Après un premier roman paru en 2010 aux éditions Papier Libre©, et l'annulation de sa suite par cet éditeur peu scrupuleux, Pierric Guittaut est repéré par Aurélien Masson, alors Grand manitou de la Série noire™, pour qui il planche sur un polar gothique. Sans beaucoup de succès !
Jusqu'à ce que son ami Thierry Marignac lui lance : « Toi qui est chasseur, écrit un polar là-dessus, avec ton point de vue ! ». Il n'en fallait pas plus pour que l'ex-Orc de Châteauroux parte en campagne.
Le résultat sera l'excellent « La fille de la pluie », un court roman dont le titre est plus qu'un clin d’œil à Charles Williams, auteur étasunien de romans estampillés « Backwoods ». Un des courants qui irrigue le Rural noir (dont Marcel Aymé & Pierre Pelot sont les parrains), et dont se revendique, bien évidemment, Pierric Guittaut.
S'il s'agit pour lui de s'inscrire de plain-pied dans un type de romans noirs qui échange les jungles d'asphalte pour des endroits rudes, violents, mais surtout boisés, faiblement peuplés, souvent accidentés et encore riche d'une faune importante et d'un patois quasi hermétique, bref la campagne cambrousse. Il s'agit aussi, pour le Berrichon, de prendre le contrepied des clichés en vogue dès qu'il est question de ruralité. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir recourt à quelques archétypes du genre.
Écrit en quelques mois, « à jet continu », ce premier pas en Série noire™ n'en offre pas moins un récit au style très travaillé. Et à la fatalité aussi inéluctable que précise. Taquinant les croyances et le folklore paysan avec un sens de la retenue captivant, Pierric Guittaut tisse en 272 pages roman en tout point brillant.
Un travail d'orfèvre !
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