... Troisième volet du 3ième volume des aventures de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, 2009 parait en France chez l'éditeur Delcourt.
Si j'avais trouvé 1911 moins captivant que les précédentes aventures, 1969 m'avait au contraire enchanté et ce troisième tome, est tout aussi bon.
Si de l'aveu même de Moore l'idée derrière la série était de créer une Justice League (of America) à la sauce victorienne ; il apparaît dés le premier volume que le projet entretient aussi une liaison étroite avec le Wold Newton de Philip José Farmer (1972 avec Tarzan Alive).
Si j'avais trouvé 1911 moins captivant que les précédentes aventures, 1969 m'avait au contraire enchanté et ce troisième tome, est tout aussi bon.
Si de l'aveu même de Moore l'idée derrière la série était de créer une Justice League (of America) à la sauce victorienne ; il apparaît dés le premier volume que le projet entretient aussi une liaison étroite avec le Wold Newton de Philip José Farmer (1972 avec Tarzan Alive).
Le Wold Newton qui peut être envisagé comme la transposition littéraire de l'arrivée de Superman (1938) dans l'industrie naissante des comic books.
Car souvenons-nous que c'est en 1933 que le comic-book fut inventé, il est alors gratuit et disponible en échange de coupons disponibles sur les produits de grande consommation ; et il ne contient que des réimpressions de la presse dominicale. Un an plus tard paraît le n°1 de Famous Funnies au prix de 10 cents, et à la fin de cette même année on voit apparaître les premiers fascicules proposant des histoires inédites.
Or, donc l'aéronef du Kryptonien devenant par la grâce de l'imagination fertile de Farmer un aérolithe, et les radiations qui dotent les descendants des deux diligences la métaphore de l'énergie créatrice engendrée par Siegel & Shuster. Une vitalité qui stimulera la démographie super-héroïque à un point tel que cette population est devenue l'acteur majeur de la bande dessinée aux U.S.A.
Car souvenons-nous que c'est en 1933 que le comic-book fut inventé, il est alors gratuit et disponible en échange de coupons disponibles sur les produits de grande consommation ; et il ne contient que des réimpressions de la presse dominicale. Un an plus tard paraît le n°1 de Famous Funnies au prix de 10 cents, et à la fin de cette même année on voit apparaître les premiers fascicules proposant des histoires inédites.
Or, donc l'aéronef du Kryptonien devenant par la grâce de l'imagination fertile de Farmer un aérolithe, et les radiations qui dotent les descendants des deux diligences la métaphore de l'énergie créatrice engendrée par Siegel & Shuster. Une vitalité qui stimulera la démographie super-héroïque à un point tel que cette population est devenue l'acteur majeur de la bande dessinée aux U.S.A.
En outre, il est bien évident que Superman n'a pas été créé ex-nihilo et que les éléments qui ont conduit à son arrivée dans le paysage culturel étasunien ne sont totalement étrangers aux personnages que deviendront les enfants des irradiés de Wold Newton. C'est d'une certaine manière ce que dit en filigrane La Ligue des Gentlemen Extraordinaires en réunissant des figures marquantes de la littérature européenne pour en faire une sorte de Ligue de Justice Victorienne.
Avec les premiers volumes Moore semble donc postuler que des personnages européens tels que Mr. Hyde ou Allan Quatermain ont posé les linéaments du genre super-héroïque qui s'épanouira aux U.S.A.
Ceci étant dit, il y a aussi un autre précédent à la Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
En 1912 dans les pages de la revue The Century Magazine, Carolyn Wells invite à la même table Sherlock Holmes, Arsène Lupin, Ebenezer Gryce, le professeur Van Dunsen, Auguste Dupin et d'autres détectives pour former la bien nommée Société des Détectives Infaillibles (aka Society of the Infallible Detectives) possible prototype de la Justice Society of America (1940).
