le sixième tome proposé par les éditions Delcourt), une personnalité riche et complexe. 
En d'autre termes il ne laisse pas indifférent malgré ses actions radicales.
Fertile en rebondissements, farcie de personnages complexes, riche en situations extraordinaires, matinée d'un très mauvaise esprit mais aussi d'un sense of wonder indéniable, l'histoire concoctée par Mark Waid, Peter Krause, Diego Barreto, Eduardo Barreto, Andrew Dalhouse et d'autres, est sans aucun doute l'une des meilleurs histoires dans le genre super-héros que j'ai lue ces derniers temps.           

Commentaires

  1. Excellent titre, en effet. Le dessin "classique", pas toujours abouti", contribue à optimiser le récit de Waid, plus percutant encore sous les atours d'une histoire de super-héros "normale". Et ça donne envie de lire cet arc de la Justice League que je ne connais pas !!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui La Tour de Babel est vraiment pas mal du tout, même si en ce qui concerne les dessins je suis moins client ; en tout état de cause l'intrigue tient la route.

      Supprimer
  2. flute, si tu trouves ça bien, vas falloir que je me décides à acheter celui-là aussi ;)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des