D'ordinaire c'est quelque chose que je fais immédiatement, inexplicablement cela m'a échappé.
Bref, j'ai une nouvelle fois regardé Canicule2020, un film réalisé par Robert Connolly, avec Eric Bana (un acteur que j'aime beaucoup) ; et encore une fois j'ai trouvé que le scénario était un petit chef-d’œuvre de suspense et de maîtrise narrative.
Bana y interprète Aaron Falk, un agent fédéral de la police australienne - brigade financière - qui revient dans la ville où il a vécu jusqu'à son adolescence. Et qu'il a dû quitter précipitamment.
Ce retour à Kiewarra, n'a rien d'une sinécure puisqu'il se rend aux obsèques de son meilleur ami. Lequel aurait, avant de se donner la mort, tué de sang-froid sa femme et son plus grand fils. Un retour qui va réveiller des souvenirs douloureux, et la haine d'un vieil homme.
Or donc disais-je, d'ordinaire, lorsqu'un scénario me fait le même effet que Canicule, et qu'il est l'adaptation d'un roman, je me précipite vers les autres livres que l'auteur en question a écrits.
Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, c'est ce que j'ai fait cette fois-ci.
J'ai donc lu les deux autres enquêtes d'Aaron Falk, intitulées respectivement ; Sauvage et Les Oubliés de Marralee.
Dans Sauvage, la disparition d'un groupe de jeunes femmes, lors d'un stage d'entreprise de cohésion, dans le bush australien, en pleine hiver, inquiète fortement Aaron Falk et sa collègue de travail Carmen Cooper, car l'une des disparues est une informatrice de la brigade financière.
Dans Les Oubliés de Marralee l'enquêteur fétiche de Jane Harper se rend au baptême de la fille de son ami Greg Raco - rencontré lors de l’enquête relatée dans Canicule. Et ce qui devrait être un événement heureux est toutefois entaché par le souvenir douloureux d'une étrange disparition, un an auparavant.
Encore une disparition me direz-vous, avec raison puisque dans Canicule il en était aussi question.
Eh bien justement, Jane Harper démontre, à ceux qui l'ignoreraient, que ce n'est pas l'histoire qu'on raconte qui compte tant que ça, mais bien la manière de le faire.
D'autant que l'une de ses marottes est de résoudre deux affaires pour le prix d'une.
Outre une maîtrise impeccable du suspense, Jane Harper excelle également dans la création de ses personnages. Et d'ambiances, tantôt romantiques, conviviales, toxiques ou inquiétantes. Avec un talent tel, qu'il est difficile de croire qu'on n'est pas nous aussi, partie prenante de l'intrigue.
The Lost Man, un roman sans Aaron Falk, est lui aussi une pépite du genre.
L'Outback australien n'a jamais était aussi bien décrit. Les us et coutumes pour contourner les périls de cette terre inhospitalière valent le détour.
C'est aussi l'un des points forts des romans de Jane Harper, elle fait des différentes régions de l'Australie des personnages à part entière (exotisme garanti), dont le rôle dans ses histoires n'est pas que décoratif.
Il me reste à lire Les Survivants, un roman « indépendant » du cycle des enquêtes de Falk qui se déroule, je crois en Tasmanie. Je mets indépendant entre parenthèses car The Lost Man, qui s'il ne fait pas partie de la série attitrée du policier de Melbourne, entretient pourtant des liens (familiaux) avec Canicule.
J'attends aussi avec impatience, l'adaptation cinématographie Force of Nature, alias Sauvage en français (le deuxième roman de la série) ; qui devrait sortir cette année, toujours avec Eric Bana dans le rôle d'Aaron Falk.
Avec une telle constance dans la qualité de ses romans, Jane Harper est clairement devenue pour moi une valeur sûre du thriller.
Je dis cela, nonobstant quelques pétouilles de traduction (dont évidemment elle n'est pas responsable) relevées dans Sauvage.
Cela commençait assez mal d'ailleurs, avec d'entrée de jeu une « team-building » du plus mauvais effet. Ce n'est pas comme si le mot cohésion n'existait pas dans la langue française.
Plus déconcertant encore, lorsque Carmen Cooper (toujours dans Sauvage donc) « passait en revue les tranches des romans, faisant glisser ses doigts dessus, s’arrêtant une fois ou deux pour incliner la tête et déchiffrer un titre. ». J'ai dû aller vérifier dans la V.O. si ce n'était pas Jane Harper qui s'était trompée. Mais non c'est David Fauquemberg qui a confondu la « tranche » avec le « dos » d'un livre, la romancière australienne emploie le mot
« spine ». C'est assez bizarre de trouver une bourde comme ça dans un roman.
Et last but not least, le ruban qui signale une scène de crime devient dans le même roman, un « Scotch jaune » alors que la version originale dit : « He lifted the tape across the cabin entrance. ». Quitte à utilise un nom de marque, Rubalise™ aurait mieux convenu.
S'il n'y a pas péril en la demeure, c'est toujours embêtant de se rendre compte qu'il y a des problèmes de traduction, sans avoir au préalable - comme c'était mon cas - lu la version originale.
Par acquis de conscience je suis aller lire quelques critiques concernant Sauvage, et à ma connaissance aucunes ne mentionnent avoir relevé lesdites pétouilles.
Ce qui m'enlève les seuls scrupules que j'avais à recommander les romans de Jane Harper (du moins en V.F.).D'autant que je n'ai rien remarqué de tel dans les autres romans, également traduits par David Fauquemberg.
Commentaires
Enregistrer un commentaire