« Une erreur d'interprétation, et tu bascules dans la rivière de merde, les rames solidement enfoncées dans le cul »
Les chiens de Belfast est le premier tome d'une série de quatre romans écrite par Sam Millar, à la demande de son éditeur qui voulait un héros récurrent.
Karl Kane, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un détective privé dur à cuire, jamais en panne d'une bonne blague.
Sam Millar, que j'ai découvert par hasard, mais qui semble jouir d'une assez bonne presse hexagonale, livre ici pourtant un récit policier bien peu rigoureux.
Ainsi, son détective privé entretient-il bien moins des six célèbres degrés de séparation avec n'importe quel personnage important de l'intrigue. Ce qui est plutôt bienvenu puisque tous ces électrons, dont certains ne resteront pas libres longtemps, gravitent autour de l'enquêteur.
Ajoutez quelques réactions assez incompréhensibles de personnages clés (le duo de tueurs, le beau-frère), et un dénouement dont je me demande d'où il sort !? Et vous aurez un roman dont j'ai du mal à croire qu'il a pu échapper à la vigilance d'un éditeur consciencieux.
Mais ce n'est pas tout.
En effet, la traduction, pourtant faite par une pointure dumilieu polar made in France, Patrick Raynal, semble avoir été sous-traitée à un élève de quatrième.
Le cas le plus étonnant semble être celui où un cambrioleur en pleine action entend un bruit:
« Yelp…
Andy s’immobilisa brusquement et se mit à écouter le silence. »
Eh oui, c'est bien ce que vous pensez ! Il y a quelqu'un en train de crier « Help²… » dans un roman en français.
Help ?
C’est quoi ce bordel ? se récrie le cambrioleur en même temps que le lecteur !!
Un « Help » avec une note en bas de page, sans rire.
Comment croire un seul instant qu'il n'était pas possible de traduire le « Yelp » du début en un « aus », puis le « help » en un « au secours », ou un « à l'aide » plus concis.
Cela dit l'une des premières notes de bas de page du roman aurait dû me mettre la puce à l'oreille ; puisqu'il s'agissait, nous indique-t-elle d'un « jeu de mots intraduisible entre Munday et Monday (lundi). » Le ridicule ne tue pas, dommage ! Ça ferait un bon suspect.
Autrement dit, un personnage qui se nomme Munday se présente au bureau de Karl Kane un lundi. La question que je me suis alors posé est la suivante : pourquoi n'avoir pas transformé le dénommé Munday en un Londi qui nous aurait évité une note de bas de page si risible ?
D'autres petites choses plus incongrues parsèment ce roman.
Comme cette phrase « On a eu deux oiseaux avec une seule pierre. » dont le contexte laisse penser que la version originale est « kill two birds with one stone ». Expression que l'on traduit plus communément par « faire d'une pierre deux coups ».
En conclusion, difficile de dire si les faiblesses de l'intrigue viennent d'une traduction approximative, ou d'un Sam Millar assez peu concerné par la commande de son éditeur.
En tout état de cause je ne laisse pas de m'étonner qu'une telle traduction ait pu paraître aux éditions du Seuil.
Je propose un bandeau pour une prochaine réédition : Les chien de Belfast, un roman dont vous êtes le correcteur [-_ô].
Joyeux Noël !
________
L'ours inculte semble arriver aux mêmes conclusions [Pour en savoir +] au sujet de la traduction. Pire, le deuxième tome n'est pas mieux !
Les chiens de Belfast est le premier tome d'une série de quatre romans écrite par Sam Millar, à la demande de son éditeur qui voulait un héros récurrent.
Karl Kane, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un détective privé dur à cuire, jamais en panne d'une bonne blague.
Sam Millar, que j'ai découvert par hasard, mais qui semble jouir d'une assez bonne presse hexagonale, livre ici pourtant un récit policier bien peu rigoureux.
Ainsi, son détective privé entretient-il bien moins des six célèbres degrés de séparation avec n'importe quel personnage important de l'intrigue. Ce qui est plutôt bienvenu puisque tous ces électrons, dont certains ne resteront pas libres longtemps, gravitent autour de l'enquêteur.
Ajoutez quelques réactions assez incompréhensibles de personnages clés (le duo de tueurs, le beau-frère), et un dénouement dont je me demande d'où il sort !? Et vous aurez un roman dont j'ai du mal à croire qu'il a pu échapper à la vigilance d'un éditeur consciencieux.
Mais ce n'est pas tout.
En effet, la traduction, pourtant faite par une pointure du
Le cas le plus étonnant semble être celui où un cambrioleur en pleine action entend un bruit:
« Yelp…
Andy s’immobilisa brusquement et se mit à écouter le silence. »
Eh oui, c'est bien ce que vous pensez ! Il y a quelqu'un en train de crier « Help²… » dans un roman en français.
Help ?
C’est quoi ce bordel ? se récrie le cambrioleur en même temps que le lecteur !!
Un « Help » avec une note en bas de page, sans rire.
Comment croire un seul instant qu'il n'était pas possible de traduire le « Yelp » du début en un « aus », puis le « help » en un « au secours », ou un « à l'aide » plus concis.
Cela dit l'une des premières notes de bas de page du roman aurait dû me mettre la puce à l'oreille ; puisqu'il s'agissait, nous indique-t-elle d'un « jeu de mots intraduisible entre Munday et Monday (lundi). » Le ridicule ne tue pas, dommage ! Ça ferait un bon suspect.
Autrement dit, un personnage qui se nomme Munday se présente au bureau de Karl Kane un lundi. La question que je me suis alors posé est la suivante : pourquoi n'avoir pas transformé le dénommé Munday en un Londi qui nous aurait évité une note de bas de page si risible ?
D'autres petites choses plus incongrues parsèment ce roman.
En conclusion, difficile de dire si les faiblesses de l'intrigue viennent d'une traduction approximative, ou d'un Sam Millar assez peu concerné par la commande de son éditeur.
En tout état de cause je ne laisse pas de m'étonner qu'une telle traduction ait pu paraître aux éditions du Seuil.
Je propose un bandeau pour une prochaine réédition : Les chien de Belfast, un roman dont vous êtes le correcteur [-_ô].
Joyeux Noël !
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L'ours inculte semble arriver aux mêmes conclusions [Pour en savoir +] au sujet de la traduction. Pire, le deuxième tome n'est pas mieux !
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