Accéder au contenu principal

New Gods (3)

Comics Parade n°1
... Les premiers colons comme les émigrés arrivés plus tard de l'Europe se dirigeaient vers l'Amérique comme vers le pays où ils pouvaient renaître, et y recommencer une vie nouvelle analyse Mircea Eliade dans La Nostalgie des Origines. Dans cette "nouveauté" - qui est un désir à structure religieuse (ibid)  - on espère une re-naissance, une vie nouvelle : New England, New York, New Haven, dans un New World peuplé de ....


Ce Nouveau Monde situé dans la Quatrième Partie de la Terre est le lieu fantasmatique des nouveaux commencements pour les colons, comme a pu l'être le Fourth World pour Jack Kirby lors de son arrivée chez son nouvel éditeur : DC Comics.

Chaque enfant recommence le monde
H.D. Thoreau

Vous aurez par ailleurs remarqué une filiation "paternelle" certaine entre les Pilgrim fathers (les Pères pèlerins), les Founding fathers (les Pères fondateurs) et le Highfather (le Haut père) de New Genesis. Une vraie fête des pères cette histoire.

... Dans le billet précédent je proposais que les New Gods étaient une mythologie américaine envisagée souvenez-vous, sous l'angle du "bricolage". L'un des emprunts majeurs est sans nul doute la vision des Puritains qui oppose  d'un côté la wilderness ce lieu où habitent les bêtes sauvages et les indiens, ces forêts sombres où l'on ressent la terreur archaïque ; et de l'autre le settlement (l'enclos) de la Parole sainte, l'enclos civilisé. D'un côté l'Ouest sauvage, de l'autre l'Est cadastré. Un dualisme que l'on retrouve selon moi dans l'opposition entre New Genesis et Apokolips.

Cependant ne soyons pas trop prompte à placer New Genesis du côté du settlement autrement dit la colonie & la civilisation, et Apokolips du côté de la wilderness, la nature à l'état sauvage ; car si l'Amérique est souvent décrite comme un nouvel Éden (à l'époque), imaginons ce qu'a dû être la vision de l'Angleterre en 1616 pour Pocahontas traversant Londres :

Q'Orianka Kilcher / Pocahontas

On imagine la stupeur des Indiens, assourdis par le vacarme de la ville, contemplant les rues bondées et les maisons de cinq ou six étage. [..] Peut-on imaginer les odeurs de la cité, provenant de la suie des cheminées et de la combustion générale du charbon, sans parler de celles du crottin de cheval, du fumier sur les voies et des innombrables fosses d'aisance situées derrière les maisons ? Londres n'est qu'un cloaque.
Le Nouveau Monde autopsie d'un mythe Lauric Guillaud
Une description qui doit rappeler des souvenirs aux lecteurs des New Gods, mais ce n'est pas tout....
Que dire de ce qui se déroule à Jamestown entre septembre 1609 et mai 1610.

"Comble de l'absurdité, les colons (victime de la famine) commencèrent par brûler leurs propres habitations ; ils mangèrent leur cheptel, leurs animaux de compagnie, traquèrent les souris, les rats, retournèrent la terre pour y chercher des racines. Même les morts n'étaient pas en paix. Les colons s'attaquèrent aux corps de leur semblables. Un grand nombre d'Anglais se nourrirent en effet de cadavres. Certains allèrent jusqu'à déterrer le corps d'un indien tué quelques jours plus tôt pour assouvir leur faim."il y en eut même, écrit Percy, qui lapaient le sang qui coulait du corps de leurs semblables affaiblis"."(Ibid)

    
Deux aperçus plutôt apocalyptiques de la civilisation, n'est-il pas !?


     
(À suivre ...)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich