Héritier idéologique de Monsieur Choc (1955) et de Diabolik (1962), avec qui il partage aussi des goûts vestimentaires, Grendel est surtout le produit de l'imaginaire d'un jeune auteur.
Créé dans les pages du deuxième numéro d'un fascicule anthologique, « Comico Primer », en 1982, le personnage de Matt Wagner connaîtra, le temps de 3 numéros, l'honneur d'un illustré à son nom.
Toutefois, le recueil dont il est question ici, traduit par Philippe Touboul pour les éditions SEMIC et intitulé « L'Évangile du démon », lequel compile la relance du personnage en 1985, dans les pages de complément (back-up) de l'autre grande série de Matt Wagner « Mage », est considéré par son auteur comme « l'An 1 », de ce qui est devenu - 37 ans plus tard - l'une des plus belles épopées du 9ème art étasunien.
Laquelle n'est d'ailleurs pas encore prête de s'arrêter, puisque est annoncé pour la fin de l'année, le début d'une mini-série en 8 numéros, intitulée « Devil's Odyssey » (couverture du premier numéro infra).
Cela étant dit, revenons à « L'Évangile du démon », dont la particularité, soulignée par Alan Moore dans une très belle préface [Pour en savoir +] est d'être un récit en prose, illustré.
Et contre toute attente, cette approche expérimentale en dehors des sentiers battus, fonctionne très bien.
La simplicité de l'intrigue, les archétypes - intervertis - qui s'y opposent, et le talent artistique de Matt Wagner font de « L'Évangile du démon » une histoire très captivante.
Comme Wagner le précise dans sa propre préface à cette édition, la charte graphique à base de noir et de rouge, qui caractérise dorénavant les aventure de l'un des porteurs du Grendel, connu sous le patronyme de Hunter Rose, a remplacé (avantageusement) les couleurs classiques des pages parues dans « Mage », entre 1985 et 1986.
Peu de chose ont paru de cette longue aventure éditoriale, dans l'Hexagone.
Les éditions SEMIC ont fait paraitre une deuxième, « L'enfant du démon », écrite par Diana Shultz et dessinée par Tim Sale, qu'il vaut mieux lire après « L'Évangile du démon ». L’éphémère branche française de l'éditeur américain Dark Horse a publié trois albums, en grand format, de la maxi-série en 10 numéros intitulée « War Child ». Mais les trois albums en question ne reprennent que les 6 premiers numéros de ladite maxi-série.
Toujours chez Dark Horse France, mais dans un format plus petit, on trouve « L'Ultime sacrifice » et « L'Ultime bataille », deux magnifique recueils écrits par Darko Macan, et dessinées par le talentueux et regretté Edvin Biukovic.
Reste « Quatre démons, un enfer », commercialisé par Panini, et écrit par James Robinson.
Peu de chose donc, mais qui donne un aperçu assez complet de l'univers étendu de Grendel.
Si depuis les premiers pas du personnage, en 1982, les criminels ont petit à petit conquis de plus en plus de rôles principaux, la particularité de Grendel reste cependant unique.
En effet, Grendel n'est pas seulement un personnage, ni même un costume mais d'abord et avant, selon moi, tout un « mème ».
Autrement dit l'équivalent culturel d'un gène (Cf. Richard Dawkins), i.e. une idée, qui à l'instar de l’œuf de Samuel Butler, lequel utilise la poule pour se dupliquer, se sert de nous pour le faire.
Le mème est donc, en résumé, un élément de code culturel, cognitif, symbolique ou pratique, qui se sert des êtres humains pour se reproduire, et perdurer.
45 ans d'existence en sont une belle preuve de vitalité !
Créé dans les pages du deuxième numéro d'un fascicule anthologique, « Comico Primer », en 1982, le personnage de Matt Wagner connaîtra, le temps de 3 numéros, l'honneur d'un illustré à son nom.
