... Mission : Impossible est typiquement le genre de franchise qui repose sur ce que l'on appelle "l'inflation dramatique" (Cf. Brian Stableford) : dans le cas qui nous préoccupe : des procédés technologiques de plus en plus pointus, et des agents dont le niveau de technicité, l'adresse et les ressources sont tout simplement surhumains. Sans oublier un adversaire à la hauteur. Ici, c'est tout simplement l’ennemi numéro un de la Terre!!! (Du moins c'est ce que laisse entendre le portrait que l'on fait de lui) Mission : Impossible 3 apporte sa touche personnelle au concept, une esthétique bling-bling du plus mauvais aloi.
Cependant "l'inflation dramatique" à son revers, ainsi dans ce troisième film de la série après avoir brillamment capturé l’ennemi numéro un du genre humain (pas moins), "on" décide de le convoyer en empruntant un parcours qui traverse un pont (la couille dans le potage qui permet à l'histoire de rebondir, et au film de durer deux heures), et pas un petit pont non patapon , un de ceux qui font passer celui de Tancarville pour une aimable miniature. Et ce, sans aucun soutient logistique maritime et/ou aérien. Du grand n'importe quoi compte tenu du niveau d'aptitude supposé des agents à la vue de leurs exploits précédents. Et le pire reste à venir, car non seulement le prisonnier s'échappe mais dans la seconde qui suit il réussit à enlever la femme du héros ... un agent que son propre camp capture en retour avec un déploiement de force et de célérité qui aurait été bien utile sur le pont précédemment cité.
Ajoutons que le spectateur a toujours une longueur d'avance sur le scénario et que le sérieux avec lequel tout ça est joué devient tout simplement risible.
... En apprenant que la série télévisée allait passer du petit au grand écran j'avais été plutôt intéressé à l'époque, c’était avant de voir qu'on s'était dépêché de faire occire tous les membres de l'équipe pour laisser les coudées franche à un seul agent Ethan Hunt. C'est-à-dire renier complètement le concept même de Mission : Impossible. Un comble !
Malgré cette déconvenue, j'ai tenté l'aventure du deuxième film principalement pour voir ce qu'allait en faire John Woo ... John qui ? John Woo ! (Ahaha c'est amusant).
Bon, ben je me suis arrêté à la chorégraphie des voitures.
Or donc, c'est une lisant une critique extrêmement positive du dernier film de la franchise que je me suis repris au jeu en décidant finalement de voir ce troisième volet. Bilan c'est toujours aussi mauvais : un scénario qui doit tenir en deux lignes, le tout joué avec un sérieux qui a dû plaire à l’accessoiriste en charge des manches à balai. Non sérieusement ça n'a rien à voir avec la série télé ; à se demander pourquoi avoir choisi d'en reprendre le titre ?
Mais si vous voulez mon avis il reste un espoir pour ceux qui ont aimé la série télévisée de Bruce Geller : regarder Inception la meilleur adaptation cinématographique de Mission : Impossible.
Mais si vous voulez mon avis il reste un espoir pour ceux qui ont aimé la série télévisée de Bruce Geller : regarder Inception la meilleur adaptation cinématographique de Mission : Impossible.
Merci à Aretha Franklin, à Noir Désir & à DJ Zebra pour l’illustration musicale de ce billet.
J'en suis resté aux deux premiers qui conjuguaient déjà, comme tu l'as fort bien rappelé, les incohérences de scénario, la dramatisation à outrance et un rappel redondant des enjeux, le tout n'étant pas sauvé par le rythme - même si les scènes d'action sont correctement mises en boite. J'ai encore le souvenir d'une édition du Masque et la plume qui encensait le MI-2 parce que c'était mis en scène par John qui-vous-savez, après avoir descendu le X-Men 1 de Brian Singer (dont, rétroactivement, le Usual Suspect devenait un film surfait - c'était pourtant un parfait Mission Impossible en négatif !)
RépondreSupprimerHello les Aminches, je vous conseille, malgré le faible niveau des volets I, II & III, de visionner le quatrième épisode de la franchise. Il est vraiment excellent, d'une inventivité et d'un rythme sans faille, avec plein de références cinéphiliques, c'est vraiment le haut du panier en matière de blockbuster. Néanmoins, les fans de Bruce Geller ne pourront jamais être totalement comblés, car cette franchise n'a que son titre en commun avec la série d'origine.
RépondreSupprimerJ'en profite aussi pour souhaiter de bonnes fêtes à artemus dada.
Je ne serais trop vous conseiller la "critique/spoiler" de Mr Connard :
RépondreSupprimerhttp://odieuxconnard.wordpress.com/2011/12/22/mission-impossible-proctologue-fantome/
du grand art...
Je ne sais plus si j'ai vu le 3. Je ne me souviens pas du 2, alors que je l'ai vu. Je garde un très bon souvenir du premier, que j'ai vu au cinéma et à la télé. Il faudrait que je le revoie aujourd'hui, tiens.
RépondreSupprimerNon, je sais. Je me prendrai un coffret à vil prix quand ils sortiront le 4, l'année prochaine.
Sinon, effectivement, la formule est admirablement recyclée dans Inception, je suis d'accord. Ce dernier film est d'ailleur devenu mon film préféré de tous les temps.
Il est fort, ce Nolan.