Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un fan du personnage.
J'ai vu en son temps, et revu depuis, le premier film ; je ne suis jamais allé très loin lorsqu'il débarque à New York dans le deuxième opus de la franchise, et Prey m'a si rapidement ennuyé que je ne l'ai jamais fini. Reste celui de Shane Black que j'ai revu avec plaisir, mais sûrement parce qu'il s'agit d'un film de Shane Black. Enfin presque. <sourire>
Les autres film, et la majorité des BD, me sont totalement étrangers.
Mais « Predator : Le Jour du chasseur » m'a attiré grâce au travail de Kev Walker, et plus étonnamment à cause celui de Frank D'Armata ; dont pourtant je goute assez peu la colorisation d'ordinaire.
À cela s'est ajouté un scénario plutôt attrayant, dans lequel Ed Brisson transforme les Predators en proie.
Ma méconnaissance du lore de la licence ne m'a pas permis de savoir si cela avait déjà été fait - mais voilà : de très belles planches - Walker est un excellent dessinateur et un storyteller hors pair, et l'idée de Brisson qui m'ont séduit. Il n'en fallait pas plus.
Et globalement, c'est très bien mené d'un bout à l'autre de ces 6 numéros mensuels ici regroupé par Panini™. Traduction de Laurent Laget
Sauf que « Predator : Le Jour du chasseur » n'échappe malheureusement pas à la « bienveillance » de son scénariste.
Ou plus justement, la bienveillance de son personnage principal ne nous ait pas épargné, malgré son côté dur-à-cuire & coriace.
L'héroïne en question est donc d'une certaine Theta, dont les parents (et tout l'équipage scientifique dont ils faisaient eux-mêmes partie) ont été massacrés par un Predator.
Aidée par l'I.A du vaisseaux dans lequel ils étaient tous arrivés, mais dont elle est la seule survivante, Theta a donc ensuite entamé une chasse aux Predators, dans l'espoir de se venger de celui qui a tué ses parents.
On la retrouve par conséquent 15 ans après le massacre, en plein combat avec un Predator, qui se révélera ne pas être celui quelle cherche, c'est normal ce sont juste les premières pages de l'histoire.
Ah oui, j'ai oublié de préciser quelque chose d'important, Theta porte une armure de Predator lorsqu'elle les combat (voir supra).
Or donc, après ce combat victorieux mais néanmoins décevant, elle se rend dans la tribu qui était la cible du Predator qu'elle a tué, vêtue de son armure.
Sauf que les habitants de cette planète ne parlent pas la même langue que Theta, et vu son accoutrement, ils la prennent pour un Predator. Logique.
La colère se transforme rapidement en un assaut qui se veut meurtrier.
Et là, que croyez-vous que fit notre héroïne ?
Hé bien elle s'enfuit, sans opposer aucune résistance, au péril de sa vie donc ; tout en récitant un monologue qui vaut son pesant de cacahuètes progressistes ((infra)
Bref une réaction aux antipodes d'un personnages que l'on nous a décrit tout ce qu'il y a de plus badass !
Plus tard - dans le même ordre d'idées, elle épargnera deux humanoïdes (?) aux intentions malfaisantes, et qui prévoyaient aussi de profiter d'elle de manière « biblique », si j'ose dire.
À ce stade, il ne manquait plus que Brisson nous serve un des clichés avec lequel j'ai le plus de mal : l'abandon de son arme par le héros, sur l'injonction d'un criminel qui tient en joue un otage (dont il se sert accessoirement comme bouclier humain). C'est malheureusement un grand classique. J'ai même vu récemment, dans une histoire du Judge Dredd, le Judge en personne si plier (sous la férule de son scénariste).
Impensable !
Abandonner son arme, est tout bonnement une absurdité.
Cela dit, Ed Brisson nous imposera quand même cette faute quasi professionnelle, mais avec un autre personnage.
Comme quoi, cette péripétie, qui va à l'encontre du bons sens (et du plus élémentaire instinct de survie), est devenue une figure imposée, qu'aucun scénariste n'interroge.
Hormis cette propension à faire faire à son héroïne des actions qui vont à l'encontre de sa survie (elle perdra aussi du temps à rendre décent quelque chose qui ne peut pas l'être, voir ci-dessous), « Predator : Le Jour du chasseur » se lit avec intérêt.
On peut d'ailleurs assez facilement le mesurer en lisant le deuxième tome, toujours écrit par Brisson (et avec une idée tout aussi jubilatoire), mais dessiné plus modestement par Netho Diaz.
Cette deuxième aventure, intitulée La Réserve souffre d'ailleurs aussi du manque d'audace de son scénariste à tailler des caractères entiers & virils. Ed Brisson doit faire partie de ces gens qui n'envisage la virilité que toxique. <rire>
Bref, voilà deux bonnes histoires à lire, si vous en avez l'occasion.
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