Dans un entretien accordé au magazine MAD MOVIES en 2002 au moment de la sortie sur les écrans de cinéma de From Hell, Alan Moore compare l'histoire à une branche d'ADN :
Ce qui peut être fait pour l'Histoire peut également l'être pour l'histoire de l'art modeste.
Ainsi avais-je postulé que l'une des motivations ayant conduit à la réalisation du label America's Best Comics était la volonté de Moore de montrer que lui, que l'on présentait comme l'un des architectes du grim and gritty pouvait écrire des personnages dans un style moins sombre que celui en vogue depuis le milieu des années 80, que d'aucuns lui reprochaient d'avoir créé.
Avec les premiers volumes Moore semble donc postuler que des personnages européens tels que Mr. Hyde ou Allan Quatermain ont posé les linéaments du genre super-héroïque qui s'épanouira aux U.S.A.
Ceci étant dit, il y a aussi un autre précédent à la Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
Les Vengeurs Victoriens |
Dans un entretien accordé au magazine MAD MOVIES en 2002 au moment de la sortie sur les écrans de cinéma de From Hell, Alan Moore compare l'histoire à une branche d'ADN :
Je considère dans From Hell que l'histoire est comme une branche d'ADN. Si l'on en possède un morceau significatif, on peut reconstituer entièrement le brin. [...] Notre culture a atteint un point suffisamment avancé pour nous permettre d'interpréter l'histoire, de déduire ses grandes lignes et sa répétitivité, voir de la prédire avec plus ou moins de certitude. [....]
|
Ce qui peut être fait pour l'Histoire peut également l'être pour l'histoire de l'art modeste.
Ainsi avais-je postulé que l'une des motivations ayant conduit à la réalisation du label America's Best Comics était la volonté de Moore de montrer que lui, que l'on présentait comme l'un des architectes du grim and gritty pouvait écrire des personnages dans un style moins sombre que celui en vogue depuis le milieu des années 80, que d'aucuns lui reprochaient d'avoir créé.
Il me semble qu'avec La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, Alan Moore veut remettre les pendules à l'heure au sujet d'une autre accusation formulée à son encontre.
(À suivre ..)
Toujours aussi captivant, m'sieur Dada.
RépondreSupprimerQuant au grim and gritty, Alan Moore est moins responsable de ses débordements que ces piteux suiveurs, et il leur règle leur compte dans Judgement Day.
Merci.
SupprimerUn billet de premier ordre, Artie.
RépondreSupprimerPour le grim n'gritty, je trouve que "Supreme" est aussi un antidote à sa manière...
Merci.
Supprimerabsolument d' accord pour judgement day ( un de mes moore préférés, totalement méprisé dans les biographies et analyses sur l' oeuvre du maitre ) d' autant plus qu' une des cases sur la découverte du coupable reprend la couverture du dark knight de miller
RépondreSupprimerBien entendu d'accord avec toi sur Judgement Day, et avec Photonik sur Suprême.
SupprimerEt moi, je suis d'accor avec moi, avec Artie, avec Photonik et avec Midnighter. Comme quoi...
RépondreSupprimerJ'ai découvert il y a peu de temps ce blog et je sens que si je ne fais pas attention, je vais y passer des heures. Bravo pour ces remarques pertinentes.
RépondreSupprimerPar contre, j'aurai une question triviale qui n'a rien avec avec ce papier à part son sujet principal : En ce qui concerne le volume 2 de "la ligue des gentlemen" et sa partie manuscrite - "The new travellers almanac", cette dernière est-elle traduite dans l'édition intégrale de Panini de la ligue ou n'existe-t-elle en VF que dans "Les archives secrètes" publiées à part par les Editions USA ? J'ai le TPB en vo, mais j'avoue que mon attention devient flottante à le lire en anglais (je sais, je sais...)
Je n'ai pas ces éditions, mais il me semble que oui.
SupprimerMerci de tes aimables commentaires.