Accéder au contenu principal

Jack Glass [Adam Roberts / Christophe Cuq]

« Jack Glass2014 » est un roman de 560 pages (au format poche), écrit par Adam Roberts, scindé en trois parties distinctes, auxquelles s'ajoutent un glossaire en fin d'ouvrage, et un incipit. 
            Ce dernier nous renseigne, comme il se doit, sur le pacte de lecture qui nous attend : « Jack Glass » sera donc une énigme scientifique racontée sous la forme d'un récit criminel. Par interversion. 
C'est-à-dire que dès l'incipit du roman, on connaît le coupable des différents crimes qui en jalonneront les trois parties. 
1er partie, intitulée « Dans la boîte ». 
            D'ordinaire un récit criminel commence par la fin, par son énigme. Il s'agit alors pour l'enquêteur (et les lecteurs) de remonter le cours du temps pour trouver le ou les auteurs. Sont bien évidement sous-entendus à cette découverte, le modus operandi et les raisons de ce crime. 
« Dans la boîte » s'y prend autrement, en copiant, d'une certaine manière, la forme des préambules qui étaient communs à tous les épisodes d'une ancienne série cathodique policière qui aura fait de l'interversion un système : Columbo
Sauf que là, pas l'ombre d'un lieutenant pour confondre qui que ce soit ; puisque ce n’est pas une énigme policière.  
Adam Roberts enchaîne sans transition sur la ... 
2ème partie, intitulée « Les meurtres supraluminiques » 
            Là pour le coup, il s'agit bien d'un whodunit, d’apparence assez traditionnelle, également prétexte à creuser le futur dans lequel se déroulent le roman, et la société qui s’y est construite. 
C'est aussi le segment le plus ouvertement ironique, si toutefois on n'avait pas compris les règles du jeu en lisant l'incipit. Et le plus décevant. 
3ème partie : « L'arme impossible » 
            Mais ce n'est pas faute d'essayer, tant ce troisième récit s'enfonce dans une mièvrerie aussi inattendue que l'avait été l'esthétique de l'épouvante de « Dans la boîte ». En nettement moins réussi. 
Reste un meurtre à résoudre. Une énigme relativement astucieuse, et amusante. Dommage que tout le reste soit d’un ennui mortel (sic)
 
            Au final Jack Glass risque d'ajouter une victime supplémentaire à son déjà très impressionnant tableau de chasse : le lecteur imprudent qui se sera laissé séduire par le mélange de Sf et de whodunit annoncé. Avec ses intrigues basse résolution, et sa Sf de Prisunic™, Adam Roberts ne tue pas que ses personnages, il tue aussi l’envie de s’intéresser à ses travaux passés et à venir. Non pas parce qu'il raterait son roman, mais justement par ce qu'il est conforme à ce qu'il voulait. 
Dommage.
Reste une belle couverture d'Alain Brion, qui donne la seule sensation de vertige de cet ouvrage, qu'on peut ne pas lire.

Commentaires

  1. J'hésitais justement à le lire... voilà, merci, je vais passer mon tour !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des