L'envie de lire ce roman m'a été donnée à la faveur d'un entretien que l'auteur dudit roman a accordé au magazine LIRE, en novembre 2019. Retenez bien la date !
Dans cette interview, Ilan Ferry pose donc plusieurs questions à David Koepp, par ailleurs scénariste de pas mal de blockbusters cinématographiques, mais nouveau venu dans la littérature de (mauvais) genre. Dont celle-ci, rappelez-vous l'entretien parait en novembre 2019 :
« Pourquoi avoir choisi d'articuler votre récit autour de la propagation d'un virus, qui renvoie à une peur davantage associée aux années 1990-2000 ? »
Lire cette interview, comme je l'ai fait, plusieurs mois après sa publication, alors que nous étions où nous en sommes encore d'ailleurs, en pleine crise de la COVID-19™, démarrée justement quelques mois après ladite parution, avait quelque chose de cocasse.
Loin de moi l'idée de reprocher quoi que ce soit à Ilian Ferry ; en novembre 2019, bien malin qui aurait su ce qui allait nous tomber sur le coin du système immunitaire. D'autant que l'entretien proprement dit avait sûrement eu lieu bien avant novembre 2019. Toujours est-il que j'avais coché « Chambre froide » sur la liste de mes lectures.
« Chambre froide » commence un peu comme The Quatermass Xperiment, l'un des excellents films de la série consacrée au professeur Bernard Quatermass, ou comme Le Mystère Andromède adaptation pour salles obscures du roman presque homonyme de Michael Crichton. Que connait bien David Koepp pour avoir adapté le roman Jurassic Park.
Ensuite, pour continuer à filer la veine cinématographique, « Chambre froide » n'est pas sans évoquer Racoon City, sauf qu'en lieu et place de la ville du Midwest chère aux gamers, les protagonistes du roman se trouvent coincés dans un entrepôt géant.
Pour son propre thriller David Koepp garde une formule qui a largement fait ses preuves, celle du théâtre classique, à savoir : unité de lieu, unité de temps et unité d'action. Alternant des chapitres à focalisation « externes », « internes » et « zéros ». Koepp n'oublie pas de donner de la profondeur psychologique à ses personnages, dont la densité renseigne sur ceux qui survivront aux 346 pages de son roman.
En somme « Chambre froide » coche toutes les cases d'un produit très bien manufacturé. Et je ne suis pas le seul à m'en être rendu compte, puisque Ilian Ferry souligne dans l'interview déjà citée : « Votre roman [..] est écrit de manière très "cinématographique" [..]», et conséquence qui n'étonneront donc pas ceux qui liront « Chambre froide », les droits ont depuis été vendus aux studios Paramount©.
Cela dit, il n'y a rien de rédhibitoire à mes yeux que d'écrire un roman qu'on dirait tout droit sorti d'un manuel d'écriture créative. D'autant que David Koepp est une des pointures d'Hollywood®, et qu'il ne s'en cache pas « Il est difficile d'oublier trente ans d'écriture de scénarios. », et surtout que son roman captive au-delà de sa mécanique apparente.
Or donc, si « Chambre froide » n'est pas un roman inoubliable, il fait largement le job dans sa partie. Celle du divertissement calibré, mais efficace. Qui vous fait oublier votre quotidien, quand bien même serait-il agréable, et vous donne du fil à retordre, quand il faut y revenir.
Son efficacité va même jusqu'à vous le faire oublier tout aussi rapidement qu'il vous avait captivé.
Garanti sans risque d'accoutumance.
Joyeux Noël à toi Arty !
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