Accéder au contenu principal

Adler [Lavie Tidhar / Paul McCaffrey / Simon Bowland]

Tout commence en 1912 avec Carolyn Wells, une femme déjà.
La première elle a l'idée de réunir dans une même histoire des personnages inventés par des romanciers différents : Sherlock Holmes, le docteur Watson, Arsène Lupin, Craig Kennedy, monsieur Lecoq, Rouletabille, Raffles, Dupin, et quelques autres pour deux aventures publiées dans Century Magazine
On dit que le scénariste Gardner Fox, une trentaine d'années plus tard saura s'en souvenir au moment de créer la Justice Society of America, où il ne sera plus alors question de détectives mais de super-héros.
Philip José Farmer reprend l'idée à son compte au début des années 1970, en imaginant une origine commune à quelques héros populaires, sise à Wold Newton dans le Yorkshire, suite aux radiations d'une météorite tombée là en 1795. Quinze ans après Farmer un dessin animé réunira des personnages de comics strips dans une équipe nommée les Défenseurs de la Terre.
Mais c'est vraisemblablement Alan Moore et Kevin O'Neil qui en redynamisant le concept, via la célèbre Ligue des Gentlemen Extraordinaires (en 1999), lui donnent l'aura qu'on lui connaît aujourd'hui. 
Depuis l'idée de réunir des personnages qui n'en avaient pas la vocation a fait florès, et « Adler » en est le dernier avatar venu à ma connaissance.   
            S'il n'est pas nécessaire de connaître sur le bout des doigts tous les personnages que le scénariste Lavie Tidhar et le dessinateur Paul McCaffrey convoquent, il est évident qu'une partie du plaisir que risque de procurer la lecture du recueil récemment commercialisé réside pourtant dans cette familiarité.
Cela dit, Lavie Tidhar soigne aussi son intrigue, que je qualifierais de « Radium punk® » genre apparenté au Steampunk®, où le radium remplace la vapeur, dans un passé qui aurait vu le futur arriver plus tôt. 
Les planches de Paul McCaffrey, au style assez unique, apporte un cachet supplémentaire à ce qui se révélera finalement un prologue putatif.
            En effet, cette compilation des cinq numéros de la série parus entre février et octobre 2020 chez Titan Comics©, reste un peu trop à la surface des chose. 
Si Lavie Tidhar, plutôt connu comme romancier de SfFF, utilise pas mal de personnages, il n'en développe quasiment aucun. L'intrigue manque elle aussi un peu de complexité.
            Si la lecture d'« Adler » est une lecture agréable, elle est surtout frustrante. Aucun personnage, même le personnage éponyme, n'est assez creusé. Et au final Lavie Tidhar donne surtout l'impression d'avoir soigné les détails, au détriment du reste. 
Chaque planche procure ainsi un petit frisson de plaisir ; la remarque de Sa Majesté sur l'explication à donner sur ce qui s'est passé (qui n’efface pas totalement celui de son arrivée dans l'histoire), le rôle du docteur Jekyll, etc..
Mais l'impression d'être passé à côté de quelque chose qui aurait pu être beaucoup mieux gâche un peu l'ensemble.
Si Lavie Tidhar & Paul McCaffrey ne risquent pas d’améliorer ce qui a été fait, revoir ces personnages pour une deuxième manche plus complexe ne me déplairait pas.      

Commentaires

  1. Réponses
    1. Ce n'est pas vraiment développé, peut-être une synthèse de toutes les orphelines jamais nommées Annie. [-_ô]

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Le KU KLUX KLAN (3)

... Quelque soit son véritable poids idéologique ou même politique aujourd'hui, le Ku Klux Klan a déteint sur la culture de masse ; qui n'a pas entendu parler de la célèbre marque de cigarettes  Marlboro et des trois "K" présents sur son paquet, d'un homme qui en regarde un autre pendu (dont on ne verrait que les jambes), et sur la troisième image : la silhouette d'un Klansman ...  (liste non-exhaustive) . Marlboro n'est d'ailleurs pas la seule marque de cigarettes à avoir eu droit à des investigations sur la signification du design de son paquet de cigarette, Camel aussi. Dés les débuts du Klan , le bruit court que ces cavaliers "surgis hors de la nuit" sont les fantômes des soldats Confédérés morts au combat, des soldats qui ayant vendu leur âme au Diable sont de retour ici-bas et annoncent l'Apocalypse. Le nom même du groupuscule a longtemps était entendu comme le bruit que fait la culasse d'un fusil lorsqu'on l...

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...