L'esprit humain étant ce qu'il est, nous avons tous tendance à donner un sens au bruit statistique qui nous entoure, même s'il n'en a aucun.
Évidemment, dès lors qu'on se plonge dans une fiction, notre esprit y vagabonde autant qu'il y est dirigé. Et assez rapidement, et peut-être encore plus rapidement lorsqu'on se confronte à un (mauvais) genre, on anticipe ce qui advient, puisqu'on en connait les codes par cœur.
Avec certes, plus ou moins de réussite.
Le savoir-faire de l'auteur, conscient de ce qu'il manipule, peut dès lors déjouer nos pronostiques, ou bien leur donner raisons.
Dans cette seconde hypothèse, l'histoire importe finalement bien plus de son dénouement (prévisible).
Quand bien même un doute raisonnable subsistera jusqu'à la toute fin.
« Le Doigt de Dieu » appartient à la seconde hypothèse.
Frédéric Rouvillois y imagine un duo d'enquêteurs, par ailleurs couple à la ville, qui pour sa deuxième enquête sous les auspices de La Nouvelle Librairie™ est dépêché dans le milieu de l'art contemporain.
S'ensuivra une enquête au rythme « old school », menée donc par deux officiers de police judiciaire qui échappent avec bonheur au dernier archétype en date. Lequel modèle voudrait que les enquêteurs soient forcément des criminels qui s'empêchent difficilement, transformant leur enquête en séance de psychanalyse nombriliste, plutôt qu'en roman de consolation (Cf. Eco).
Une enquête qui ne risque certes pas de surprendre, sinon par le plaisir qu'elle procurera malgré l'absence de toute surprise
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