Toutefois, le recueil dont il est question ici, traduit par Philippe Touboul pour les éditions SEMIC et intitulé « L'Évangile du démon », lequel compile la relance du personnage en 1985, dans les pages de complément (back-up) de l'autre grande série de Matt Wagner « Mage », est considéré par son auteur comme « l'An 1 », de ce qui est devenu - 37 ans plus tard - l'une des plus belles épopées du 9ème art étasunien.
Laquelle n'est d'ailleurs pas encore prête de s'arrêter, puisque est annoncé pour la fin de l'année, le début d'une mini-série en 8 numéros, intitulée « Devil's Odyssey » (couverture du premier numéro infra).
Cela étant dit, revenons à « L'Évangile du démon », dont la particularité, soulignée par Alan Moore dans une très belle préface [Pour en savoir +] est d'être un récit en prose, illustré.
Et contre toute attente, cette approche expérimentale en dehors des sentiers battus, fonctionne très bien.
La simplicité de l'intrigue, les archétypes - intervertis - qui s'y opposent, et le talent artistique de Matt Wagner font de « L'Évangile du démon » une histoire très captivante.
Comme Wagner le précise dans sa propre préface à cette édition, la charte graphique à base de noir et de rouge, qui caractérise dorénavant les aventure de l'un des porteurs du Grendel, connu sous le patronyme de Hunter Rose, a remplacé (avantageusement) les couleurs classiques des pages parues dans « Mage », entre 1985 et 1986.
Peu de chose ont paru de cette longue aventure éditoriale, dans l'Hexagone.
Les éditions SEMIC ont fait paraitre une deuxième, « L'enfant du démon », écrite par Diana Shultz et dessinée par Tim Sale, qu'il vaut mieux lire après « L'Évangile du démon ». L’éphémère branche française de l'éditeur américain Dark Horse a publié trois albums, en grand format, de la maxi-série en 10 numéros intitulée « War Child ». Mais les trois albums en question ne reprennent que les 6 premiers numéros de ladite maxi-série.
Toujours chez Dark Horse France, mais dans un format plus petit, on trouve « L'Ultime sacrifice » et « L'Ultime bataille », deux magnifique recueils écrits par Darko Macan, et dessinées par le talentueux et regretté Edvin Biukovic.
Reste « Quatre démons, un enfer », commercialisé par Panini, et écrit par James Robinson.
Peu de chose donc, mais qui donne un aperçu assez complet de l'univers étendu de Grendel.
Si depuis les premiers pas du personnage, en 1982, les criminels ont petit à petit conquis de plus en plus de rôles principaux, la particularité de Grendel reste cependant unique.
En effet, Grendel n'est pas seulement un personnage, ni même un costume mais d'abord et avant, selon moi, tout un « mème ».
Autrement dit l'équivalent culturel d'un gène (Cf. Richard Dawkins), i.e. une idée, qui à l'instar de l’œuf de Samuel Butler, lequel utilise la poule pour se dupliquer, se sert de nous pour le faire.
Le mème est donc, en résumé, un élément de code culturel, cognitif, symbolique ou pratique, qui se sert des êtres humains pour se reproduire, et perdurer.
45 ans d'existence en sont une belle preuve de vitalité !
(À suivre ...)
C'est un vrai plaisir de retrouver la créature de Matt Wagner ici. J'avais découvert la série en VO en directe et elle m'a beaucoup marqué. J'aurais effectivement dû penser au concept de mème en la relisant (2 de mes neurones qui ne se sont pas connectés).
RépondreSupprimerJ'ignorais que Matt Wagner revenait à Grendel après avoir terminé Mage : nouvelle enthousiasmante.
Avec Jean-Pascal, on s'était amusé à passer en revue la série de Grendel sous forme d'un dialogue amusé.
http://www.brucetringale.com/le-diable-depoussiere-grendel/
Compte sur moi pour lire ce passage en revue.
SupprimerPetit bémol à ton papier Arty, Grendel a été créé il y a 37 ans. Patience. ;)
RépondreSupprimerL’inattention face à un Grendel ne pardonne pas.
SupprimerVivat Grendel !