Le centre galactique est une vaste fresque de six romans (et une nouvelle), laquelle commence avec « Dans l'océan de la nuit2001 », publié en 1978 aux U.S.A., et qui s'est étendue sur une période éditoriale de plus de 25 ans.
À vrai dire « Dans l'océan de la nuit » est plus un « fix-up », autrement dit un roman élaboré à partir d'un assemblage de nouvelles, qu'un roman à proprement parler. La nouvelle qui inaugure ce qui deviendra donc cet immense cycle de « hard science-fiction » paraît dès 1972 dans la revue étasunienne If™. Elle sera par ailleurs traduite en français dans le magazine Galaxie™, en janvier 1973, dans sa 116ème livraison. Le cycle en question se termine, à ma connaissance, avec Une soif d'infini, nouvelle parue dans le recueil Horizons Lointains, publié sous la direction de Robert Silverberg.
Ce n'est pas le sujet de « Dans l'océan de la nuit » qui fait son originalité, mais son traitement. (Mais en 1972 peut-être était-ce le cas ?)
En tout état de cause, Gregory Benford considère son lecteur (de 1972) comme suffisamment familier du futur proche qu'il décrit (pour nous aujourd'hui il s'agit d'un passé qui n'est jamais arrivé) pour ne jamais se montrer didactique sur le monde qu'il imagine. Ce qui ne manque pas de nous demander, encore aujourd'hui, une concentration accrue, et une mobilisation complète de nos processus d'extrapolation les plus fins.
Outre l'exotisme de ce futur imaginaire (qui se situe 21 ans dans notre passé, je le rappelle), « Dans l'océan de la nuit » est le récit d'un premier contact avec une civilisation extraterrestre.
Mais si Gregory Benford est un romancier de Sf, c'est aussi un scientifique pur et dur, et son champ d'expertise occupe également ses préoccupations romanesques. Il est donc extrêmement pointilleux sur l'aspect scientifique de ses théories. Ce qui n'en fait pas un simple gadget au service d'une aventure haute en couleurs, mais la pierre d'angle de son histoire.
Mais fort heureusement, tout aussi rigoureux qu'il se montre, Gregory Benford n'est jamais abscons.
« Dans l'océan de la nuit » est donc un roman tout à fait abordable, quand bien même on ne possède qu'un très léger bagage scientifique. Toutefois ce premier roman ne se suffit pas à lui-même, ou alors il vous faudra vous satisfaire d'une fin qui n'en est pas une.
Autrement dit, quiconque s'y aventure doit s'attendre à enchaîner avec À travers la mer des soleils, le second roman du cycle.
« Dans l'océan de la nuit » aurait, à mon avis, cependant gagné à être un peu plus concis. Il se perd notamment dans une relation conjugale, dont l'aboutissement finalement prometteur (je n'y croyais plus), restera pourtant lettre morte (soupir).
D'autant que si ce roman est celui d'un premier contact, il laisse aussi une large place à un aspect dont j'ai cru comprendre qu'il occupe une place de choix dans l'imaginaire de l'auteur. Et qui se traduit ici par « Les Nouveau Enfants », une religion de plus en plus présente au fur et à mesure que le roman avance, mais à propos de laquelle Gregory Benford entretiendra un mystère qui ne s'éclairera guère.
Ce ne sera d'ailleurs pas le seul de ce premier tome, comme vous l'avez sûrement compris.
Au final si « Dans l'océan de la nuit » n'est en aucun cas un bon roman (il est bien trop frustrant), c'est en tout cas une entrée en matière qui ne laisse pas indifférent.
Et le premier tome d'un cycle que je compte bien explorer (par la force des chose) le plus loin possible.
(À suivre ....)
J'ai prévu de découvrir cet auteur un jour prochain, je continuerai en attendant de suivre ton exploration du cycle, histoire de voir si ça s'améliore dans les prochains tomes.
RépondreSupprimerSi tu veux découvrir cet auteur, la revue galaxie™ lui avait consacré un dossier dans sa quinzième livraison, en 1997 : https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146570217
SupprimerPlutôt pas mal fait (je l'ai relu pour écrire cette critique)
Merci pour l'info, c'est pas tout jeune, mais je vais voir si je peux le trouver quelque part.
SupprimerÇa sera d'ailleurs pour moi l'occasion de découvrir ce magazine que je connais que de nom finalement.