« Dans l'Ouest, quand la légende est plus belle que la réalité, on imprime la légende ». Cette célèbre citation vaut aussi pour l'Orient extrême, si on en croit le premier roman de Chang Kuo-Li traduit du mandarin en français par Alexis Brossollet.
En effet, ce thriller s'inspire très librement du meurtre d'un officier de la Marine taïwanaise qui travaillait sur l'achat de frégates françaises par le gouvernement de Taipei au début des années quatre-vingt dix.
Il met principalement en scène le « tireur embusqué » du titre Ai Li, le superintendant Wu et son chef de section au Bureau des enquêtes criminelles « Crâne d’œuf », plus une théorie de personnages dont certains passeront -évidement - l'arme à gauche.
L'attrait principal de « Le sniper, son wok et son fusil » ne tient pas tant à son scénario que dans la manière qu'a Chang Kuo-Li de nous le raconter.
L'idée de placer en arrière-plan, même dans les moments les plus incongrues, les plaisirs du palais et de la table n'est pas pour rien dans celui qu'on prend à lire cette histoire.
Idem pour la galerie de personnages qu'invite l'auteur, dont la singularité ne doit rien au hasard, puisqu'il garde les plus attachants pour son prochain roman en cours de traduction, dont justement son traducteur nous dit qu'il s'inspire d'un autre fait divers : la tentative d'assassinat, en 2004, du premier président indépendantiste de Taïwan.
Or donc, malgré son sujet, « Le sniper, son wok et son fusil » est un « feel-good book », un roman qui vous met de bonne humeur, où l'humour affleure à chaque page, et où les personnages principaux nonobstant leurs problèmes, gardent le cap sans manifester véritablement d'acrimonie envers quiconque.
Verdict : à déguster sans modération !
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