Contrairement à ses prédécesseurs (Boorman, Flemyng, Helgeland - pour n'en citer que quelques-uns), Shane Black n'adapte pas un roman de Richard Stark (Alias Donald Westlake), mais pioche dans l'ensemble du corpus des presque 30 romans que le natif de Brooklyn consacra à Parker.
À noter que c'est seulement la seconde fois qu'une histoire originale met en scène Parker.
«Play Dirty » a en effet été précédé (de peu) par l'histoire courte de 17 pages intitulée Tomorrow and Tomorrow and Tomorrow écrite par Ed Brubaker et dessinée par Sean Phillips ; dans laquelle Parker fait aussi équipe avec Alan Grofield, comme chez Black.
Mais revenons à « Play Dirty »
Si Shane Black imagine une histoire originale, il garde toutefois la formule que Westlake utilisera quasiment tout au long des 26 romans - publiés de 1962 à 1974, puis de 1997 à 2008 - où officia son personnage de criminel freelance :
• Parker met sur pied un braquage, ou est invité sur un hold-up
• L'affaire se passe mal
• Parker fera tout ce qu'il peut pour obtenir sa part du butin et se venger
Or donc, attendez-vous à croiser non seulement des situations lues dans les différents romans, mais aussi des personnages qui firent équipe avec Parker, tout au long de sa carrière littéraire.
Autre point, s'il n'est pas le premier - Parker2013 de Taylor Hackford - pour des raisons évidentes - le précède ; mais dans « Play Dirty » Mark Walhberg porte le nom de Parker, contrairement aux autres protagonistes des adaptations antérieures. Ainsi Lee Marvin a-t-il été rebaptisé Walker, Michel Constantin devint Georges, Jim Brown s'arrangea d'un McCLain, et Robert Duvall joua-t-il Earl Mcklin en lieu et place du Parker des romans.
Il semblerait, que du vivant de Donald E. Westlake, ce dernier aurait autorisé l'utilisation du patronyme de son personnage, à condition que soit produit une série de films à partir de ses romans, et non un seul film. Depuis les choses semblent avoir changé.
« Play Dirty », sans atteindre le sommet qu'est - à mes yeux - The Nice Guys, s'en sort avec les honneurs, dans la filmographie de Shane Black. Je dirais qu'il joue ex-æquo avec Kiss Kiss Bang Bang.
On retrouve en tout cas, pour des raison évidentes, l'essence même du personnage qu'écrivait Westlake.
Évidentes, car Shane Black n'a jamais caché qu'une partie de sa culture a été faite en lisant des paperbacks (peuplés de femmes fatale et de durs-à-cuir) dont ceux, à coup sûr, de Donald Westlake.
Au-delà de sa loyauté, de son courage, Parker est un personnage coriace, mais surtout intransigeant. Sans compromis.
Comme le film de Shane Black concernant justement cet aspect, et je ne dis pas ça à la légère !
« Play Dirty » est au final un excellent divertissement, qui gagne a être revu, « Dirty Plays » mais play it again, Shane!. <sourire>
Ah! et puis très beau générique !
Et j'allais oublier le cameo de Shane Black himself, mais déguisé en turfiste mécontent.
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