Accéder au contenu principal

Edison Rex


... Il est clair que comme le dit Chris Roberson Edison Rex est une déclaration d'amour aux pulps et au super-héros ; deux aires culturelles qui entretiennent des liens profonds et solides.
Si en voyant Edison Rex on ne peut s'empêcher de penser à Doc Savage (1933) par exemple : un surhomme doublé d'un inventeur génial.
Il ne faut pas oublier cependant que dés la seconde moitié du XIXème siècle  la figure de l'inventeur prend aux Etats-Unis une dimension quasi surhumaine.
Thomas A. Edison en est la figure parfaite, nous dit Michel Murger dans son essai intitulé Alien Abduction, éditions Encrage.
Surnommé le magicien de Manlo Park par les journalistes de l'époque, l'inventeur étasunien deviendra de son vivant le héros de la suite de La Guerre des mondes (oui celle de Wells); publiée en feuilleton par deux journaux dés 1898 : Edison's conquest of Mars.
Un titre qui ne laisse guère de place aux doutes quant à la volonté du Terrien.
Thomas Edison contribue comme d'autres de ses contemporains, Buffalo Bill me vient immédiatement à l'esprit, à brouiller les frontières entre le réel et l'imaginaire ; entre l'être et le néon. Ainsi l'époque est riche en personnage bien réels qui deviendront des figures légendaires du folklore américain grâce à leur passage dans les pages des dime novels ou des pulps; les auteurs n’hésitant jamais entre écrire la réalité ou la légende. 
Chris Roberson semble avoir un faible pour les salles des trophées
Cette extraordinaire valorisation de la figure de l'inventeur, donnera certes beaucoup plus tard - mais ce baptême tardif tend à accréditer la formidable empreinte que cette époque a laissée sur le disque dur de l'imaginaire étasunien - un sous-genre (qui de toute façon doit exister avant d'être nommé) dans le domaine de la science-fiction : celui d'édisonades ; où il est question, mais vous l'aviez deviné, d'un brillant inventeur qui utilise son ingéniosité pour faire face aux problèmes et sauver la Nation et la belle jeune femme dont il est épris.
On peut placer par exemple les aventures de Tom Swift dans ce registre, ainsi que celles de Tom Strong, et bien entendu celles d'Edison Rex.
Magnifique planche de Dennis Culver & Stephen Downer

... L'idée de départ (sur laquelle je me tairai) est d'une redoutable efficacité, et fort brillante. Ce premier épisode conduira Edison Rex vers un hapax existentiel qui illustrera avec une belle réussite le combat que devra mener le personnage pour être selon la très belle formule sartrienne, ce que nous faisons de ce que les autres ont voulu faire de nous. Certains décident de mourir plutôt que de tenter d'emprunter cette voie, d'autres s'y attellent avec énergie pour notre plus grand plaisir.  
    
Si la série est encore récente et de fait ne propose que quatre numéros au moment où j'écris ces lignes, il n'en demeure pas moins que je retrouve avec Edison Rex le même plaisir que j'ai eu en découvrant Tom Strong la série d'Alan Moore
D'autant que les niveaux de lecture sont tout aussi nombreux sans pour autant présenter un obstacle - comme pour Tom Strong - au plaisir premier de la lecture.
Outre qu'elle est une excellente série pleine d’énergie et d'humour, Edison Rex présente la particularité d'être un webcomics dont on peut se procurer les numéros ici.

Un bon moyen de vous faire une idée à moindre prix.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich