•••• J'ai appris l'existence de Richard Kadrey en voyant son nom au sommaire de la série de bande dessinée américaine Hellblazer (les numéros 16 à 18 parus début 2018), alors qu'il était pourtant déjà publié en France depuis un bon moment, dans les collections de SFFF.
La disponibilité de Sandman Slim à la bibliothèque municipale a fait le reste.
Si l'habit ne fait pas le moine, la couverture choisie par la collection Lunes d'encre est bien trop banale à mon goût. Sorte de « série B » testostéronée revendiquée, le roman de Kadrey auraitpu dû bénéficier d'une couverture plus suggestive.
De là à penser que les très mauvaises ventes, faisant dire à Gilles Dumay* alors directeur de ladite collection :« ça doit être la dernière vraie catastrophe économique de Lunes d'encre. Un dé$astre d'une telle ampleur que j'ai décidé d'arrêter la série trois mois seulement après parution du T1 (situation unique dans la collection) », viennent de là, me paraît excessif. Mais ça n'a pas dû améliorer la situation.
Et c'est bien dommage.
Roman alimentaire par excellence, puisque son auteur avait fait de sa réussite commerciale la condition sine qua non à la poursuite de sa carrière, Sandman Slim (10 tomes parus aux U.S.A aux dernières nouvelles) est aussi un roman de pseudonymes.
En effet, son personnage principal, James Stark a été ainsi nommé en hommage à Richard Stark, alias Donald E. Westlake, une pointure dans le domaine du polar (dans son acception la plus large). Lequel, pour la petite histoire a choisi le sien, Richard, en hommage à Richard Widmark (notamment pour son rôle de Tommy Udo dans Le carrefour de la Mort). Richard Stark est surtout connu pour le personnage de Parker, un truand hard-boiled, spécialisé dans les braquages, et surtout dans leur minutieuse planification.
Le premier roman dans lequel il apparaît -publié en 1962- The Hunter (Comme une fleur, en français, 1963), et qui a connu deux adaptations cinématographiques (la dernière en date avec Mel Gibson sous le titre de Payback) me fait dire que Richard Kadrey n'a pas fait que rendre hommage à l'alias de Westlake.
Il s'est aussi inspiré de la trame de The Hunter. Qui cela dit, n'est pas un monopole de la Westlake and Co., non plus.
Voyez plutôt......
Victime de ce qu’il croyait être ses meilleurs amis, le magicien James Stark est expédié vivant aux enfers, où le général Azazel en fait un gladiateur puis un tueur à gages. Apprenant la mort de l’amour de sa vie, Alice, Stark arrache le cœur d’Azazel et revient se venger.
À partir de là Richard Kadrey construit un roman criminel, d'où mon petit résumé qui pour le coup ne déflore pas vraiment le contenu, dont l’intérêt est tout entier contenu dans la planification de cette vengeance, et surtout dans le Los Angeles interlope et fantastique qu'invente l'auteur.
Si James Stark est un anti-héros, autrement dit un type qui fait des choses biens, salement ; et un dur-à-cuire comme je les aime, tout le folklore dont Kadrey peuple son histoire vaut lui aussi le détour. Un roman qui soit dit en passant, se suffit à lui-même, puisqu'il n'était alors pas évident que l'auteur réussisse à percer, et en écrive d'autres. CQFD !
Et si vous voulez vous donner un aperçu de la manière dont s'y prend James Stark pour se venger, lire les remerciements vous donnera sûrement de précieuses indications sur son modus operandi.
•••• Je regrette bien évidemment d'avoir raté le coche à l'époque de la sortie du roman, non pas qu'une vente supplémentaire aurait changé le destin de Sandman Slim (encore un pseudonyme) ), mais sait-on jamais !?
Bref trop tard pour pleurnicher, mais pas trop tard pour vous, si vous voulez tenter la lecture de ce roman, traduit par Jean-Pierre Pugi, si d'aventure il était passé sous votre radar.
______________
* Gilles Dumay est depuis devenu le directeur de la nouvelle collection Albin Michel Imaginaire [Pour en savoir +], dont les premiers titres sont annoncés dès le 26 septembre.
