Roman d'espionnage qui s’apparente plus à une course poursuite menée à un train de sénateur, « Le Zombi express1964 » contient cependant quelques très bons moments.
L'intrigue, qui tient toute entière dans son titre, souffre certainement de sa trop grande sobriété, et du poids des ans.
« La peur est une ceinture de sécurité qui aide considérablement. »
En effet, George Langelaan est un écrivain trempé au bain de l'expérience.
Ex-agent de l'Intelligence Service (l'actuel MI-6) il est parachuté une nuit de 1941 au-dessus d'Argenton-sur-Creuse dans l'Indre, pour aider la Résistance française. Arrêté en 1942 il sera emprisonné au camp de Mauzac, en Dordogne. D'où il s'évadera - avec dix autres prisonniers - pour rejoindre Londres. Et repartir au combat, cette fois sous l'uniforme britannique.
À la fin des années 1950, laissant l'aventure aux autre, il se reconvertira dans la littérature de (mauvais) genre, en signant notamment une nouvelle qui fera date.
Intitulée The Fly, elle sera publiée en anglais, notre ami était franco-britannique, en 1957 dans le magazine Playboy, et connaitra une reconnaissance quasi mondiale l'année suivante en devenant un film. Un réputation qui s'imprimera durablement dans l'imaginaire collectif grâce à David Cronenberg qui en donnera sa version, toujours sur grand écran, en 1986.
George Langelaan sera aussi - entre autres - l'un des contributeurs de la célèbre revue Planète, et de l'hebdomadaire de bande dessinée tout aussi connu Pilote.
De 1964 à 1966 il sera amené à diriger la collection au format poche « Agent secret », des éditions Robert Laffont™, où paraîtra justement « Le Zombi express ».
Or donc disais-je, ce roman qui par bien des bouts tient encore très bien la route, souffre surtout d'une trop grande placidité.
Si les péripéties ne manquent pas d'attrait, elles s'enchaînent avec la rigueur d'un « retour d'expérience » opérationnel, lequel ne communique que des faits et bien peu d'émotion.
Certes les personnages souffrent ou s'émeuvent, mais l'auteur, et par contamination le lecteur, garde une distance factuelle avec eux.
Si l'on ne s'ennuie pas, on n'est pas non plus transporté par ce thriller scientifique qui devrait pourtant y réussir, compte tenu de ses ingrédients.
Manque de rythme, personnages un peu trop superficiels, le roman de George Langelaan accuse aussi le poids des ans.
Nul doute que pour les lecteur des années 1960 « Le Zombi express » avait sûrement l'allure d'un fier turbotrain ; presque cinquante ans plus tard il ressemble à une pittoresque micheline.
Ce qui n'est déjà pas si mal !
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