Accéder au contenu principal

Chasse aux sorcières [Jack Cannon / Christophe Claro]

Troisième tome des enquêtes musclées de Joe Ryker, paru dans la collection SUPERCOPS du Fleuve Noir™, alors dirigée par Stéphane Bourgoin (spécialiste ès tueurs en série jusqu'à ce que la réalité le rattrape) ; « Chasseur de sorcières1994 » est en fait le deuxième roman qu'a consacré Jack Cannon (alias Nelson DeMille) à son flic dur-à-cuire.
            Même le lecteur peu attentif remarquera que le retour du sergent Ryker aux sordides affaires du huitième district est entourée d'allusions à l'enquête traitée dans Massacre à New York [Pour en savoir +].
Il faut dire que la publication des aventures de Joe Ryker est en soi un récit pleins de rebondissements.
            Ainsi par exemple, le roman suivant, intitulé The Terrorist (inédit en français à ma connaissance), a-t-il été écrit par Len Levinson, mais a paru en 1974 sous celui de Nelson De Mille.
Jusqu'à ce que fin 1980 et début 1990, DeMille rassemble les trois romans consacrés à Joe Ryker qu'il avait écrits entre 1974 et 1975, et en autorise la rééditions mais sous le pseudonyme de Jack Cannon. Trois romans auxquels il en ajoutera trois autres, qu'il avait écrits durant l'année 1975, avec un autre héros - Keller, qu'il transformera pour l'occasion en Ryker
Ce sont ces 6 histoires (révisées par l'auteur) qui seront commercialisées par le Fleuve Noir™. 
            Toute cette cuisine éditoriale, très intéressante au demeurant, en dit long sur l'artisanat à l’œuvre ici.
Rien de surprenant donc, à ce que l'écriture, comme n'importe qu'elle autre activité puisse dès lors s'apprendre dans des ateliers qui lui sont consacrés. Chose encore aujourd'hui assez mal vue de ce côté-ci de l'Atlantique. Et pourtant .....
Mais revenons à nos sorcières.
            Joe Ryker est un flic coriace et brutal de presque 40 ans, divorcé depuis 5 ans, un dinosaure, qui pour cette enquête fera équipe avec un jeune coéquipier, un « intellectuel que les politicien attendaient ». Mais pas Ryker visiblement.
Une enquête somme toute assez banale, dont tout le sel tient à la personnalité du protagoniste principal, et au traitement du récit.
Comme lorsque Ryker met en garde son partenaire : « Pas de langue fourrée pendant l'orgie, Christie. C'est le meilleur moyen de te faire  prendre au dépourvu ». Ou, lorsque dans le feu de l'action, « La paroi stomacale de la femme-chatte explosa comme une tomate trop mûre ».
            Bref, amis de la poésie passaient votre chemin, mais pour les autres, sachez que « Chasseur de sorcières » est un voyage dans le temps qui risque de vous faire passer un bon moment. 
D'autant que la couverture peinte de Ghazy est une pure merveille. 
À ce titre d'ailleurs, le Fleuve Noir™ - comme vous pouvez le constater avec la quatrième de couverture - savait offrir des romans qu'on ne pouvait pas ne pas remarquer.
Or donc, si « Chasse aux sorcières » n'est pas la panacée romanesque ultime au politiquement infect de notre époque contemporaine qui en vient à réécrire des romans [Pour en savoir +], c'est un contre-poison très efficace. [Sourire]    

(À suivre .......)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Massacres à New York [Jack Cannon / Claro]

C'est un « tweet » de J ack C arr (l'auteur de Terminal List ), qui souhaitait un bon anniversaire à N elson D e M ille, qui a aiguisé ma curiosité.  Si j'avais - je crois ? - vu une adaptation cinématographique de l'un des romans de D e M ille ( Le déshonneur d'Ann Campbell ), je n'en avais en revanche jamais lus aucun.  Mon choix s'est donc porté sur L'Île des fléaux , roman disponible à la médiathèque, et premier d'une série dont le personnage principal est un certain John Corey .  Mal m'en a pris.              Je crois que c'est la pire traduction qu'il m'a été donnée de lire. Dès les premières pages on trouve un « détective », des « officiers », en lieu et place d'un inspecteur et d'agents. Un peu plus loin mais guère plus, le traducteur confond le canon d'une arme et son barillet, et cerise sur le gâteau (c'est le cas de le dire), construit une maison en pain d'épices ( gingerbread qui pour le coup a ici l

Sandman : Neil Gaiman & Co.

... J e viens de terminer l'histoire intitulée Ramadan , une magnifique histoire certainement l'une de mes favorites avec celle de Calliope ( K elley J ones), en plus dessinée par P . C raig R ussell. Juste avant je venais de lire le premier tome de la série dans la collection Urban Vertigo (traduction de P atrick M arcel) et, décidément, ça ne sera pas ma période préférée du titre. Je suis bien content que lorsque je me suis remis à lire Sandman , le premier tome n'était pas disponible à la médiathèque où je suis inscrit, sinon je n'aurais peut-être pas continué si j'avais comme il se doit, commencé par lui. Déjà il y a quelques années j'avais achoppé sur les premiers numéros (plusieurs fois), cela dit il y a quand même des choses qui m'ont réjoui dans ce premier tome : le premier numéro, le traitement de John Constantine , la présence de  G . K . C hesterton et l'idée du "lopin du Ménétrier", l'épisode n°8, " Hommes de bon

La disparition de Perek [Hervé Le Tellier]

« — Tu oublies un truc important, ajouta Gabriel.  — Dis pour voir…  — C'est nous les gentils. » Créé, selon la légende, lors d'une discussion de bistrot qui rassemblait J ean- B ernard P ouy, P atrick R aynal et S erge Q uadruppani, la série Le Poulpe est un mélange d'influences.              Paradoxalement il s'agissait de contrer la littérature de gare qualifiée de « crypto-fasciste », représentée par les SAS de G érard de V illiers, ou la série de L’Exécuteur par D on P endleton. Des titres bien trop présents dans les libraires des gares hexagonales aux dires des mousquetaires gauchistes, dont la visibilisé (et le succès)  serait ainsi gênée grâce à un projet tentaculaire ( sic ) d' agit-prop littéraire.              Une envie néanmoins déclenchée par la déferlante du Pulp Fiction 1994 de T arantino (d'où le surnom du personnage éponyme), qui allait mettre à l'honneur (pour le pire) la littérature des pulp magazines américains. Cherchez l'er