••• Dans le billet précédent nous avions laissé le Captain Britain sur le fil du rasoir : ayant presque quitté l'Otherworld (la saga se termine dans The Incredible Hulk Weekly 63 en mai 1980 ; la revue a changé de nom au numéro 47) mais pas encore tout à fait dans sa nouvelle incarnation.
C'est donc dans le numéro 377 de la revue britannique Marvel Superheroes qu’apparait un nouveau Captain Britain : nouveau costume, ajout d'un sidekick nommé Jackdaw - déjà rencontré dans la saga Otherworld , une Grande-Bretagne divergente de celle de notre plan de réalité ... . En fait Dave Thorpe, Alan Davis et Paul Neary vont mettre en place un univers très intéressant.
Dont les idées seront plus tard utilisées par Alan Moore lors de sa reprise du personnage, toujours avec Davis, suite au départ de Thorpe.
Dont les idées seront plus tard utilisées par Alan Moore lors de sa reprise du personnage, toujours avec Davis, suite au départ de Thorpe.
Dave Thorpe va rester 9 numéros sur le personnage, mais seulement pour un total de 45 pages, Marvel Superheroes était une revues anthologique. C'est donc à la fois peu, en nombre de pages (l'équivalent d'un album franco-belge), et beaucoup en terme de qualité comme nous le verrons.
Septembre 1981 |
Lors de son arrivée sur le personnage Alan Davis est alors un tout jeune artiste qui s'est fait connaitre en faisant quelques couvertures pour Marvel UK et qui travaille alors comme employé dans un entrepôt. Sa grande force dit-il était avant tout son storytelling ; quand il se présente à Paul Neary l'editor de Marvel UK (un poste entre le rédacteur-en-chef et le directeur de collection) c'est en tant que scénariste (writer) sachant un peu dessiner dira-t-il. Plusieurs années plus tard Davis soulignera l'apport de Neary en ce qui concerne la nouvelle mouture de Captain Britain, mais aussi dans le cadre son propre travail en tant qu'artiste.
... C'était une ambition d'enfance que de vouloir travailler pour Marvel écrira en 2009 Dave Thorpe, l'occasion s'est présentée peu de temps après avoir rencontré Jim Shooter à New York ; Paul Neary comme je l'ai dit précédemment est l'editor et propose à Thorpe un poste d'assistant editor.
Rien n'était plus surréaliste que de travailler pour la branche britannique de Marvel se souviendra Thorpe.
Toujours est-il qu’après quelques semaines Paul Neary propose de sortir Captain Britain du comics limbo où il végète en mettant le duo Thorpe/Davis afin qu'il s'occupe de sa nouvelle destinée.
L'idée de Neary est d'en faire un super-héros relevant ; c'est-à-dire inscrit dans les problèmes de son temps. On comprend dés lors pourquoi Captain Britain se matérialise dans une Angleterre alternative gouvernée par un régime de droite autoritaire.
Pour mémoire, en 1982 débutera V for vendetta d'Alan Moore.
Dans l'Angleterre où atterrit Captain Britain, les super-héros ont été bannis durant les sixties, et compte tenu du discours du ministre de l'Intérieur, il ne serait pas étonnant qu'ils aient été éradiqués de manière violente et définitive.
Comme on le voit un gouvernement fort qui décide qu'il n'y a pas de place pour les super-héros est une idée déjà présente dans le premier numéro du nouveau Captain Britain (1981).
Tout inscrit qu'il soit dans l'époque où il paraît Captain Britain contient plusieurs aspects du folklore britannique : un elfe, un arrière-plan arthurien ; une pointe de swinging sixties : l'Avant-Garde n'aurait pas dépareillée dans la série télévisée Le Prisonnier voire dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir. On trouve également ce qui semble d'un premier abord être de la fantasy animalière en la personne du rat Algernon (les amateur de SF apprécieront).
Je n'oublie pas les personnages qu'on dirait échappés d'Alice au Pays des Merveilles, et sans relation directe avec ce qui précède (mais est-ce bien sûr ?) il est aussi question de dimensions parallèles et d'une instance régulatrice qui s'en occupe.
À ce propos d'ailleurs, la Terre 616 qui est sensée être la planète (et par extension l'univers) où les super-héros Marvel évoluent dans la continuité™ principale depuis 1961, dont on dit que l’appellation est une invention d'Alan Moore, serait en fait un apport de Dave Thorpe.
Selon Alan Davis ce choix aurait été dictée par l'aversion que Thorpe manifestait envers le traitement des super-héros d'alors ; et que ce dernier aurait joué avec le "nombre de la Bête".
Ceci étant Dave Thorpe donne une ambiance particulière à la série en introduisant des situations farfelues et loufoques dans les quarante-cinq pages qu'il écrit tout en ancrant sont personnage dans une réalité plutôt sordide et relevant.
Le contraste donne une atmosphère fort réussie, empreinte de satire et de folie ...
...et de sense of wonder.
Toujours est-il qu’après quelques semaines Paul Neary propose de sortir Captain Britain du comics limbo où il végète en mettant le duo Thorpe/Davis afin qu'il s'occupe de sa nouvelle destinée.
L'idée de Neary est d'en faire un super-héros relevant ; c'est-à-dire inscrit dans les problèmes de son temps. On comprend dés lors pourquoi Captain Britain se matérialise dans une Angleterre alternative gouvernée par un régime de droite autoritaire.
Pour mémoire, en 1982 débutera V for vendetta d'Alan Moore.
Marvel Superheroes #377 |
Dans l'Angleterre où atterrit Captain Britain, les super-héros ont été bannis durant les sixties, et compte tenu du discours du ministre de l'Intérieur, il ne serait pas étonnant qu'ils aient été éradiqués de manière violente et définitive.
Comme on le voit un gouvernement fort qui décide qu'il n'y a pas de place pour les super-héros est une idée déjà présente dans le premier numéro du nouveau Captain Britain (1981).
Tout inscrit qu'il soit dans l'époque où il paraît Captain Britain contient plusieurs aspects du folklore britannique : un elfe, un arrière-plan arthurien ; une pointe de swinging sixties : l'Avant-Garde n'aurait pas dépareillée dans la série télévisée Le Prisonnier voire dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir. On trouve également ce qui semble d'un premier abord être de la fantasy animalière en la personne du rat Algernon (les amateur de SF apprécieront).
Je n'oublie pas les personnages qu'on dirait échappés d'Alice au Pays des Merveilles, et sans relation directe avec ce qui précède (mais est-ce bien sûr ?) il est aussi question de dimensions parallèles et d'une instance régulatrice qui s'en occupe.
Marvel Superheroes #386 |
Selon Alan Davis ce choix aurait été dictée par l'aversion que Thorpe manifestait envers le traitement des super-héros d'alors ; et que ce dernier aurait joué avec le "nombre de la Bête".
Ceci étant Dave Thorpe donne une ambiance particulière à la série en introduisant des situations farfelues et loufoques dans les quarante-cinq pages qu'il écrit tout en ancrant sont personnage dans une réalité plutôt sordide et relevant.
Le contraste donne une atmosphère fort réussie, empreinte de satire et de folie ...
...et de sense of wonder.
(À suivre ...)
Précisions fort intéressantes,merci.
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