La disponibilité de Sandman Slim à la bibliothèque municipale a fait le reste.
Si l'habit ne fait pas le moine, la couverture choisie par la collection Lunes d'encre est bien trop banale à mon goût. Sorte de « série B » testostéronée revendiquée, le roman de Kadrey aurait
De là à penser que les très mauvaises ventes, faisant dire à Gilles Dumay* alors directeur de ladite collection :« ça doit être la dernière vraie catastrophe économique de Lunes d'encre. Un dé$astre d'une telle ampleur que j'ai décidé d'arrêter la série trois mois seulement après parution du T1 (situation unique dans la collection) », viennent de là, me paraît excessif. Mais ça n'a pas dû améliorer la situation.
Et c'est bien dommage.
Roman alimentaire par excellence, puisque son auteur avait fait de sa réussite commerciale la condition sine qua non à la poursuite de sa carrière, Sandman Slim (10 tomes parus aux U.S.A aux dernières nouvelles) est aussi un roman de pseudonymes.
En effet, son personnage principal, James Stark a été ainsi nommé en hommage à Richard Stark, alias Donald E. Westlake, une pointure dans le domaine du polar (dans son acception la plus large). Lequel, pour la petite histoire a choisi le sien, Richard, en hommage à Richard Widmark (notamment pour son rôle de Tommy Udo dans Le carrefour de la Mort). Richard Stark est surtout connu pour le personnage de Parker, un truand hard-boiled, spécialisé dans les braquages, et surtout dans leur minutieuse planification.
Le premier roman dans lequel il apparaît -publié en 1962- The Hunter (Comme une fleur, en français, 1963), et qui a connu deux adaptations cinématographiques (la dernière en date avec Mel Gibson sous le titre de Payback) me fait dire que Richard Kadrey n'a pas fait que rendre hommage à l'alias de Westlake.
Il s'est aussi inspiré de la trame de The Hunter. Qui cela dit, n'est pas un monopole de la Westlake and Co., non plus.
Voyez plutôt......
Victime de ce qu’il croyait être ses meilleurs amis, le magicien James Stark est expédié vivant aux enfers, où le général Azazel en fait un gladiateur puis un tueur à gages. Apprenant la mort de l’amour de sa vie, Alice, Stark arrache le cœur d’Azazel et revient se venger.
À partir de là Richard Kadrey construit un roman criminel, d'où mon petit résumé qui pour le coup ne déflore pas vraiment le contenu, dont l’intérêt est tout entier contenu dans la planification de cette vengeance, et surtout dans le Los Angeles interlope et fantastique qu'invente l'auteur.
Si James Stark est un anti-héros, autrement dit un type qui fait des choses biens, salement ; et un dur-à-cuire comme je les aime, tout le folklore dont Kadrey peuple son histoire vaut lui aussi le détour. Un roman qui soit dit en passant, se suffit à lui-même, puisqu'il n'était alors pas évident que l'auteur réussisse à percer, et en écrive d'autres. CQFD !
Et si vous voulez vous donner un aperçu de la manière dont s'y prend James Stark pour se venger, lire les remerciements vous donnera sûrement de précieuses indications sur son modus operandi.
•••• Je regrette bien évidemment d'avoir raté le coche à l'époque de la sortie du roman, non pas qu'une vente supplémentaire aurait changé le destin de Sandman Slim (encore un pseudonyme) ), mais sait-on jamais !?
Bref trop tard pour pleurnicher, mais pas trop tard pour vous, si vous voulez tenter la lecture de ce roman, traduit par Jean-Pierre Pugi, si d'aventure il était passé sous votre radar.
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* Gilles Dumay est depuis devenu le directeur de la nouvelle collection Albin Michel Imaginaire [Pour en savoir +], dont les premiers titres sont annoncés dès le 26 septembre.
Tu devrais essayer de lire Butcher Bird ; il est franchement pas mal aussi.
RépondreSupprimerPris de court, j'allais te conseiller Butcher Bird aussi http://culturemoderne.blogspot.com/2013/02/pie-tueuse.html
RépondreSupprimerMerci pour vos conseils, je viens de recevoir "Butcher Bird" ; affaire à suivre.
RépondreSupprimer[-_ô]