Accéder au contenu principal

the Amazing Spider-Man [Nick Spencer / Ryan Ottley / Cliff Rathburn / Laura Martin]

Après 8 ans de bons et loyaux services à écrire « the Amazing Spider-man », Dan Slott passe la main. Désormais ce sera au scénariste Nick Spencer de s'occuper du titre créé par Stan Lee & Steve Ditko, et dont le premier numéro a été commercialisé en décembre 1962.
            Commencé en février 2019 en France, ce premier arc narratif, intitulé, « Retour aux fondamentaux » est précédé par une opération commerciale, connue sous le nom de Free Comic Book Day™, et qui consiste à offrir aux lecteurs une histoire gratuite. Dix pages qui servent ici de prélude, voire d'exergue, au nouvelles aventures du « Tisseur ».
En même temps que Spencer, ce nouveau départ (Fresh Start©) amène avec lui le dessinateur Ryan Ottley, assisté de Cliff Rathburn à l'encrage et de Laura Martin à la colorisation.
Une équipe artistique qui sera présente sur les 5 premiers numéros de l'arc en question, dont je parlerai ici.
Une constance que n'auront malheureusement pas les planches qui illustreront le scénario de Nick Spencer.
            Surtout connu pour avoir été le principal dessinateur de la série Invincible, scénarisée par Robert « The Walking Dead » Kirkman, Ottley livre ici des planches très inégales, et donne l'impression d'un manque flagrant d'imagination.
Ainsi, lors de ce qui aurait dû être, à mon avis, un moment fort de ces cinq numéros, visuellement parlant, le dessinateur se contente d'une case aussi approximative que peu ambitieuse.
Il souffrira aussi de la comparaison, inévitable, avec les pages de son homologue, Humberto Ramos (& Victor Olazaba et Edgar Delgado), qui s’intercalent entre les siennes, dans le premier numéro.
Tout n'est pas décevant non plus. Certaines de ses planches laissent par ailleurs entrevoir un sens du spectaculaire qui fait largement le job.
Mais les planches ne sont pas le seul problème. 
            Ce « Retour aux fondamentaux » pâtit également d'un scénario qui, s'il n'est pas avare d'idées, manque singulièrement de tripes.
Au moins deux d'entre ces idée valent le détour.
Nick Spencer use par exemple d'un stratagème intéressant pour plonger Peter Parker dans ce qu'il est coutume d'appeler un nouveau « statu quo ». 
Manque de ténacité du scénariste, ou consignes éditoriales contraires, cette idée disparaît aussi rapidement qu'elle était apparue.  
C'est d'autant plus dommage que cette péripétie avait toutes les chances de parler à des lecteurs contemporains des aventures du jeune Parker.
Son alter ego n'est cela dit, pas mieux traité. 
Outre un manque évident de créativité picturale déjà cité supra, ce qui arrive à Spider-Man, entendu que cela concerne plutôt l'homme masqué, se dégonfle de manière tellement insignifiante que je me demande pourquoi on en est passé par-là ?!
            Disons que pour la faire courte, après avoir lu les deux numéros suivants, les 6 et 7, je suggère d'éviter ce premier arc et de plonger directement dans le sixième numéro.
Lequel met en scène un Peter Parker qui doit composer plus sérieusement avec l'un de ses colocataires. 
La série reprend certes un air déjà joué par Nick Spencer (Superior Foes, Ant-Man, The Fix), où son sens de la comédie s'équilibre assez bien avec la dose d'aventure pyrotechnique que ce genre de titre doit fournir à ses lecteurs. Mais au moins sommes-nous sur un terrain qu'il maîtrise plutôt bien.
Je ne sais pas ce que donnera cette nouvelle aventure, baptisée Amis et ennemis, mais au moins démarre-t-elle mieux que celle dont je viens de parler.
            En bref un démarrage en demi-teinte, qu'on peut ne pas lire ; l'économie réalisée (20 euros si vous passez par les recueils) permettra d'investir dans la suite bien plus prometteuse (et moins chère).
___________________
Sophie Watine-Vievard s'occupe de la traduction et Christophe Semal du lettrage, pour les éditions Panini™. Et c'est Greg Land qui illustre la belle couverture noire & Blanc qui ouvre ce billet. 
 
(À suivre ....)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des