Dans les années 1930 Hollywood est la capitale du divertissement. À l'époque, 2/3 des américains vont au cinéma chaque semaine, et les studios produisent 500 films par an. C'est la huitième industrie du pays.
Entre 1933 (arrivée au pouvoir de Hitler) et 1939, pas un seul film américain tourné par les Majors ne mentionne les nazis.
Comme le disait le producteur de cinéma Samuel Goldwyn : « Si c'est un message que vous voulez envoyer, utilisez Western Union ; expédiez un télégramme. ». Autrement dit le cinéma hollywoodien véhicule alors uniquement du rêve et du glamour, et ne fait pas de politique.
En outre, Georg Gyssling, consul du Troisième Reich à Los Angeles surveille les projets des grands studios.
Il parviendra ainsi à faire annuler - en 1934 - la production du film The Mad Dog in Europe, écrit par Joseph L. Mankiewicz, qui devait décrire le traitement des juifs dans la société allemande de l'époque.
Seuls quelques films indépendants s'attaquent au sujet ; Hitler's Reign of Terror (1934) ou I Was A Captive of Nazi Germany (1936) par exemple.Mais Hollywood, à l'instar de ce qui se passe au sein de la population étasunienne, ne reste pas les bras croisés, des personnalités du cinéma rejoignent la Hollywood Anti-Nazi League fondée en 1936.
En 1939 sort sur les écrans Confession of an Nazi Spy, produit par la Warner™ avec Edward G. Robinson en tête d'affiche. Premier film ouvertement anti-nazi, financé par une Major.
Mais les U.S.A. sont encore (officiellement) en dehors du conflit.
« Hollywod s'en va en guerre », écrit par Olivier Barde-Cabuçon raconte les aventures d'un groupe d'hommes et de femmes bien décidés à convaincre le pays à renoncer de son isolationnisme.
L'histoire se déroule en 1941, l'année où sort sur les écrans Le Faucon Maltais, ce qui n'a rien d’étonnant.
Vicky Mallone est une détective privée, l'un des rares (la seule ?) femmes à exercer ce métier à l'époque. Comme Sam Spade elle a du courage à revendre et une tête bien pleine. Et comme le héros de Dashiell Hammett, son enquête se dénouera bien loin de ses prémices.
Polar hard-boiled à l'ancienne, certes !
Mais à la place d'un dur-à-cuire plus ou moins toxique, ayant un penchant pour la bouteille et les femmes ; on se retrouve avec une gouine badass, tout aussi portée sur les cocktails et le beau sexe. Shocking!
Et je ne vous cache pas que j'espère bien retrouver Vicky Malone dans de nouvelles enquêtes. D'autant que les héros récurrents ne font d'ordinaire pas peur à Olivier Barde-Cabuçon [Pour en savoir +].
Comme ses précédents polars historiques l'ont prouvé à ceux qui les ont lus, l'auteur sait faire revivre les époques où il les plonge.
Ici il s'agit du Hollywood de l'Âge d'or ; le temps des studios, des stars et du strass auquel Olivier Barde-Cabuçon rend hommage. L'immersion est parfaite, et l'enquête captivante.
Descendante, comme ses prestigieux prédécesseurs masculins, de Natty Bumppo plutôt que de Sherlock Holmes, Vicky Malone n'aura pas à rougir de son héritage.
Il faut dire qu'Olivier Barde-Cabuçon lui donne l'occasion, avec cette enquête, de montrer tout son talent. Et qu'elle lui donne toutes les raisons d'être satisfait du résultat.
Moi aussi !
(À suivre ......) ?
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