Max, Arthur et Sébastien sont amis depuis leur onze ans, en 1988, adolescents, ils font la rencontre de Neige Agopian. Elle noue assez rapidement une relation amoureuse avec Max, et un an plus tard elle disparait subitement.
En 2010, la revoilà de retour dans le quartier, elle renoue avec ses anciens amis, avant de disparaître encore plus mystérieusement. Une disparition accompagnée d'un cri, celui « d’une montagne vivante dérangée dans son sommeil », dira à son propos le scénariste Serge Lehman.
Un mot sur l'album lui-même. Delcourt™, et le directeur de collection David Chauvel, ont particulièrement soigné le contenant, si j'ose dire.
Une couverture qui peut évoquer celles de l'éditeur Pierre-Jules Hetzel, un dos toilé (signe extérieur de distinction), un papier à fort grammage, 200 pages en niveaux de gris (plutôt qu'en noir & blanc), bref de la belle ouvrage. Qui a aussi un prix : 26,99€.
Presque 200 planches, regroupées en 8 chapitres, plus un post-scriptum de Serge Lehman ; « Les Navigateurs » est pourtant un album très moyen.
La faute à une mise en place un brin longuette, pour ne pas dire ennuyeuse. Et une seconde partie nettement plus intéressante, mais dont je ne peux pas dire grand-chose sans déflorer l'histoire. Et si elle est nettement plus intéressante c'est surtout à cause de la vacuité qui précède.
Le meilleur morceau de ce récit tient essentiellement (et c'est très mince) à son huitième chapitre, qui est une forme d'épilogue ; où l'idée - géniale - de Serge Lehman qui sous-tend son scénario est « expliquée ».
« Belgrand » des anciens lits de la Seine, et de la généalogie historique de la brigade fluviale de Paris, qu'ils prolongent encore plus profondément dans le passé, pour aboutir à une mythologie très originale.
Le tout est accouché sous l'ombre tutélaire d'Odilon Redon.
« Les Navigateurs » est un précipité de ce qui fait la marque de fabrique de Serge Lehman ; un scénariste (et un théoricien) qui n'a de cesse de révéler, et surtout de donner un second souffle à des créateurs plus ou moins oubliés sous la forme d'un légendaire très original.
Une sorte de contre-histoire fantastique de la France.
Mais même cette séduisante idée achoppe à rendre « Les Navigateurs » intéressant.
En résumé, « Les Navigateurs » souffre d'être bien trop lent, d'offrir des personnages falots empêtrés dans des situations mornes (ceci expliquant cela) ; que sa contrepartie fantastique n'arrive jamais à contrebalancer.
Reste donc une très belle idée, qui donne presque envie de s'engager dans la brigade fluviale de Paris. Et qui forme avec d'autres bandes dessinées du scénariste, une histoire fantastique hexagonale très attrayante.
Dommage que pour ce coup-ci, il faille se fader les déboires sentimentaux d'un bobo dépressif.
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