Roman écrit sur le mode de l'interversion, type d'enquête dont l'inspecteur Columbo en est le parangon le plus populaire, « Le Fleuve caché » est un roman policier encore plus atypique que ne pourrait le laisser croire ce renversement du storytelling.
Outre qu'il se déroule en partie à Carrickfergus, en Irlande du Nord, ville où Adrian McKinty a lui-même grandi, et qu'il abrite une sous-intrigue dans l'énigme principale, ce roman prend une large part de ses 416 pages à s'intéresser très en profondeur aux différents protagonistes qui y apparaissent. Tout en leur fournissant des contextes variés et intéressants.
Son personnage principal, Alex Lawson, un anti-héros attachant au travers des yeux duquel l'intrigue se déroule, à un penchant qui donne selon moi, ce rythme si particulier à l'histoire. Loin de n'être qu'un simple prétexte formel, cette assuétude trouve également une justification dans la sous-intrigue déjà citée. Laquelle motivera d'ailleurs l'ex-flic du RUC, la Police Royal d'Ulster, à s'improviser détective privé dans le Colorado.
En gros Adrian McKinty ne laisse rien au hasard, et étaye sérieusement les tenants et les aboutissants de son intrigue principale, et de son intrigue subalterne. Cette dernière devenant finalement plus importante au fil des pages.
Toutefois, et contre toute attente, alors que les relations de cause(s) à effet(s) qui font avancer les choses, empruntent comme je l'ai dit, des voies tout ce qu'il y a de plus rationnelles ; un retournement de situation de dernière minute colore ce roman d'un sentiment inattendu.
Empreint de beaucoup d'humour, de citations érudites (Alex Lawson est un fort en thème), et de théories farfelues (mais plutôt bien vues), comme celle concernant certains ennemis de Batman, « Le Fleuve caché » contient aussi sont lot de scènes violentes, de cavalcades, et de sensualité.
Enfin, j'ai nettement senti dans ce roman que son auteur n'avait pas que pour seule ambition d'être distrayant, mais qu'il travaillait au corps son intrigue, ses personnages, mais aussi le genre dans lequel s'inscrivait son récit ; dans le but - inavoué - de lui donner un belle touche d'inédit. Et c'est une réussite !
Simple intuition certes, mais il me semble y avoir bien trop de contrepieds à ce qu'on est en droit d'attendre d'un roman policier de ce type, pour que cela soit le simple fait du hasard.
Cela dit, le hasard fait parfois bien les choses.
Ainsi Adrian McKinty était-il encore récemment dans une très mauvaise passe. Parti avec son épouse en Australie, il se retrouve, après quelques années passées sur place, à tirer le diable par la queue. Averti par rien de moins que Don Winslow, Shane Salerno agent de ce dernier, passe un coup de fil en Australie, dans lequel il se dit désolé d'apprendre qu'il a appris que McKinty laissait tomber l'écriture.
Ce que lui confirmera l'intéressé.
Salerno, qui connait son travail, lui suggère alors qu'Adrian lui envoie une proposition de roman, contre la somme de 10.000 $ !!!
Épilogue : Deux ans après ce coup de fil inespéré, vient de sortir « The Chain », le nouveau roman d'Adrian McKinty. Un ouvrage dont on dit qu'il aurait été acheté grâce à un chèque à six chiffres. Sans oublier un accord pour une adaptation cinématographie.
Un incroyable retournement de situation pour quelqu'un encore obligé il y a peu, de faire le chauffeur pour Uber™, et qui venait d'être expulsé de chez lui.
Adrian McKinty semble donc bien revenu dans la course, et au vu de ce que je viens de lire, c'est tout le mal que je pouvais lui souhaiter.
Outre qu'il se déroule en partie à Carrickfergus, en Irlande du Nord, ville où Adrian McKinty a lui-même grandi, et qu'il abrite une sous-intrigue dans l'énigme principale, ce roman prend une large part de ses 416 pages à s'intéresser très en profondeur aux différents protagonistes qui y apparaissent. Tout en leur fournissant des contextes variés et intéressants.
Son personnage principal, Alex Lawson, un anti-héros attachant au travers des yeux duquel l'intrigue se déroule, à un penchant qui donne selon moi, ce rythme si particulier à l'histoire. Loin de n'être qu'un simple prétexte formel, cette assuétude trouve également une justification dans la sous-intrigue déjà citée. Laquelle motivera d'ailleurs l'ex-flic du RUC, la Police Royal d'Ulster, à s'improviser détective privé dans le Colorado.
En gros Adrian McKinty ne laisse rien au hasard, et étaye sérieusement les tenants et les aboutissants de son intrigue principale, et de son intrigue subalterne. Cette dernière devenant finalement plus importante au fil des pages.
Toutefois, et contre toute attente, alors que les relations de cause(s) à effet(s) qui font avancer les choses, empruntent comme je l'ai dit, des voies tout ce qu'il y a de plus rationnelles ; un retournement de situation de dernière minute colore ce roman d'un sentiment inattendu.
Empreint de beaucoup d'humour, de citations érudites (Alex Lawson est un fort en thème), et de théories farfelues (mais plutôt bien vues), comme celle concernant certains ennemis de Batman, « Le Fleuve caché » contient aussi sont lot de scènes violentes, de cavalcades, et de sensualité.
Enfin, j'ai nettement senti dans ce roman que son auteur n'avait pas que pour seule ambition d'être distrayant, mais qu'il travaillait au corps son intrigue, ses personnages, mais aussi le genre dans lequel s'inscrivait son récit ; dans le but - inavoué - de lui donner un belle touche d'inédit. Et c'est une réussite !
Simple intuition certes, mais il me semble y avoir bien trop de contrepieds à ce qu'on est en droit d'attendre d'un roman policier de ce type, pour que cela soit le simple fait du hasard.
Cela dit, le hasard fait parfois bien les choses.
Ainsi Adrian McKinty était-il encore récemment dans une très mauvaise passe. Parti avec son épouse en Australie, il se retrouve, après quelques années passées sur place, à tirer le diable par la queue. Averti par rien de moins que Don Winslow, Shane Salerno agent de ce dernier, passe un coup de fil en Australie, dans lequel il se dit désolé d'apprendre qu'il a appris que McKinty laissait tomber l'écriture.
Ce que lui confirmera l'intéressé.
Salerno, qui connait son travail, lui suggère alors qu'Adrian lui envoie une proposition de roman, contre la somme de 10.000 $ !!!
Épilogue : Deux ans après ce coup de fil inespéré, vient de sortir « The Chain », le nouveau roman d'Adrian McKinty. Un ouvrage dont on dit qu'il aurait été acheté grâce à un chèque à six chiffres. Sans oublier un accord pour une adaptation cinématographie.
Un incroyable retournement de situation pour quelqu'un encore obligé il y a peu, de faire le chauffeur pour Uber™, et qui venait d'être expulsé de chez lui.
Adrian McKinty semble donc bien revenu dans la course, et au vu de ce que je viens de lire, c'est tout le mal que je pouvais lui souhaiter.
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