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Mister Miracle [King / Gerads / Wicky]

Mister Miracle, l'artiste de l'évasion, dont la légende dit que le tout aussi légendaire Jack Kirby l'a inventé en s'inspirant de Jim Steranko, un alors jeune trentenaire aux dents longues, dont la pourtant peu prolifique carrière artistique a marqué la bande dessinée américaine au fer rouge. 
Pièce maitresse d'un pharaonique projet que Kirby avait mis sur pied à l'aube des seventies pour la Distinguée Concurrence de Marvel, connu ultérieurement sous le nom de « Quatrième monde™ », Mister Miracle alias Scott Free n'est pas que cela.
Ce que rappelle fort à-propos un prologue de 4 pages inséré dans le recueil commercialisé par l'éditeur Urban Comics au prix de 28€, et qui reprend lui, la totalité de la maxi-série de 12 numéros, paru outre-Atlantique, entre août 2017 et novembre 2018, chez l'éditeur DC Comics
Déjà partenaires sur des projets antérieurs, dont Sheriff of Babylon [Pour en savoir +], le scénariste Tom King et le dessinateur Mitch Gerads joignaient de nouveau leur force pour ce projet au long cours.
J'avais dans un billet précédent [Pour en savoir +], souligné comment l'influence de Keith Giffen et d'Alan Moore avait modelé l'approche formelle de Tom King. Au point qu'à l'heure actuelle, le « gaufrier » de 9 cases par planche, est quasiment devenu la signature du scénariste. Et si son utilisation comme métaphore de l'emprisonnement, Mister Miracle est, je le rappelle un maître dans l'art de l'évasion, ou comme métronome ; presque 300 planches de gaufriers de 9 cases, ça lasse. Nonobstant la qualité de ce que ça raconte.
Et justement c'est là où le bât blesse aussi.

En effet, j'ai été dans l'incapacité totale de dégager quoi que ce soit de lisible dans les trois premiers numéros que j'ai lus. Le mode ironique de l'écriture, ce monde où tout est entre guillemets, les « morts », un « procès », une « exécution », etc., n'a bien entendu rien arrangé.

Devant mon inaptitude à comprendre, et surtout à m'intéresser à ce que je lisais, j'avais un choix difficile.
Celui de m'échapper du biais cognitif le plus diabolique que je connaisse, celui dit des « coûts irrécupérables ». Autrement dit la tendance profondément enraciné de prendre en compte des coûts passés (ici un achat de 28€), pour poursuivre une activité ennuyeuse. 

Ainsi ma dépense de 28 euros ne peut plus être récupérée, quand bien même j'irais au bout des 300 pages du recueil. Ici le choix est donc entre :

avoir dépensé 28€ et lire l'une des pires BD qu'il m'a été donné d'acheter
ou avoir dépensé 28€ et faire quelque chose que j'ai vraiment envie de faire. 

En d'autres termes, le choix doit faire abstraction des coûts passés, lesquels sont de toute façon irrécupérables. CQFD ! 
Bon je vous laisse, je vais continuer le deuxième tome du Bâtard de Kosigan, sous-titré « Le Fou prend le Roi », une excellente (pour l'instant) tétralogie de fantasy française, écrite par Fabien Cerutti.

Commentaires

  1. bon ben j' ai bien fait de réfléchir avant de l' acheter

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    1. Cela dit j'ai lu plus d'avis positifs que le contraire.
      [-_ô]

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    2. moi aussi, mystery comics est emballé par le truc , comics outcast ou gg comics aussi, mais j' ai été rebuté par les dessins en le feuilletant en librairie et ton avis me conforte dans mon hésitation. j' aime lire les compte rendu de mystery comics mais il aime pas justice league dark alors que les dessins sont splendides, et qu' il vient d' admettre que les derniers numéros justifient tout les précédents qu' il a pas aimés .......et qu' un autre blog trouve la série géniale

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  2. Je l'ai aussi acheté, mais pas encore lu. Je me suis fait la promesse de lire tout ce que j'achète, donc j'irai au bout même si ton commentaire me refroidit terriblement.

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  3. Bon ben, j'hésitais à l'acheter... Dilemme résolu.

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